En cette fraiche journée du dimanche, les hard rockeurs de Orange County étaient de passage pour une date unique en France. Initialement prévu à l’Elysée Montmartre, Avenged Sevenfold a opté pour une plus grande salle en raison de la forte demande des fans même si ce soir là, le Zenith n’affichait pas sold out. Retour sur THE show à l’américaine !
Inutile de dire que les fans étaient au taquet pour cet évènement puisque dès le matin, un grand nombre d’entre eux attendait déjà devant la salle. Vers 17h, le long chemin menant au Zenith fut totalement envahi. Après une petite attente, les portes ouvrent enfin vers 18h30 et le public, composé de fans mais aussi de familles, se rue pour avoir les meilleurs places possibles.
Il est 19h30, les parisiens d’AqME entrent en scène, heureux d’ouvrir pour les “ricains” et sont tout aussi surpris qu’une grande partie de l’audience de cette “première partie décidée à la dernière minute”. Que dire de la prestation de Thomas (chant), Julien (guitare), Charlotte (basse) et Etienne (Batterie) mis à part que ça envoie du bois !
Malheureusement, peu de personnes sont réceptifs au set dont 95% des titres sont issus du dernier opus “En L’honneur de Jupiter” à l’exception de “Pornographie” extrait du second album “Polaroids & Pornographie”. Promotion oblige ! Bien que les neo metalleux aient chauffé le Zenith du mieux qu’ils pouvaient, le public semble divisé : alors que les connaisseurs ont apprécié l’incroyable énergie du quatuor, d’autres, n’ayant d’yeux que pour A7X trouveront les dix chansons relativement longues. Après plus de 40 minutes de show, AqME remercie Avenged Sevenfold et leur staff pour leur bon accueil avant de quitter la scène.
Durant l’entracte, les roadies révèlent le décor de scène, recouvert auparavant d’un drap noir durant la prestation de AqME. On découvre ainsi trois imposants portails d’un cimetière avec inscrit sur chacun des portails les initiales des stars de la soirée (“A” sur le portail de gauche, “7” sur celui du milieu et “X” sur le portail de droite). Entre ces trois portails sont également disposées six colonnes avec dessus une tête de mort, tout comme la gigantesque toile servant de fond représentant l’artwork de “Nightmare”. On s’attend donc à du grand spectacle. Après une longue attente avec en fond “Master Of Puppets” de Metallica ou encore “Spit You Out” de Bullet For My Valentine, le Zenith plonge dans l’obscurité totale.
21h, les premières notes de “Nightmare” tonnent, le public est en folie, Avenged Sevenfold est dans la place ! Le titre éponyme du dernier disque est repris à l’unanimité et les pogos envahissent les premiers rangs avant de s’achever par une explosion ! Sans parler des flammes crachées tout au long du show par les colonnes et les excellents jeux de lumières qui nous mettent directement dans l’ambiance !
On a vraiment l’impression d’assister à une pièce de théâtre heavy metal en trois actes. S’ensuit “Critical Acclaim” et “Welcome To The Family” avant lequel M. Shadows profite pour saluer les fans par un “Bonsoir Paris !” et souhaiter la bienvenue aux fans assistant à un concert de A7X pour la première fois de leur vie mais surtout pour introduire le légendaire Mike Portnoy, qui effectuera un petit solo de batterie avant d’entamer la chanson.
“Beast And The Harlot” et “Buried Alive” s’enchainent. A noter que ce titre est sans doute le moment le plus épique de la soirée sur lequel le successeur du défunt Jimmy “The Rev” Sullivan amusera toute la galerie en envoyant plusieurs fois l’une de ses baguettes à une personne du staff qui doit la lui renvoyer entre deux frappes et jouera même de sa batterie avec sa main !
Plus de six minutes de bonheur qui se finiront par un changement de décor pour un nouvel acte : la photo géante du dos de “The Rev” que l’on retrouve dans “Nightmare” est dévoilée. Après le cauchemar, c’est l’heure de l’hommage au batteur décédé en décembre 2009. Dans un silence religieux, M. Shadows parle de la tragique disparition de “son ami et frère” avant d’interpréter la “chanson triste” “So Far Away” qui lui est dédiée. C’est alors que la fosse se transforme en une véritable marée blanche : à l’initiative du site Avenged Sevenfold France, les fans lèveront une feuille avec marqué “FoREVer” en référence à l’inscription sur l’artwork de “Nightmare” pour rendre un hommage à l’ancien batteur (“FoREVer” est d’ailleurs tatoué sur le torse de Synyster Gates).
Un geste qui touchera beaucoup le groupe : “Paris, tous ces mots c’est incroyable, merci du fond du cœur pour les mots c’est cool. C’est très honorable. Merci beaucoup”, a déclaré humblement le frontman à l’assemblée sur le pont de “So Far Away” avant de demander à tous de “lever les bras pour célébrer la musique de “The Rev””. Un hommage émouvant par le groupe et par les fans.
Le rythme s’accélère avec la seconde explosion de la soirée annonçant le dernier acte. “Afterlife” est repris par tout le Zenith avec une nouvelle toile de fond (image d’un manoir dont les fenêtres s’illuminent grâce à des jeux de lumières). Les californiens demandent ensuite si le public est fatigué car c’est le moment de “God Hate Us” qui secouera la fosse avant de jouer “Bat Country” qui mettra tout le monde d’accord.
Même chose sur “Almost Easy” introduit par les “I’m not insane ! I’m not insane !” scandés par le chanteur. Les cinq musiciens partent de la scène. Les lumières s’éteignent. C’est le rappel. Tout le Zenith hurle “Sevenfold ! Sevenfold !” et les gradins se mettent à gronder. Le quintette a entendu l’appel des français et revient sous les feux des projecteurs en commençant les premières notes de “Unholy Confessions” que Avenged Sevenfold “joue rarement”. Finalement, M.Shadows, toujours avec ses lunettes noires contrairement à Mike Portnoy et qui les enlèvera à la fin, annonce qu’il reste encore deux chansons.
C’est à ce moment que débute l’intro acoustique de “Seize The Day” alors que la salle devient un océan de lumières crée par les portables et briquets avant que le titre ne devienne électrique. Magique ! Arrive donc pour de bon “Unholy Confessions”. La fosse se déchaine plus que jamais et pour clore le spectacle, le charismatique frontman demandera à celle-ci de faire un grand circle pit, en vain… Au lieu de tourner en rond, les fans feront un braveheart tout aussi raté ! Sacré français ! A la fin du concert, Mike Portnoy fait signer l’une des peaux de sa batterie à chaque membre avant de la lancer comme un frisbee, faisant le bonheur d’un fan de la fosse pendant que Synyster Gates (guitare), Zacky Vengeance (guitare) et Johnny Christ (basse) distribuent leur médiators aux premiers rangs.
Malgré la courte durée du concert (1h15), Avenged Sevenfold a offert un grand show réglé au millimètre près. Mise en scène grandiloquente, effets pyrotechniques, lumières colorés, du gros son avec la voix quasi parfaite de M. Shadows que ce soit en voix clair ou en growl, les incroyables solos de Synyster et de Zacky toujours aussi complices sans oublier le puissant jeu de l’ex-batteur de Dream Theater.
Tout y est pour en mettre plein les yeux et les oreilles au public français qui ressort du Zenith complètement conquis ! LE show à l’américaine par excellence ! Cependant on aurait aimé entendre peut être un peu plus de titres provenant pourquoi pas d’albums plus anciens. Au niveau de la prestation en elle-même, la voix de M.Shadows fut un peu trop recouverte par les autres instruments. Mais ce qui importe, c’est que A7X a su mettre le public français à ses pieds et il le lui rend bien !
Setlist :
Nightmare
Critical Acclaim
Welcome To The Family
Beast And The Harlot
Buried Alive
So Far Away
Afterlife
God Hate Us
Bat Country
Almost Easy
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Seize The Day
Unholy Confessions
Crédit photos : Mathieu Ezan