Si les premières expériences de scène d’Avenged Sevenfold en France en 2006 (en première partie de Guns N’ Roses) et 2008 (première partie d’Iron Maiden) s’étaient soldées par des hués et sifflets, les temps ont bien changé. Le son “classique” du groupe californien, très largement inspiré des plus grandes formations du hard rock et du metal (Metallica, Guns N’ Roses, Pantera, Iron Maiden), servi dans une version un peu plus moderne et terriblement efficace a, en effet, permis à A7X de séduire un public toujours plus nombreux. Désormais, la formation affiche une fanbase importante dans l’Hexagone et c’est en masse que le public des cinq metalleux au look tape l’œil s’est mobilisé pour assister au concert donné au Zénith, salle qui les avait accueillis en 2010. Pour les amateurs, l’événement est pratiquement incontournable : cela faisait trois ans que M. Shadow (chanteur) et ses acolytes n’étaient pas passés sur une scène parisienne; le combo venait présenter ses derniers titres en live, issus du nouvel album “Hail To The King” sorti en août dernier.
C’est donc avec les metalleux suédois d‘AVATAR que la soirée commence. Le quintette suédois death metal mélodique est emmené par un chanteur géant très charismatique, qui capte toute l’attention de par sa taille et par son maquillage impressionnant, même si musicalement c’est une autre histoire. Bien que pas très original et vocalement pas très juste, le public réagit à la prestation, dont le son est plutôt correct pour une première partie, avec des lights minimalistes. Le groupe réussi à chauffer une partie du public et c’est le but d’une ouverture. Rappelons qu’Avatar a remplacé Device, qui devait à l’origine faire partie de cette tournée européenne.
Le set de FIVE FINGER DEATH PUNCH qui suit est très apprécié du public, comme nous l’avait confié Jeremy Spencer (batterie) lors de notre entretien en août. Ce dernier est composé de dix morceaux issus des différents disques du groupe. Sont entre autre joués “The Bleeding” et “Never Enough” tirés du premier opus, “The Way Of The Fist” (2007), mais aussi “Lift Me Up” et “Burn MF” présents sur la dernière galette du combo, “The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell“.
Ceux qui étaient présents en 2010 et/ou ceux qui ont vu des images de la tournée précédente d’A7X avec son backdrop impressionnant constitué de grilles de fer évoquant l’ambiance d’un cimetière hanté, se doutent que la préparation de la scène va être longue. Néanmoins, ce sont relativement peu de gens qui quittent la salle. La majorité reste sur place à trépigner d’impatience. A trois reprises de manière spontanée l’ensemble du public se met à scander des “SEVENFOLD!, SEVENFOLD!, SEVENFOLD!”. Trois quart d’heure plus tard, la salle se retrouve de nouveau plongée dans le noir et le voile qui cachait ce qui se passe sur la scène tombe. Les spectateurs découvrent alors les cinq musiciens plongés dans un décor de scène plus sobre que celui de la précédente tournée. Celui-ci est composé d’une pièce unique : un énorme Deathbat.
Le show s’ouvre par une composition de “Hail To The King” : “Shepherd Of Fire”. On peut noter ici que, dans son ensemble, AVENGED SEVENFOLD fera la part belle à cette dernière galette puisque “Doing Time”, “This Means War”, “Requiem” et l’éponyme “Hail To The King” seront également interprétés. Le reste de la setlist empruntera principalement à l’album éponyme sorti en 2007, à “Nightmare” (2011) et à “Waking The Fallen” (2003). Si le frontman M. Shadow ne quitte pas ses lunettes de soleil de tout le show, ce n’est pas pour autant qu’il snobe son public. Bien au contraire ! Chaque pause entre deux titres est pour lui l’occasion de s’adresser à l’audience. Là, il ne se contente pas de chauffer les fans en leur lançant des “having fun?”, “You’re tired yet?”, ou de les flatter en leur disant que les français ont une place spéciale dans le cœur du groupe, comme beaucoup d’autres le font. Le chanteur prend ici aussi le temps de vraiment échanger avec l’auditoire. Il se remémore le dernier passage d’A7X à Paris où Mike Porntoy officiait dernière les fûts. Au moment de jouer “This Means War”, il indique qu’il a vu des reprises réalisées par des français de cette chanson. Il indique à plusieurs reprises que cet été A7X reviendra en France et que les californiens seront sûrement prêts pour le Hellfest. Si les autres musiciens ne prennent pas la parole, ils échangent avec le public en se déplaçant sur toute la scène et en envoyant de petits signes de tête à l’un ou l’autre de leurs fans. L’auditoire lui semble ravi du concert. En plus de la traditionnelle base de public à l’avant de la fosse qui donne toujours tout, ceux qui sont plus en recul et ceux qui sont dans les gradins participent aussi activement au spectacle. Avenged Sevenfold se fait acclamer lors de l’intro de “Hail To The King”. L’ensemble du public reprend le refrain de “This Means War” et chante “Nightmare” du début à la fin. Sur “Bat Country”, tous les bras sont levés vers le ciel lors du refrain. Au cœur de la fosse ça pogote, ça slamme et il y a même un circle pit qui se met en place. Si on devait retenir deux temps forts de la performance, ce serait d’abord le solo à couper le souffle de Synyster Gates qui a duré plus de six minutes et la jam session du combo qui a suivi. Ce serait également l’hommage de M. Shadow à Jimmy Sullivan aka The Rev, le batteur originel du groupe décédé en 2009 avant de chanter “Fiction”. Si A7X évoque systématiquement son ex-batteur lors de ces concerts, à chaque fois le geste est sincère et l’émotion est créée. Après un rappel composé de deux chansons et une distribution massive de médiators et baguettes, le concert se termine pour de bon.
A côté de tous les aspects détestables du groupe : au-delà du surnom ridicule des musiciens, du look et des critiques qu’on pourrait adresser à leur musique du fait de la récupération de recette facile et largement éclusées, il faut reconnaitre qu’A7X est un groupe qui en a dans le ventre. Les cinq bonhommes assurent vraiment sur scène et se donnent à fond, ils proposent un set vraiment punchy, ils ne prennent pas de haut leur public et, au contraire, en sont très proches.
Setlist :
Shepherd Of Fire
Critical Acclaim
Welcome To The Family
Hail To The King
Doing Time
Buried Alive
Fiction
Nightmare
This Means War
Afterlife
Guitar Solo / Band Jam
Requiem
Bat Country
—-
Chapter Four
Unholy Confessions
Crédit photos : Olivier Gestin