Trois ans après son concert au Zenith, la princesse pop punk est venue à Paris pour promouvoir son dernier album “Goodbye Lullaby” paru en mars dernier dans le cadre de son “Black Star Tour”. Cette date était censée être la seconde date de l’étape parisienne. Cependant, celle-ci s’est finalement transformée en date unique.
En effet, notre canadienne adorée a annulé son concert de la veille dans la même salle et a préféré se produire à la Fête de L’Huma en tête d’affiche, remplaçant ainsi le groupe de son ex, Sum 41. Les personnes ayant leur places pour le vendredi pouvaient soit être remboursées soit assister au show. Parmi les spectateurs, la confusion autour de ce changement de dernière minute fut totale : comment faire entrer deux Zeniths dans une salle d’une capacité de 6300 personnes ?
Nous arrivons vers 17h30 et déjà une longue queue envahit l’allée principale menant vers la salle située à Porte de Pantin. On remarque d’entrée un public assez teenage, certains ados sont mêmes accompagnés de leurs parents. 19h40, on pénètre enfin dans l’enceinte du Zenith et une des conséquences du changement de dernière minute : les personnes munies de billets de la veille en fosse sont dirigées vers les gradins. L’organisation est un peu débordée par tout ce monde. Une fois dans la salle même, on remarque que cette dernière n’est remplie qu’aux trois quarts. Etonnant pour une date censée en contenir deux. Le public frappe des mains et appelle la chanteuse, l’attente est longue.
20h, les lumières s’éteignent. Les Eskemo débarquent avec “Qui Je Suis?”, titre qui a donné le nom du premier album, “Qui Je Suis d’Où Je Viens”, qui sera dans les bacs en janvier 2012. Les emos originaires de Biarritz enchaînent avec leur single “Oublie-Moi” en featuring avec la jeune Kinnie Lane venu spécialement pour l’occasion. Arrivent des titres comme “Je Dois Me Libérer” ou encore “Un Jour”, tous ou presque portant sur le thème de l’amour ou de la liberté. Le groupe communique bien avec le public voir un peu trop. Romain, le chanteur des mécheux français, s’exprime tel un animateur de supermarché faisant la promotion de son groupe, ce qui fera rire plus d’un. La chanson “Si On Attend” arrive au bon moment car il se trouve que la plupart des spectateurs n’attendent qu’une seule chose… que ça se termine. S’ensuit “Better Life” et son refrain dans la langue de Shakespeare et au milieu duquel le groupe remercie les prods de leur avoir permis d’ouvrir pour Avril Lavigne. Au cours de la dernière chanson, “Partie Terminée” avec ses screams, les gens appellent déjà Avril à la rescousse. Après un set de 25 minutes, il est temps pour Eskemo de remballer le matos et de filer au Nouveau Casino où ils se produisent également en concert.
Pendant que les roadies installent le matos, les premiers rangs de la fosse s’amusent avec des ballons verts et noirs, couleurs du logo de l’actuel tournée d’Avril Lavigne, qui est d’ailleurs représenté sur la peau de batterie. 21h passé, l’audience commence à s’exciter, ça siffle et ça tape des mains et des pieds. L’attente est interminable, l’excitation est à son comble.
21h13, le Zenith est plongé dans l’obscurité, c’est l’hystérie totale. Pendant ce temps, Steve Fekete (guitare), Jim McGorman (guitare), Al Berry (basse), Rodney Howard (batterie) et Steve Ferlazzo (clavier) prennent place pour jouer un instrumental avant l’intro du dernier album, “Black Star”. Deux minutes après, la star de la soirée arrive sous les acclamations et les cris stridents des groupies telle une fée et sa baguette magique fluorescente à la main pour poser sa voix. S’ensuivent les deux premiers singles de “Goodbye Lullaby”. “What The Hell” sera repris en choeur et déjà, la fosse se transforme en véritable cocotte minute. Ça saute, ça frappe des mains et ça chante, tout comme sur la “chanson destinée aux “crazy bitches”, “Smile”. Un “je t’aime Paris” qui en fera craquer plus d’un avec son accent américain et c’est parti pour l’un de ses plus gros tubes, “Sk8er Boi” ! Après un “merci beaucoup”, c’est au tour de “I Can Do Better” d’être joué. “Bonsur (ndlr : au lieu de bonsoir), hello je t’aime Paris”, lance-elle à la foule avant de s’amuser avec celle-ci en imitant un chef d’orchestre sur l’intro de “He Wasnt” sur laquelle elle jouera de la guitare. A noter que la voix de la chanteuse semble un brin réservée, peut-être pour pouvoir tenir tout le long du concert ? C’est un peu mou, à l’image d’une partie du public. Avril Lavigne se lâche enfin dès “Alice” qui débute au clavier avant l’apparition de la fumée envahissant toute la scène. Jim McGorman et les autres musiciens jouent une interlude instrumentale avant que le guitariste s’installe au piano pour débuter la B.O du film “Alice Aux Pays Des Merveilles”. Installée au dessus du piano, Avril démontre ses prouesses vocales tout cela sans aucune fausse note. “Vous passez un bon moment ? Nous sommes contents d’être dans la plus belle ville du monde” dit-elle avant de lancer la ballade “When You’re Gone”. C’est le moment émotion avec la sortie des appareils photos, téléphones et autres baguettes magigues lumineuses -inutiles mais indispensables pour les fans-. C’est tellement beau qu’on en verserait une larme. Ensuite, Avril évoque la “Avril Lavigne Foundation”, qui vient en aide aux jeunes souffrant d’un handicap. Comme sur chaque date du “Black Star Tour”, elle fait monter un fan, Jeremy, pour interpréter le nouveau single “Wish You Were Here” avec elle. Avant de quitter la scène, le fan français aura même droit à non pas un, mais deux hugs de la chanteuse. C’est le moment de l’interlude avec un medley instrumental des titres “Unwanted”/”Freak Out”/”Losing Grip” joué par les musiciens. De retour des backstages, Avril réveillera le public avec “Girlfriend” après ce moment de répit. L’énergie est enfin là et pour éviter qu’elle ne retombe, Avril Lavigne reprend le refrain du “Airplanes” de Hayley Williams et B.o.B avant de reprendre sa guitare pour enchainer “My Happy Ending” et “Don’t Tell Me”. Ces deux singles tirés de “Under My Skin” (2004) seront repris en coeur par toute l’assemblée. S’ensuit la célèbre ballade “I’m With You” pendant laquelle le Zenith se transforme en océan de lumière et les paroles chantées de vive voix à l’unisson par tout le public. Un énième remerciement et Avril et ses potes disparaissent. C’est le rappel. Ça hurle (pauvres tympans) et les gradins vrombissent sous les coups de pieds. La punkette fashion et sa bande reviennent. Avril nous livre une interprétation de “I Love You” accroupi sur le coté gauche de la scène avant de faire un petit tour devant les premiers rangs pour finir par une énième déclaration d’amour à notre capitale : “Je t’aime”. Elle enchaine avec “Hot” et “Push” toujours avec un large sourire au visage. Les premières notes de “Complicated”, LA chanson issue de “Let Go” (2001) qui a révélée Avril Lavigne dans le monde entier, se font entendre. Les fans ont l’occasion ultime de chanter de toute leur force. Un joli final et un dernier “merci beaucoup je t’aime” et c’est déjà la fin au bout d’une heure quarante de show.
Rien à dire sur la prestation en elle-même : le jeu est très carré, même si certains musiciens semblent s’effacer et se contentent simplement de faire le job. En un coup de baguette magique, Avril Lavigne a su faire oublier les problèmes d’annulation et d’organisation du concert en proposant un set composé majoritairement de ses singles tout en faisant la part belle à “Goodbye Lullaby”. C’était doublement gagné d’avance étant donné la grande attente des fans, entre ceux qui n’ont pas pu la voir la veille et ceux qui ne l’ont pas vu depuis son dernier passage parisien le 10 juin 2008 dans cette même salle. Tout le monde repart avec des “shining stars” plein les yeux.
Setlist :
Black Star
What The Hell
Smile
Sk8er Boi
I Can Do Better
He Wasn’t
I Always Get What I Want
Alice
When You’re Gone
Wish You Were Here
Unwanted/Freak Out/Losing Grip
Girlfriend
Airplanes
My Happy Ending
Don’t Tell Me
I’m With You
—-
I Love You
Hot
Push
Complicated