Il n’était pas l’heure de s’allonger au Divan Du Monde, mais plutôt de sautiller et de remuer la tête. Le groupe électro-rock était à Paris pour présenter son deuxième album, “Run”.
Il est 19h20 quand les Californiens de FINISH TICKET entrent en piste. Ils auront droit à une session intimiste car à peine le quart de la salle est remplie. Qu’à cela ne tienne, les musiciens ne vont pas se laisser abattre et vont tout donner dans un show de vingt cinq minutes très pro. Leur son ? Plutôt pop rock rappelant même par moment une troupe vue ici il y a peu, Fiction Plane. L’émotion est là et par ses compositions plutôt éclectiques et son énergie positive, le quintette arrive à toucher l’audience qui débarque au fur et à mesure.
20h, place à NOTHING BUT THIEVES. Le chanteur, aux traits juvéniles, ululera pendant trente minutes au son des guitares saturées, l’air sérieux, mystérieux, les yeux fermés. Sa voix est magique et emporte le public cette fois ci arrivé en masse. Ce rock, plus atmosphérique, se rapproche par moment de Muse. Sous des lights teintées de rose ou encore de bleu, les membres délivreront un set électrique, doux et puissant. Ils ne sont pas très bavards avec l’assemblée. L’heure n’est pas aux grands discours, juste laisser les notes nous envahir. Il en sera de même avec la tête d’affiche tant attendue.
21h. La salle est plongée dans le noir. La foule impatiente, trépignante, va pouvoir relâcher la pression. C’est en douceur qu’AWOLNATION fait son entrée sur “Run”, titre ouvrant également le nouvel album du même nom. La chanson commence calmement puis explose. Le set électro rock s’annonce sous de meilleurs augures. Pas sous la lumière par contre. Aaron Bruno (chant), leader incontesté de la formation, ne sera pas plus mis en lumière que les autres. Ce grand timide n’aime pas vraiment être sous le feu des projecteurs. “Soul War” arrive et il entame sa danse. L’envoûtement commence. Certes, ce n’est pas le frontman le plus souriant ni le plus bavard du monde, mais peu importe. Le chanteur arrive à faire passer tellement d’émotions par ses gestes si gracieux. C’est beau, fascinant et hypnotisant. Le chaman blond nous conseillera de le suivre dans sa transe et de perdre nos esprits. Les titres s’enchainent, ils sont dansant, joyeux. “Hollow Moon (Bad Wolf)” rendra la fosse hystérique. Ce petit refrain funky à la Mika sonne délicieusement dans nos oreilles et actionne ses petits nerfs du sourire et de l’envie de sautiller. “Windows”, au tempo plus lent et aux notes plus douces, permettra de se reposer quelques instants. Mais Aaron reprendra sa danse chamanique et nous gardera sous son contrôle. “Kill Your Heroes” arrivera à point nommé pour nous permettre de reprendre les bonds et de chanter en sa compagnie. Cela commence à bien remuer dans le Divan. L’auditoire plutôt jeune, assez féminin, tape dans les mains, chante, hurle. “Burn It Down”, au tempo plutôt rapide, va une fois de plus permettre à l’audience de se lâcher. Tout le long du set, la formation assure la cadence, discrète, concentrée. Il est enfin grand temps d’attaquer “Knights Of Shame”, la chanson la plus chaotique. Elle dure douze minutes et nous fera passer par plusieurs phases. Au tout début, Aaron se saisira d’une GoPro tenue par une fan pour se filmer et filmer le public depuis la scène. En voilà une heureuse ! Pendant la chanson, mention spéciale au petit rap de très funky de Kenny (claviers). Le groupe se retirera en toute modestie sous les acclamations de la foule. Le rappel commencera par “All I Need”. Aaron en profitera pour demander à toute la salle de tenir son voisin par les épaules. Petit moment fraternel, tendre, plutôt appréciable, par ces temps difficiles. Puis, “Dreamers” viendra vider le reste de notre énergie. Enfin, le set s’achève sur le hit “Sail”. Avant d’entamer les premières notes, tout le monde retient son souffle, car nous savons que ça sera la prochaine. Au moment où elles retentissent, c’est l’explosion. L’hymne est mélancolique à souhait, mais reste puissant et marquera nos cœurs à jamais. Le temps d’un merci furtif et de serrer quelques mains, Aaron s’éclipsera de scène laissant ses musiciens finir le morceau.
Le show est parfaitement maitrisé et exécuté. C’est dynamique, prenant, entraînant, envoûtant. Aaron n’est pas très bavard, mais reste, malgré tout, proche de son public. Il n’hésitera pas à serrer les mains des fans à plusieurs reprises tout au long du show. Si on avait un reproche à faire : la durée. Une heure, c’est un peu court.
Setlist :
Run
Soul Wars
Jump On My Shoulders
Not Your Fault
KOOKSEVERYWHERE!!!!
Hollow Moon (Bad Wolf)
Windows
Kill Your Heroes
Burn It Down
Knights Of Shame
—-
All I Need
Dreamers
Sail