C’est dans la torride chaleur de La Maroquinerie que sont conviés les fans de punk n’roll made in Sweden. L’occasion est belle d’acclamer leurs vaillants portes étendards depuis trente ans, les fameux Backyard Babies, habitués des lieux depuis 2004. Ces derniers jouent quasiment à guichet fermé afin de défendre leur petit (très bon) dernier “Sliver And Gold”. On a mouillé le maillot pour vous conter cette virée nordique !
Honneur aux dames !
Le “Nordic Noir Tour” est amputé ce soir de la présence des Norvégiens d’Audrey Horne (snif). Quarante cinq minutes sont accordées à THUNDERMOTHER et ses quatre hard rockeuses, afin de chauffer la foule et présenter leur dernier opus éponyme. Une durée qui est plus que confortable pour une première partie. Malgré le manque de mordant en début de set, elles vont heureusement monter crescendo. Un line up flambant neuf évolue autour de la last woman standing Filippa Nässil et ses riffs à la AC/DC. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il existe une belle complicité entre les Suédoises, qui leur confère indéniablement un joli capital sympathie.
De manière très décomplexée, s’enchaînent : embrassades sur scène et grimaces aux apprentis vidéastes, quelques bières et un hommage bienvenu à Lemmy Kilmister et une traversée de fosse façon Airbourne pour une bonne dose de rock n’roll “à l’australienne” ! La scène parait par contre minuscule, Emlee Johansson jouant sur son propre kit de batterie. Guernica Mancini possède un timbre de voix particulier. Ne passant pas toujours très bien le cap du live, l’énergie communicative de la chanteuse, qui partage même son micro avec quelques messieurs du premier rang, finit par contenter une bonne partie de la salle. Notamment sur “Fire In The Rain” et “We Fight For Rock N’ Roll”, véritables tubes fédérateurs. C’est qu’il commence à faire chaud ici !
Babies one more time
Drôle de contraste lorsque l’on sait que Nicke Borg, Dregen, Peder Carlsson et Johan Blomqvist sont les quatre mêmes membres de BACKYARD BABIES depuis… trente ans ! L’amitié à toute épreuve au service du rock n’roll : la recette gagnante et ces foufous-là l’ont bien compris.
Bénéficiant d’une fanbase très solide et impatiente, le gang originaire de Nässjö est plus que prêt à en découdre ce soir et c’est sur “Good Morning Midnight”, premier extrait de “Sliver And Gold” que les compères font une entrée triomphante. Ce hit hard rock instantané aux relents sleaze fait tout de suite mouche. Le pit commence d’ailleurs déjà à montrer son amour aux Babies en pogotant généreusement.
La facette punk se dévoile rapidement avec un “Look At You” balancé à toute vitesse et nous voilà lancés pour une petite heure et quart de show menée tambour battant (bien que comptant deux titres acoustiques en milieu de course) !
Chaque enchaînement et intervention respire le professionnalisme et la bonne humeur de chacun des artisans. Et cela fait plaisir à voir et à entendre. L’équilibre hard/rock n’roll/punk fait recette et l’audience est déchaînée sur des tubes tels que “Nomadic” ou l’excellente “Minus Celsius” bien connue des fans du jeu “Guitar Hero”.
Dregen et ses sublimes guitares font d’ailleurs un taf remarquable tant les riffs et soli transpirent le dévouement total à la cause ! Et ce même jusque dans son attitude à la Jack Sparrow totalement décomplexée et grimpant sur chaque ampli possible. Ce dernier pousse même la chansonnette sur le superbe single “44 Undead” avec les honneurs !
La section rythmique, tout sourire dehors, est on ne peut plus carrée tout le long du set et donne à Nicke Borg toute matière à exploser vocalement. Son timbre un brin nasillard magnifiant chacune de ses interventions. Ce dernier nous dit plusieurs fois son amour pour Paris et cette salle qui, il faut l’avouer, commence à devenir un peu juste pour contenir une telle déflagration de rock n’roll.
On pousse les murs next time ?