Après un grave accident de tour bus lors de sa tournée européenne de 2012, Baroness était vite reparti sur les routes en 2013 avec deux nouveaux membres à la session rythmique. C’est ce soir son deuxième passage au Trabendo de Paris depuis.
Les Français de DOMADORA ont la tâche d’ouvrir la soirée. Si la première chose qui frappe est le son, bien trop fort, la seconde est le fait que le groupe ne fasse pas de pause. Cela donne donc l’impression d’assister à une espèce de jam. D’autant plus qu’aucun chant n’est au programme. Le trio ne fait pas dans la dentelle, en témoigne le batteur qui malmène ses fûts, ainsi que le son, mais fait preuve d’un certain groove qui fera bouger les premiers rangs. Bien que la prestation passe bien, le volume sonore et la musique ininterrompue finiront par lasser légèrement. Trente minutes qui auront permis de patienter au son d’un rock gras.
Le Trabendo est rempli aux trois quarts quand vient le tour de BARONESS. Le frontman fera d’ailleurs part plus tard dans le show du fait qu’il appréhendait de voir une salle vide, mais qu’il est maintenant pleinement rassuré. Car le public fera oublier le quart vide et répondra bien présent, les fans semblant bien plus nombreux que les curieux. Même si le volume sonore est encore un poil élevé, il est bien plus raisonnable que pour la première partie. Quant au son, il est bien équilibré, et permet d’apprécier à sa juste valeur l’excellent chant de John Baizley, aussi juste que sur album. D’ailleurs, si la musique de la formation peut sembler un poil trop lisse et trop sage en studio, manquant parfois un peu de relief et de puissance, l’histoire est tout autre en live. L’énergie du combo, et notamment de son leader, ainsi qu’un son plus incisif, permettent d’élever les excellentes compositions des américains à un autre niveau. De ce fait, le passage du studio au live donne un regard neuf et une seconde vie aux morceaux.
Côté setlist, la part belle sera faite au dernier né “Purple”, premier opus depuis le malheureux accident, qui sera joué en intégralité, ainsi qu’au double album “Yellow & Green” (2012). Seuls deux anciens morceaux issus du “Blue Record” (2009) et du “Red Album” (2007) seront interprétés. Dont l’excellent et gras “Isak” en guise de rappel qui ravira les fans les plus anciens. Avant que le groupe ne termine après 1h45 de show sur le désormais classique “Take My Bones Away” qui verra les fans répondre présents une dernière fois, pour le plus grand plaisir d’un combo visiblement ravi de l’accueil qui lui aura été réservé ce soir.
Voir Baroness en concert, c’est redécouvrir les morceaux sous un relief plus puissant. Le groupe, et surtout son leader John Baizley, n’est pas avare en dépense d’énergie, et fait preuve d’un vrai enthousiasme. Sans compter qu’il est propre, carré, et juste, ce qui n’enlève rien à la qualité du show et au plaisir d’écouter ces excellents titres en concert.
Setlist :
Kerosene
March To The Sea
Morningstar
Shock Me
Board Up The House
Green Theme
The Iron Bell
Little Things
If I Have To Wake Up (Would You Stop The Rain?)
Fugue
Sea Lungs
Chlorine & Wine
The Gnashing
Try To Disappear
Desperation Burns
Cocainium
Eula
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Isak
Take My Bones Away