Le retour de Belle And Sebastian sur les scènes françaises n’est pas passé inaperçu. Avec un dernier passage en salle au Grand Rex en 2011 et quelques festivals parisiano-malouins entre temps, la date à la Salle Pleyel affichait naturellement complet depuis un bon bout de temps.
Le compatriote PICTISH TRAIL (de son vrai nom Johnny Lynch, musicien hyperactif au sein de la scène écossaise) est particulièrement motivé pour préparer la salle à l’arrivée de la tête d’affiche. Originaire de l’île d’Eigg, tout juste peuplée d’une centaine d’âmes, le monsieur à l’allure de gentil hippie un peu allumé et à la voix remarquable partage avec nous ses rêves d’Eurovision et son amour pour la musique écossaise. Autrement, côté musique, ça tient plutôt la route malgré un éclectisme un peu troublant, entre bidouillages électroniques parasites sur fond de pop folk très classique plutôt calme, et quelques morceaux hyper rythmés.
L’heure de se montrer arrive rapidement pour BELLE AND SEBASTIAN, annoncée par un compte à rebours qui lance l’un des nombreux documentaires/clips/animations de la soirée passant en fond de scène. Les neuf musiciens nécessaires pour le live s’installent avec leurs instruments, qu’ils ne cesseront de s’échanger au cours du concert. Les envolées de “Nobody’s Empire” forment une excellente manière d’entamer la soirée, surtout quand elles sont suivies sans transition par “I’m A Cuckoo”. “We Were Beautiful” est l’occasion de rappeler que le groupe sort cet hiver non pas un ni deux, mais trois EP intitulés “How To Solve Our Human Problems”. Le chef de bande Stuart Murdoch et Stevie Jackson se révèlent bien bavards, partageant les anecdotes de tourbus, se désolant du Brexit, et ne manquant pas de railler l’état d’urgence climatique de la France, visiblement ravis de jouer devant un public aussi réceptif.
L’importante discographie de la troupe écossaise est plutôt bien représentée dans la setlist, avec un net penchant pour les morceaux les plus enjoués comme “Another Sunny Day”, “Funny Little Frog” ou encore “Show Me The Sun”. La petite séquence “Piazza, New York Catcher”, “A Summer Wasting” et “Seymour Stein” fait dodeliner les têtes, puis ça repart. La scène, jusqu’alors logiquement terrain de jeu des seuls musiciens, se retrouve envahie par une bonne quinzaine de spectateurs que Stuart Murdoch est allé chercher en quête de danseurs pour le doublé “The Boy With The Arab Strap” / “The Party Line”. Et on ne le jurerait pas comme ça, mais la musique de Belle And Sebastian se danse remarquablement bien.
Joueurs, Sarah Martin et Murdoch composent le rappel avec de chanceux fans qui réclament et obtiennent les rarement joués “Jonathan David” et “The Fox In The Snow”. Les musiciens auront tout de même le dernier mot avec leur classique “Get Me Away From Here, I’m Dying” qui conquiert certainement les derniers insensibles à une prestation dont la bonne humeur aura été redoutablement communicative.
Avec leur simplicité et leur efficacité, les Ecossais sont restés fidèles à leur réputation de doux et gentils rêveurs qui leur colle à la peau depuis leurs débuts.
Setlist :
Nobody’s Empire
I’m A Cuckoo
We Were Beautiful
The Boy Done Wrong Again
Another Sunny Day
Sweet Dew Lee
Funny Little Frog
Piazza, New York Catcher
A Summer Wasting
Seymour Stein
The Same Star
Show Me The Sun
Dog On Wheels
The Boy With The Arab Strap
The Party Line
Judy And The Dream Of Horses
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Jonathan David
The Fox In The Snow
Get Me Away From Here, I’m Dying