Ce mercredi 11 décembre 2014, le Divan Du Monde ouvre ses portes à un vaste plateau post hardcore/metalcore, qui a presque des allures de festival : sept groupes à l’affiche, parmi eux des grands noms de la scène “-core” actuelle (Betraying The Martyrs, The Word Alive, I See Stars, Dayshell), mais aussi des groupes émergents de la scène locale et proche (Early Seasons, Promethee, Beyond The Dust). Une soirée signée Garance Productions, qui mise sur une affiche généreuse pour remplir la salle malgré la fraîcheur hivernale.
18h15, la soirée commence avec BEYOND THE DUST, formation parisienne de djent/metalcore progressif, qui ouvre à la place de Dayshell suite à un changement de running order. Le groupe n’en est pas à sa première scène et la précision du set s’en ressent : prestation maîtrisée et instrumentalement parfaitement en place, avec un duo guitare/basse très efficace. La présence de soli fusion/alternatif très bien incorporés dans les chansons prouvent que le groupe a plusieurs cordes à son arc. Vocalement parlant, le scream d’Andrew est en place et s’intègre bien. Point faible toutefois au niveau du jeu de scène de l’ensemble des musiciens, quasiment absent, et un manque de communication avec le public.
Les parisiens d’EARLY SEASONS montent sur scène après Beyond The Dust, tandis que Dayshell est reprogrammé plus tard dans la soirée. Le quintette offre un set énergique et bien rodé, alternant entre d’anciens titres (“Let’s Say The Truth”) et de nouveaux à paraître prochainement. Le groupe fait preuve d’entrain malgré la salle encore peu remplie. Le chant de Marty soutenu par le scream de Julien donne du relief aux morceaux et l’ensemble de la prestation est très correct. Early Seasons clôt son set sur le single “Surrender” repris en chœurs par quelques fans. Le charisme de Marty a su entraîner la petite centaine de curieux déjà présents dans la salle malgré l’heure encore plus proche de la fin d’après-midi que du début de soirée.
La soirée continue avec les voisins suisses de PROMETHEE, déjà passés non loin de la capitale il y a quelques semaines avec un concert au Covent Garden. Le groupe évolue dans un style plus metalcore et cette fois sans chant clair, contrairement à la majorité des formations de la soirée. Promethee dégage sans conteste une atmosphère particulière et assure une rythmique solide grâce à son duo basse/batterie. L’essentiel du public avait semble-t-il déjà entendu parler d’eux et se montre particulièrement réceptif. Joshua Orsi (chant) se montre généreux et reconnaissant avec le public et l’encourage à soutenir la scène locale. Le groupe annonce être en cours de composition de son deuxième album avant de jouer une nouvelle chanson. Promethee conclut sur son single “The Great Deception” et quitte la scène en remerciant encore une fois les personnes présentes.
Après Promethee montera enfin sur scène le groupe DAYSHELL, nouveau projet de Shayley Bourget (ancien chanteur clean et guitariste rythmique d’Of Mice & Men). Dans un style plus rock avec une prédominance de chant clair, le groupe peine à se faire soutenir par le public, visiblement peu réceptif après le passage de Promethee. Dayshell se défend tout de même avec de belles harmonies vocales et une bonne énergie dans son ensemble. Le combo offre une belle performance, musicalement très en place.
Viennent ensuite les jeunes I SEE STARS. Avec une composition et un style différents des autres groupes de la soirée (deux chanteurs, un clavier et une musique électro-post-hardcore), la formation américaine n’en est pas moins l’un des artistes les plus attendus sur cette affiche. Malgré leur jeune âge (autour de la vingtaine), les I See Stars ont déjà sorti quatre albums, et sont venus ce soir défendre le dernier d’entre eux, New Demons. L’ambiance monte d’un cran dans la salle et Devin Oliver (chant clair) a l’art de chauffer la foule. I See Stars enchaîne les titres de son dernier opus (“Murder”, “Violent Bounce”, “New Demons”) et partage avec plaisir son enthousiasme. Des problèmes de son priveront Paris du chant clair de Devin sur plusieurs titres, mais malgré tout le groupe est survolté. La performance live d’I See Stars est à la hauteur de leur réputation et la formation laisse derrière lui un public surchauffé.
Les très attendus américains de THE WORD ALIVE montent sur scène devant un public gonflé à bloc. La formation metalcore, tout droit venue d’Arizona, va offrir un voyage à travers son dernier album, “Life Cycle”, en performant les morceaux phares. Le groupe assure aussi une de ses premières compositions, “Battle Royale”. Véritable prestation avec un jeu de scène parfaitement rodé, le set est soutenu par une belle performance vocale assurée par Tyler Smith (ex-In Fear And Faith). Ce concert était également l’occasion de voir à Paris l’efficacité du nouveau batteur, Luke Holland. Le groupe fait considérablement monter le niveau et l’ambiance de la soirée avant de laisser place à Betraying The Martyrs.
La tête d’affiche de la soirée, BETRAYING THE MARTYRS, se doit d’honorer son titre et quelle claque scénique ! Valeur sûre de la scène française notamment depuis leur signature chez Sumerian Records, les frenchies offrent une prestation à couper le souffle, où chaque élément est indispensable. Avec un Aaron Matts au mieux de sa forme physique, qui proposera des growls surpuissants, l’efficacité de la formation est sans appel. Le son, le visuel, la présence physique, tout y est. Le headliner de la soirée se permettra même de proposer un de leurs morceaux relativement doux au piano, qui ajoutera une petite touche de nostalgie.
La soirée se termine en beauté sur la conviction que la scène française a une place à se faire au niveau international, encore plus que ce n’est déjà le cas.