William Patrick Corgan alias Billy Corgan, l’emblématique chanteur de Smashing Pumpkins, s’est produit le 24 juin dernier au Trianon. RockUrLife y était, on vous raconte !
Lorsque l’on pense à Billy Corgan, on pense aux Smashing Pumpkins, aux seize millions d’albums vendus, à “Mellon Collie And The Infinite Sadness”, à “Today” dans les oreilles sur une planche de skate. Mais certainement pas à Billy Corgan, seul sur scène devant un iPad en guise de pupitre sans un seul élément de décor au Trianon.
Pourtant, William Patrick Corgan, plus connu sous le nom de Billy Corgan, propose bel et bien un concert de deux heures sans une seule fioriture face à un public intégralement assis. Il se permet même un entracte de vingt minutes pour séparer ses deux sets. Du jamais vu !
Première partie : Katie Cole
Personne ne semble la reconnaître mais KATIE COLE a fait partie des Smashing Pumpkins pendant deux ans en tant que bassiste. Du moins, pendant la reformation du groupe en 2015. Tout droit venue des quartiers country de Nashville, la jeune Katie est en réalité australienne, un pays dont elle a tiré tout son enseignement pop rock.
Installée sur une paire de talons hauts, Katie Cole chantera plusieurs chansons de son dernier EP “Things That Break, Pt. 1”, ainsi que ses gros titres de “Melodiem,” un album qui lui a valu le prix de meilleure artiste country aux Music Awards il y a cinq ans. D’une voix fluette qui nous donne à peine le temps de croire à sa naïveté, Katie Cole enfonce le clou avec un timbre définitivement rock et un regard plongé au fond de la salle qui en ferait rougir plus d’un.
Billy Corgan, le rock en moins, le supplément d’âme intact
Fer de lance du rock alternatif, Billy Corgan fait jaser entre les rangs du Trianon. Souvenir d’une époque où le nom des Smashing Pumpkins résonnait comme un air de rébellion, le je-m-en-foutisme légendaire des groupes rock de Chicago a désormais disparu. Ou n’a jamais autant existé. Une ambivalence qui dure toute la soirée. Est-ce que c’est ça le vrai rock qui vieillit ? Un quinquagénaire qui ferme les yeux derrière sa guitare.
Après être entré sur scène tel un inconnu, Billy Corgan, caché sous une cape noire, enchaînera les trois premières chansons sans adresser un seul mot à son public. Les applaudissements rythment ce set, devenu en quelques secondes un long tunnel.
Puis “Aeronaut” arrive. Quatrième titre de “Ogilala”, second album solo de Billy, qui nous rappelle à l’aide de ses deux voisines de set “The Long Goodbye” et “Mandarynne” à quel point le leader des Smashing Pumpkins peut créer de la magie en sautant sur les gammes mineures. Le piano fait son entrée. “Apologia” récolte de lourds applaudissements et même quelques mots : “We miss you Billy!”, ce à quoi il répondra : “Sorry man, my name is William.”
Un second set mélancolique signé Smashing Pumpkins
Les Smashing Pumpkins ne sont plus mais une fois les yeux fermés, la voix de Billy Corgan, cette voix si particulière, raillée par un accent de la côte-est qui avale les mots, parvient à nous rattraper en vol. “Spaceboy”, cette chanson écrite pour son frère handicapé Jessie, émeut l’auditoire du bout des doigts. La même frénésie s’empare de la salle sur “Tonight, Tonight”, “Ugly” ou encore “Disarm”, largement saluée par le Trianon dès les premières notes.
Mais tout le monde le pense sans le dire, celle que l’on veut entendre pour quitter les lieux rassasié c’est “Today”. Il faut attendre la fin du concert, sans l’ombre d’un rappel, pour entendre les accords de la chanson culte des Smashing Pumpkins renaître de la Gibson de Billy Corgan.
La frustration atteint son paroxysme alors que l’assemblée fredonne l’intégralité des paroles. Il ne va pas nous faire ça ? Si.
Billy Corgan nous laisse prononcer les derniers mots de cette chanson maudite, qu’il avouait “vouloir oublier” il y a des années, sans en dire un mot. Today is definitely not “the greatest day i’ve ever known”.
Bref, une soirée sans précédent où les degrés cohabitaient avec une flopée d’anges dans l’air qui ont fini par quitter la salle.