Après un album sorti le 1er avril intitulé “The Sound Of Birth Of Joy“, les Birth Of Joy ont annoncé leur tournée promo. Il est essentiel de rappeler que le public français a une relation privilégiée avec ce groupe venu des Pays-Bas. C’est lors des dernières Transmusicales de Rennes, que cette formation a fait son apparition et le constat est plus que glorieux. Ce trio lorgne vers le classic rock mêlant avec brio Queens Of The Stone Age, Jefferson Airplanes ou encore The Doors. Pour leur nouvelle apparition en France, le passage par la capitale était donc inévitable, et c’est au Nouveau Casino, le 8 avril, que cette équipe a décidé d’amarrer sa péniche.
Au moment où la petite foule s’amasse devant la scène, Kevin, leader charismatique du groupe, affublé d’une chemise rouge pétant et d’une veste à paillette, fait les dernières vérifications. Silence d’église et noir complet s’installe, le calme avant la tempête. Les lumières se rallument, Kevin baragouine un “Salut, ça va ?” avant d’exploser directement avec “Teeny Bopping”. Au premier jeu de batterie la foule secoue la tête, le chanteur tient la distance dans un clair-obscur hypnotique, tandis que la lumière rouge flamboyant apparaît à chaque riff malmenant la Fender Stratocaster. La foule applaudit, un “merci” venu de la scène se fait entendre et il sera présent à chaque fin de morceau, en plus de faire de l’excellente musique en live, ils sont polis ces hollandais. Pour “The Sound”, Kévin avance, lève le menton, se moque et attend une réaction. Le public hurle et scande “Encore ! Encore !”. “Code Red” apaise son public, qui doit maintenant avoisiner la centaine de personnes. “Dead Being Alive” enchaine directement, Kevin reste impassible tandis que le claviériste rentre dans une transe, le rythme devient frénétique, le batteur, sorte de métronome boum boum, aussi puissant que subtile, tient la cadence, le leader esquisse un sourire et se met à hurler sans fausse note, la foule est en ébullition. “Motel Money A Way” titre le plus proche de The Doors fait son entrée. La voix de Kevin se fait plus lointaine lorsqu’il passe dans des tons graves, sûrement un problème de sono qui ne rend pas hommage à l’album. Mais qu’importe, avec une présence scénique plus proche de Roger Daltrey que de Jim Morrison, il assure le show. C’est l’heure de la pause; où comme le dirait le chanteur “Beer Time!”, la foule s’éclipse au bar ou au fumoir et revient galvaniser avec une cinquantaine de personnes en plus. Des perfectos aux vestes de costard, aucune personne ne se ressemble, il est rare de voir des petits groupes comme celui-ci fédérer tant de personnalités différentes.
Birth Of Joy revient, toujours le sourire aux lèvres, cette bonhommie et réveille en ce lundi soir. Kevin tombe la veste, lance un petit “on y va !” et bombarde “Know Where To Run”, les morceaux explosifs n’en finiront pas de faire sauter et slamer la foule, exemple marquant avec “Fat Fish”. Le frontman shamanique, ayant compris que sa voix ne portait pas, se met à vociférer harmonieusement dans son micro, pour ne pas se faire happer par les basses du clavier. Les filles se trémoussent, les mecs exultent et la lumière stroboscopique rend John, le batteur, complètement fou, il se met à fracasser ses toms à toute vitesse ! Kevin, les cheveux trempés, continu sans cesse de crier “oh yeah!”, la six cordes gémit de plaisir, la batterie supplie. Vient l’inévitable “Make Things Happen”, amorcé par un riff tonitruant. Au bout de quelques secondes, un hurluberlu, qui a quelques pintes dans le nez monte sur scène. Gertjan, dans un autre univers, ne l’a même pas vu monter, et Kevin, recroquevillé pour exploser le public d’un nouveau solo explosif, s’en fout complètement. Le loustic alcoolisé se jette dans la foule. Et c’est reparti pour un tour de “Make Things Happen” scandé par la foule. “Rock’N’Roll” terminera la soirée en apothéose, une sorte de Jefferson Airplane au masculin. Le concert est fini, long merci de la part du chanteur, le groupe se lance à l’avant de la scène pour serrer la main du public. Ces derniers continuent de crier “Make Things Happen”, comme une prophétie pour ce jeune trio hollandais.
Sauter, slamer, pleurer, il est rare de voir moins de 200 personnes exploser à ce degré, mais quand le moteur de cette machine infernale, se nomme Birth Of Joy, ceci n’est que logique imparable. Encore meilleur en live qu’en album (mis à part quelques problèmes de son pour le chanteur), ces stoner ont fait valser le Nouveau Casino avec classe, respect du public et explosion psychée d’une très grande tenue. Plus qu’une confirmation, un sacre pour ce trio qui n’a pas finit de faire parler de lui. Malgré le temps pluvieux, le printemps s’annonce de bonne augure.
Setlist :
Teeny Bopping
Surfing A Gogo
Not Much Time To Loose
The Sound
Devil’s Paradise
Code Red
Dead Being Alive
Motel Money Away
Know Where To Run
Fat Fish
G-
Envy
No Big Day Out
Monster
Make Thing Happen
Rock’N’Roll