Zakk Wylde et sa troupe sont enfin de retour à Paris, quatre années quasi jour pour jour après l’intense concert à La Cigale.
Récemment signé chez Nuclear Blast Records, CROBOT est une formation américaine adepte du groove. Le nouvel opus “Something Supernatural” se laisse écouter tranquillement et les adorateurs de rock vintage en auront pour leur argent. Voilà donc une belle occasion de voir comment se débrouille le quatuor sur scène. Brandon Yeagley (chant) mène la formation avec beaucoup de charisme et de présence sans pour autant oublier ses très belles envolées vocales. Les têtes bougent dans le pit, le plancher souffre également, car impossible de ne pas taper du pied lors de leur morceau. De “Skull Of Geronimo” à “Nowhere To Hide” en passant par l’envoutant “La Mano De Lucifer”, les Américains traversent différentes phases, tantôt punchy, tantôt groovy voire même psyché. A titre de comparaison, on pourrait penser à Blues Pills, qui oscille également entre différentes atmosphères. Les deux groupes pourraient d’ailleurs parfaitement coller sur une belle tournée (et ayant le même label, il ne reste plus qu’à, messieurs les managers, vous savez ce qu’ils vous restent à faire !). Néanmoins, le public fait rapidement le tour de la question, les sonorités d’un morceau à l’autre étant très proche par moment. Belle découverte live, bien plus intense que sur CD. Si Bishop (guitare) pouvait arrêter ses effets tourbillonnants, cela passerait mieux encore !
Changement d’ambiance avec la prochaine arrivée de BLACK TUSK. Le sludge à tendance -core va difficilement convaincre le Bataclan. Hormis quelques fans assidus, leur set va paraitre long, très long aux yeux de certaines et certains. Outre le style qui peut plaire et déplaire, c’est avant tout le son qui n’aide pas. La guitare est étrangement sous mixée (ou non ?) et la section rythmique occupe le plus l’espace sonore que celle-ci; difficile lorsqu’il n’y a qu’une seule guitare de ne pas l’entendre correctement. Andrew Fidler (guitare) se déchaine néanmoins sur sa six cordes et au chant, sa détermination étant visible. La tragique disparition du bassiste Jonathan Athon est encore toute récente mais le groupe est épaulé par Corey Barhorst (ex-Kylesa) pour cette tournée. Quant à Jamie May (batterie), celui-ci tient la baraque et donne également de sa personne. Côté audience, le constat est alarmant, peu d’enthousiasme et peu de mouvements. Que ce soit au balcon ou dans le pit, la sauce ne prend pas et même la reprise de fin, avec l’apparition d’un membre du crew de BLS, n’aura pas le don de convaincre. Une soirée sans côté assemblée, cependant quelques interrogations subsistent quant à leur place sur cette affiche plus “old school”, curieux choix. Ils auraient certainement plus leur place au travers d’une soirée Stoned Gatherings !
Le voile noir cache la scène et va enfin laisser place au grand Z et à BLACK LABEL SOCIETY ! Quatre années se sont écoulées depuis leur ravageur passage à La Cigale, marqué par deux étapes au Hellfest également, il était enfin temps pour Zakk Wylde de reposer ses flycases à Paris ! Préparez-vous, ça va pincher ! Passé “Whole Lotta Sabbath” et les sirènes, “The Beginning… At Last” joue parfaitement son rôle de détonateur. Voilà que le show est lancé et “Funeral Bell” va immédiatement en remettre une couche, plusieurs même. Bien ancré devant son magnifique micro, Zakk ira, comme à son habitude, délivrer sa technique du haut de son avancée. Côté technique, tout est particulièrement bien calibré, sauf peut-être la voix de Monsieur W. qui parait quelque peu étouffé -ou alors serait-ce sa barbe ? John DeServio (basse) et Dario Lorina (guitare) vont et viennent, essayant de dynamiser le jeu assez statique du groupe. Jeff Fabb (batterie) quant à lui martyrise son kit avec détermination. “Bleed For Me” suit et monte encore de quelques degrés la température du Bataclan. Bien évidemment, la formation a sorti un nouvel album l’an dernier à savoir “Catacombs Of The Black Vatican” et celui-ci sera mis en avant à quatre reprises. “Heart Of Darkness”, “My Dying Time”, “Damn The Flood” et “Angel Of Mercy” quelques dizaines de minutes plus tard. Les trois électriques passent outre l’impression globale que laisse leur dernier opus, en termes de dynamique et d’impact. Malgré le retard à l’ouverture des portes, quelques interrogations étaient de mise vis à vis du traditionnel “solo” que Zakk délivre chaque soir. Montre en main, de la première à la dernière seconde, dix minutes fut le tarif ce soir. Passons les critiques de ce moment, car qu’on le veuille ou non, le riff master l’exécutera tous les soirs. Place à la seconde partie du show, et autant vous dire qu’elle sera quelque peu surprenante et décevante pour certains. Alors que “Godspeed Hellbound” terrasse le “Paris Chapter”, la suite sera plus douce. “Angel Of Mercy” donc, exécuté de très belle manière, suivi de l’hommage à Dimebag avec “In This River” calment les débats. Dario sera d’ailleurs à l’honneur. Le remplaçant de Nick Catanese a tout ce qu’il faut, reste à pousser un peu de fonte; sa barbe ayant déjà un tout autre aspect, Zakk et John lui ayant sans doute donné quelques conseils. “The Blessed Hellride” ralentie encore la cadence et “Concrete Jungle” et “Stillborn” ne suffiront pas à soulever les foules. La folie du concert de 2011 est bien derrière nous. La setlist y sans doute pour beaucoup car “Order Of The Black” avait retourné le pit avec “Overlord”, “Parade Of The Dead”, “Crazy Horse” et “Fire It Up” pour ne citer qu’eux. Le gangbang de confettis voit le groupe sortir sous les acclamations du public.
Une soirée réussie bien qu’on aurait voulu prendre quelques mandales supplémentaires en pleine face. Espérons qu’il ne faille pas attendre encore quatre années avant de le revoir à Paris à moins qu’ils décident d’exporter la tournée “Unblackened” en Europe ou de sortir un nouvel opus rapidement ? BLS sera d’ailleurs de retour le 17 juillet prochain en France et plus précisément à l’Xtrem Fest, du côté d’Albi.
Setlist :
The Beginning… At Last
Funeral Bell
Bleed For Me
Heart Of Darkness
Suicide Messiah
My Dying Time
Damn The Flood
Guitar Solo
Godspeed Hellbound
Angel Of Mercy
In This River
The Blessed Hellride
Concrete Jungle
Stillborn