Après une longue tournée en tête d’affiche et surtout dans beaucoup de festivals, la formation FFF souffle un peu, laissant son guitariste Yarol Poupaud se faire un petit plaisir à remonter sur scène avec son autre groupe Black Minou (formé à l’origine avec son frère, le comédien Melvil Poupaud) pour un concert au Bus Palladium. Habitant le quartier, les musiciens sont ici chez eux, comme au Lautrec d’ailleurs, où des habitués les suivent depuis leur début. Ils ont dernièrement sorti un mini EP quatre titres “Black Minou” et un “Live In Pigalle”, composé d’une vingtaine de titres et disponible sur iTunes.
Ce soir, pour assurer la première partie, c’est THEO LAWRENCE qui aura ce plaisir. Derrière son physique d’adolescent se cache en fait la voix d’un vieux bluesman, très surprenante ! Coté public, on entend quelques personnes fredonner les paroles. Et pour les autres, le charme opère très vite sur les derniers titres comme “Peaches” ou “Heaven To Me”. L’audience est définitivement conquise par ce jeune chanteur qui nous transporte dans les années 60. Le groupe en entier, plus connu sous le nom de Théo Lawrence Electric, reviendra au Bus Palladium en tête d’affiche le 19 décembre.
Arrive ensuite sur scène BLACK MINOU avec son leader, le charismatique Yarol Poupaud. Au programme : un set de vingt-et-un titres, essentiellement constitué de reprises : du Little Richard, du Steve Wonder, du Chuck Berry ou encore du AC/DC… Des morceaux plus ou moins connus, mais dont l’interprétation ne laisse pas indifférente. On retrouve aussi des titres plutôt rock n’roll et une forte influence bluesy. L’assemblée est bien présente, danse et se fait entendre. L’arrivée de Melvil Poupaud à la basse fait clairement plaisir à l’auditoire. Il reste sur scène pour interpréter trois compositions du groupe extraites de l’EP (“Bad Habbit”, “Boogie With You” et “Voodoo Love”) qui reçoivent un franc succès de par les fans. Après le départ de son frère, Yarol reprend ses bonnes habitudes : la montée sur le bar, se mêle au public… bref, il fait le show comme il sait le faire, ayant plus de liberté avec cette formation. Il s’arrêtera après “So High Africa”, sous les acclamations de la population présente et l’on sait déjà qu’il reviendra pour un rappel avec cinq chansons dont une reprise du “Hey Negrita” des Rolling Stones, tirée du magnifique album “Black And Blue” (1976). Yarol est infatigable malgré une année chargée et épuisante avec FFF, le plaisir de jouer est intact et cela ne se trompe pas. Jouer est une drogue et en voici le meilleur exemple.
C’était un plaisir de retrouver ce guitariste accompli jouer libéralement pour nous et à côté de nous, faisant découvrir des titres, pour certains oubliés, qui sonnent vraiment et réaliser un revival de Black Minou. La ligne de conduite, c’est de ne jamais jouer deux fois les même titres rendant chaque live unique. Qu’est-ce que vous attendez ?