Les sonorités southern étaient attendues de pied ferme à Paris et en bonus : quelques pintes irlandaises l’étaient également !
Les concerts estampillés “hard rock” font rarement étape au Cabaret Sauvage, c’était donc une première pour un paquet de gens. Arrivé sur place, la foule était déjà compacte et la queue était faite de zig et de zag. Il est loin le temps où la tête d’affiche du soir jouait à La Maroquinerie et les voilà mobilisant un public conséquent, très conséquent ! Mais que s’est-il passé entre-temps ? Nous y reviendrons plus tard. Tandis que les spectateurs entrent petit à petit dans l’enceinte, une partie de l’audience entendra les premières notes de la soirée… dehors. En effet, la vitesse à laquelle tout ce petit monde est entré fut incroyablement lente. Un agent posté à l’entrée, le second quelques mètres plus loin pour les billets et voilà… Une perte de temps surprenante alors qu’il y avait largement la place d’accélérer le mouvement. Bref.
Entré dans la chaleureuse enceinte du Cabaret Sauvage, cette “salle” ou chapiteau ou cirque, à vous de choisir, dégage un charme fou. L’ambiance y est chaude et rien que d’ajouter de la musique live à ce lieu, laisse penser que la soirée sera parfaite. Comme dit précédemment, THE ANSWER débutera son show à l’heure prévue, bien que tous les fans ne soient encore entrés à l’intérieur. Un peu moins d’une année après son passage dans la capitale, à quelques centaines de mètre de là -au Trabendo- le classic/hard rock de Cormac Neeson, Paul Mahon, Michael Waters et James Heatley va une nouvelle fois faire son petit effet. Suite à une petite introduction, “Demon Eyes” lance pied au plancher leur prestation rapidement suivi par “New Horizon”, issu de leur dernier opus. Les albums “Rise” et “New Horizon” monopoliseront la grande partie du set, à juste titre d’ailleurs, avec les morceaux tels que “Under The Sky”, “Never Too Late”, “Concrete” sans oublier le spectaculaire “Spectacular” ! Comme toujours, le groupe inonde d’énergie l’assemblée qui est déjà bien remuante ! Le son est parfait cependant les lights furent un poil trop légères. “Come Follow Me” mènera inéluctablement à la fin du show. Les fans suivent le groupe et Cormac va, comme le veut la coutume, rendre visite au public lors de “Preachin'” afin de bien faire passer la réponse qu’apporte le groupe a nos tracas. Ainsi vint le bain de foule, entouré de fans qui se déhanchent et se déchainent, Cormac va mener la foule vers le sol, avant de les inciter à atteindre le nirvana ! Ce petit gimmick est d’autant plus réussi cette fois-ci car le charismatique frontman se retrouvait quasiment en plein milieu du chapiteau et les mouvements de foule s’apparentaient à des cercles concentriques sautillant aux rythmes du rock n’roll !
Il aura donc fallu attendre plus de deux années pour que les BLACK STONE CHERRY remettent les pieds à Paris ! Que s’est-il donc passé entre temps ? Outre de nombreuses tournées, la formation a sorti son cinquième album “Magic Mountain” au mois de mai dernier via Roadrunner Records. Ainsi c’est dans le cadre de la promotion de son nouvel album que BSC pose ses flycases en Europe. Leur dernier passage à La Maroquinerie avait donné lieu à une forte demande de la part du public et il faut bien se rendre à l’évidence que les promoteurs l’ont bien compris ! Cette enceinte qui peut, techniquement, accueillir plus d’un millier de personnes, il faut bien se rendre à l’évidence que le Cabaret Sauvage n’était plus très loin du sold out ! En effet, l’auditoire s’est déplacée en masse, les jeunes également sans doute avec l’aide des vacances. Le public est très éclectique : des jeunes, des moins jeunes, des familles, des rockeurs, des non rockeurs et des curieux. Ce point-là est donc très intéressant, car les américains ont su élargir leur public, mais quelle(s) en est/sont la/les raison(s) ? Le dernier album ? Hmm émettons quelques doutes là-dessus, tant la qualité de “Magic Mountain” n’égale pas les précédents opus. Malgré des ventes d’albums en berne, certains groupes arrivent néanmoins à grandir sur des territoires difficilement accessibles pour ce style de musique -bonjour la France ! Assister à un concert des Black Stone Cherry est une partie de plaisir. En tant qu’amateur de lourdes et grasses sonorités où chaque instrument est sous accordé, nous en salivons d’avance. L’arrivée se faisant sur “Rain Wizard”, la foule va immédiatement se déchainer après que Chris Robertson (guitare/chant) lance “here comes the raiiiiiiiiiiiin” ! Voilà le Cabaret Sauvage -oh oui il sera bien sauvage ce soir- parti pour une grosse heure et demie de fiesta détunée. “Blind Man” suit et Ben Wells s’est déjà acclimaté à cette scène. Comme à son habitude, celui-ci sautillera de droite à gauche, d’avant en arrière, haranguant la foule comme il s’est si bien le faire et ce n’est pas sa relation avec “marie-jeanne” qui l’arrêtera en si bon chemin. La talbox est donc de sortie, effet garanti. La dynamique du show est assez soutenue malgré des titres plus “calmes” tels que “In My Blood”, “Maybe Someday” ou bien encore “Remember Me”. BSC est notamment connu pour ses titres “rouleaux compresseurs”. C’est donc tout naturellement que “Holding On… To Letting Go”, “Bad Luck & Hard Love” vont maintenir un degré d’excitation accru. A l’image de son compère Ben, Jon Lawhon (basse) est en forme olympique ! Les interventions de Chris sont très brèves, mais n’oubliera bien évidemment pas de remercier l’assemblée d’être venue ce soir, mais également lors des précédentes dates hexagonales. La fin du concert approche mais le meilleur est encore à venir. “White Trash Millionaire” dégaine la première cartouche, tandis que “Blame It On The Boom Boom” enchaine et rend le public électrique. Troisième et dernière munition engagée : “Lonely Train”. Et là, patatras… Ce titre qui, logiquement, doit mener les spectateurs à une folie déconcertante n’aura peu ou pas l’effet escompté. Comme “Blut Im Auge” lors du concert d’Equilibrium, le titre phare du groupe voit un public émoussé qui ne répond que très peu à l’intensité du dit morceau. Une courte pause suivra et BSC reviendra sur scène pour conclure sur l’émouvant “Peace Is Free”, mettant ainsi fin à une excellente soirée musicale.
Une charmante enceinte, deux excellents groupes et un public réceptif et très actif : les ingrédients qui font de cette soirée une réussite !
Setlist :
Rain Wizard
Blind Man
Me And Mary Jane
In My Blood
Holding On…To Letting Go
Maybe Someday
Such A Shame
Remember Me
Like I Roll
Bad Luck & Hard Love
Hollywood In Kentucky
White Trash Millionaire
Blame It On The Boom Boom
Hell & High Water
Lonely Train
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Peace Is Free