Nous y sommes. Près d’un an après la date initialement annoncée, Black Stone Cherry investit Le Trianon. En pleine tournée européenne et après Bordeaux la veille, c’est à Paris que les hard rockeurs de Nashville se produisent ce soir.
Comme leur nom l’indique, THE GEORGIA THUNDERBOLTS sont issus de l’Etat de Géorgie (USA). C’est donc sans grande surprise que les compagnons de label et de tournée de Black Stone Cherry proposent un set de rock old school, tinté de blues et de country. Les cinq compères se montrent plutôt énergiques, mettent du cœur à l’ouvrage. Le public le leur rend bien en participant activement à la prestation. Il hoche la tête et lève les bras au rythme des guitares et de l’harmonica. Bien que ne présentant rien de singulier, cette entame est efficace et convaincante.
Le Trianon ne s’est pas beaucoup rempli lorsque BLACK STONE CHERRY pointe le bout de son nez. Le deuxième balcon n’est même pas ouvert. Cela n’empêche pas la bande de tout retourner d’entrée avec “Me And Mary Jane”, reprise en chœur par l’assistance. Côté setlist, l’éclectisme est de mise ce soir. L’excellent Between the Devil & The Deep Blue Sea (2011) se trouve être l’album le plus représenté.
Les quatre musiciens charismatiques sont animés d’un dynamisme presque bestial. Mention spéciale pour le fougueux guitariste Ben Wells, véritable pile électrique qui arpente la scène sans jamais rester une seconde au même endroit. Quand les rockeurs haranguent la foule, cette dernière répond par des signes de ‘cornes du diable‘ pour exprimer sa joie. Sur “Blind Man”, un pogo se forme et on aperçoit des headbangs par-ci par-là. Sur la bien connue “Soulcreek”, Le Trianon ne se fait pas prier pour hurler les paroles. Alors quand retentit “White Trash Millionnaire”, l’adrénaline est à son paroxysme des deux côtés.
Le chanteur/guitariste Chris Robertson n’a pas besoin d’en faire des caisses pour se faire remarquer, sa voix est un instrument à elle toute seule ! Impressionnant de par son coffre et sa capacité à descendre dans les graves, c’est sur “Again” et son alternance entre puissance et douceur qu’il laisse voir toute l’étendue de son talent. Les autres musiciens, tout aussi talentueux, ne sont pas en reste. Chacun a droit à sa mise en avant sur “Cheaper To Drink Alone” et sa longue partie instrumentale. “Devil’s Queen”, ponctuée d’un solo de batterie, fait bondir la fosse au rythme des baguettes de John Fred Young.
L’intensité ne fait qu’augmenter à mesure qu’on s’approche de la fin du concert. Les gobelets de bière volent et les pogos s’agrandissent avec “Blame It On The Boom Boom”. Dans un ultime moment de communion, c’est “Peace Is Free”, interprétée avec The Georgia Thunderbolts, qui clôt le show de manière émouvante.
Black Stone Cherry distribue baguettes, médiators et setlists avant de saluer longuement son public parisien. Les sourires qui se dessinent sur tous les visages constituent la preuve que cette soirée restera gravée dans la tête des fans, mais aussi dans la mémoire des artistes, qui avouent avoir vécu le meilleur concert à Paris de leur carrière.