Nous avions laissé les Finlandais en bonne compagnie en avril de l’année dernière lorsque le sextette avait ouvert pour le phénomène Electric Callboy à l’Olympia. Près d’un an plus tard, les revoici donc sur le devant de la scène, venus présenter leur dernier album EXIT EMOTIONS à La Machine Du Moulin Rouge.
Le dernier passage en tant que tête d’affiche remontait à septembre 2022… au Backstage By The Mill. Pour cette nouvelle date, l’ironie du hasard a voulu que la soirée se déroule même pas dix mètres plus loin, dans le bâtiment d’à côté : La Machine Du Moulin Rouge. On pourrait presque dire que les Finlandais n’ont pas été très dépaysés.
ROCK BAND FROM FINLAND
Comme son nom ne l’indique pas, ROCK BAND FROM HELL est un trio finlandais. Ce sont donc des compatriotes de la tête d’affiche qui ouvrent le bal ce soir. Avec un cocktail punk-pop très efficace, en grande partie issu de son premier album, Music For Late Night Activities, le jeune groupe attise déjà le feu chez le public. Quelques personnes, dans les premiers rangs en particulier, ont l’air d’avoir révisé la courte discographie du trio.
Les deux guitaristes (dont le chanteur Jani Tillman) bougent sans arrêt de part et d’autre de la scène, montés sur ressort. L’énergie est communicative et, alors même que La Machine ne s’est pas encore tout à fait remplie, adhère.
MESSE NOIRE
Changement de ton immédiat pour le deuxième set de la soirée. Si le trio finlandais avait des airs de Green Day à la sauce 2024, les Allemands de GHØSTKID ne font pas dans la dentelle. Enfin si, celle du voile de veuve endeuillée que porte Sebastian “Sushi” Biesler, ex-chanteur d’Electric Callboy et meneur du quintette. Les musiciens sont maquillés, badigeonnés de noir sur les bras, de peinture blanche sur le visage et/ou le crâne. La scène est saisissante et donne l’impression d’avoir affaire à un groupe de death metal à fond dans son spectacle. Musicalement on en est loin, même si les cris gutturaux de Biesler en fin de set surprennent et y font forcément penser.
Côté public, on s’amasse doucement mais sûrement devant la scène. Quelques timides moshpits éclatent ça et là. Un circle pit jouissif est même organisé lorsque le bassiste et l’un des deux guitaristes du groupe descendent dans la fosse pour jouer un morceau au milieu de la foule. Grisant.
HAPPY DOOMSDAY
Il est 21h quand BLIND CHANNEL arrive sur scène. D’emblée, les deux chanteurs du groupe, Joel Hokka et Niko Moilanen, sautillent sur place et haranguent la foule qui le lui rend bien. En deux ans rien n’a changé, la ferveur est la même. Ainsi, dès les premières notes de l’incendiaire “DEADZONE”, une partie de la fosse s’embrase dans un moshpit endiablé.
Sur scène, dont la surface est doublée par rapport à la dernière fois, personne ne reste très longtemps sur place (sauf le batteur, évidemment). L’énergie est folle dès les premiers instants. Sur toute la durée, l’assemblée, prête à en découdre, dans les règles heureusement, ne prend aucun temps de répit. Même les morceaux plus calmes comme “XOXO” ou “Bad Ideas” sont sujets aux sauts et autres démonstrations physiques.
KEEPING IT SURREAL
Côté setlist, il y a de quoi être satisfait : le dernier album du groupe, EXIT EMOTIONS, est particulièrement mis à l’honneur. Vu les bangers qui tabassent présents sur le disque, les Finlandais auraient eu tort de s’en priver. On regrette cependant quelques absences de Lifestyles Of The Sick & Dangerous (2022) ou “Left Outside Alone” reprise d’Anastasia. Cela dit, Blind Channel connaît bien son public et offre une version courte mais si intense de l’excellent “B.Y.O.B.” de System Of A Down qui embrase à nouveau la fosse.
Blind Channel enchaîne ses tubes pendant près d’une heure et quart. Les crochets du gauche et du droit alimentent la hargne des plus motivés avec “Balboa”, “WOLVES IN CALIFORNIA” ou encore le fiévreux “HAPPY DOOMSDAY”. Et puis, après un court second rappel, c’est le tube planétaire (ou en tout cas européen) “Dark Side” qui conclut la soirée, majeurs levés haut vers le plafond.
Impossible aussi de finir la soirée sans passer “Everybody (Backstreet’s Back)” des Backstreet Boys pendant que La Machine rallume les feux et que la foule se dirige tranquillement, et en dansant, vers la sortie. Le set aura toujours été un poil court mais l’intensité était au rendez-vous. On aurait tout de même repris quelques moshpits supplémentaires !