Soirée chargée à Paris et dans le quartier : avec Mayhem comme voisins, pas facile pour Brian Fallon de faire le poids. Malgré tout, le public a répondu présent pour une soirée placée sous le signe de l’intimiste et de l’humour.
Jesse Malin
Sous les applaudissements encourageants de la salle se remplissant doucement que JESSE MALIN fait son apparition sur la scène étroite du Backstage. Avec sa casquette noire vissée sur la tête et sa gouaille souriante, il fait le show pour la petite demi heure qui lui ai accordée. Un claviériste/guitariste l’accompagne, tandis qu’il est muni de sa propre guitare de son côté. Le duo nous propose un set énergique, teinté de rock à la Springsteen mais rondement mené et sans temps mort.
Jesse se balade le long des premiers rangs tout au long de son set, instaurant une belle relation de proximité avec le public l’applaudissant et l’encourageant chaudement. Comme lorsqu’il exprime de plaisir de se retrouver enfin après deux ans de temps mort, ces propos sont d’autant plus applaudis.
Jesse Malin est en tout cas un sacré bavard : anecdotes à propos de ses promenades dans Pigalle, de la vie de tournée ainsi que quelques histoires sur l’enregistrement de ses différents albums. Le public est servi, et bien préparé pour le set de Brian Fallon, bien plus bavard que Jesse !
Cette demi-heure passe en tout cas très vite, et nous avons hâte de le revoir dans une configuration un peu plus à sa mesure en février
Chris Farren
Ce n’est pas une mais deux premières parties que nous avons le plaisir de découvrir ce soir. Passé le petit quart d’heure de changement de set (et de climatisation, particulièrement bienvenue en cette chaude soirée de mai), le fantasque CHRIS FARREN, le visage pailleté et la sangle de guitare recouvert de leds, qui prend place sur scène.
Le drap blanc faisant office de backdrop sera l’écran sur lequel seront projetées toutes sortes de vidéos durant les quarante cinq minutes de set de Chris Farren : mini vidéo clips, “GUITAR SOLO” indiquant les solos de guitares, ou images psychédéliques.
Muni uniquement de sa guitare et d’une boîte à rythme, l’interprète lance un set très énergique qui va laisser une grande partie du public circonspect. Pas dans le même style musical que Jesse Malin ou Brian Fallon, il convainc moins avec son attitude fantaisiste et farfelue. Malgré tout, les applaudissement seront nourris à la fin de son set, remerciant la générosité foutraque de son interprète.
Brian Fallon
C’est sans aucun artifice, pas de musique ni de lumières particulières que BRIAN FALLON prend place sur scène à 21h15. Dès le départ, il nous annonce fièrement qu’il boit un Margharita, et qu’il est si heureux de nous retrouver que s’il le pouvait il nous embrasserait tous sur la bouche ! Cela lance le concert de la meilleure façon qui soit, et nous comprenons tous que ce show intimiste sera l’occasion pour lui de nous raconter des anecdotes plus ou moins vraies, rythmant chaque titre.
C’est d’ailleurs “American Slang” qui ouvre le bal. Loin des yeux mais pas loin du cœur pour The Gaslight Anthem. On s’aperçoit également que les différentes setlist européennes ne seront pas respectées ce soir, tant Brian Fallon semble prendre plaisir à plus ou moins improviser son set au fur et à mesure de la soirée.
Une reprise de Lyle Lovett obscure pour la grande majorité du public (“Nobody Knows Me”), et on enchaîne deux morceaux de la carrière solo du natif du New Jersey. Là où “American Slang” était repris en chœur (comme le seront d’autres titres de The Gaslight Anthem dans la soirée), les morceaux de la carrière solo de Brian Fallon exultent moins la foule. Malgré tout, “Nobody Wins” et “Lonely For You Only” sont de superbes titres, d’autant plus à la guitare.
Le chanteur de The Gaslight Anthem est seul sur scène, ce qui lui laisse d’autant plus de latitude pour nous raconter toutes sortes d’histoires plus ou moins farfelues. Bavard, souriant et affable, les interactions entre chaque chanson sont de l’ordre de plusieurs minutes, raccourcissant d’autant plus le set.
Au final ce seront près de six titres de The Gaslight Anthem qui seront joués et repris par le public (“The Navesink Banks”, “Blue Jeans & White T-Shirts”, “National Anthem”, “Great Expectations” et “The “59 Sound” qui clôturera le set). Une belle manière de renouer avec le passé et d’appréhender l’actualité, le groupe ayant annoncé récemment se reformer pour un nouvel album. Malgré tout, on aurait pu aimé entendre quelques autres titres du projet solo de Brian Fallon. Mais nous sommes déjà largement gâtés par un set de quatorze chansons.
Entre deux pubs pour Florence + The Machine, Big Hurt Boy ou d’histoires rocambolesques sur la drogue, Game Of Thrones ou le fait d’avoir Mayhem et le Moulin Rouge autour de lui, l’artiste partage avec nous de vrais beaux moments de musique. C’est ce qui fera le charme de cette soirée : comme une sorte de bœuf acoustique au coin du feu, Brian Fallon semble à sa place et heureux de jouer pour nous. Tout en générosité et en familiarité.