Les Britanniques de Bring Me The Horizon avaient rendez-vous à l’Accor Arena ce mardi 6 juin avec pour mission de créer la meilleure expérience spectateur possible. Le groupe vient de sortir plusieurs singles aux styles très variés, aime surprendre et sait comment galvaniser les foules. Les attentes sont élevées concernant ce concert dans la capitale française.
Un tour de chauffe réussi
SPIRITBOX ouvre le bal d’une soirée qui s’annonce particulièrement réjouissante. Le public de Bring Me The Horizon est bien plus réceptif que celui rencontré lors des premières parties de Ghost. Dès les premiers morceaux, la salle montre qu’elle a envie de se mettre en jambe. Spiritbox envoie son mélange de metalcore, de djent et d’indus. Toujours aussi impressionnante vocalement, Courtney LaPlante minaude et se meut de manière séductrice. Derrière elle, les musiciens semblent bien rigides avec leurs mouvements téléguidés. L’énergie du groupe est bien inférieure à celle du public, qui profite de chaque passage heavy pour pogoter. Le son est un peu trop diffus sur les parties de chant clair pour vraiment convaincre. Les passages plus lourds fonctionnent très bien.
L’arrivée de MOTIONLESS IN WHITE fait clairement monter l’ambiance. Le premier morceau déclenche plusieurs pogos dans la fosse. Le chanteur en profite pour demander à ce public de sauter et c’est toute l’arena qui commence à trembler. Il faut dire que les mélodies de Motionless In White sont efficaces. Avec un peu d’emo, un peu de heavy, une touche de pop punk et des looks excentriques, le groupe est détonant. Les passages criés remportent les suffrages d’une fosse de plus en plus chaude. Balai de bras levés, sautillements frénétiques et pogos dans tous les sens. Le contrat est rempli pour les Américains.
L’expérience spectateur ultime
Le show débute par l’apparition sur les écrans de Eve/Evil qui plonge la salle dans une expérience immersive bien calculée. Le groupe en profite pour glisser le message que le pire ennemi de l’Homme est l’Homme. BRING ME THE HORIZON déboule sur scène avec son nouveau single “AmEN!” accompagné de lancers de flammes. Dès les premiers instants, l’auditoire en prend plein la tête. Juste magistral. Premier bridge et premiers pogos pour une fosse très très chaude. L’enchaînement avec “Teardrops” et son côté très Linkin Park accroche tout de suite les yeux et les oreilles.
“Dear Diary” débute sur un fond de sirènes qui appuie le sentiment d’urgence de la musique de la formation. Sur l’écran du fond, le décor tremble et explose pour laisser apparaître un mob de jeu vidéo. Peu à peu, la scène sur trois niveaux, drapée de rideaux rouges, se dévoile. Le drapé laisse place à une multitude d’écrans qui renforcent l’impact visuel de la scénographie. Le sublime “Parasite Eve” démarre dans une ambiance de cité médiévale lugubre. Devant BMTH, le public est en plein délire. Tous les spectateurs affichent leur joie de vivre un concert aussi bien conçu. Le son, l’image, l’énergie des artistes, le rythme des morceaux… absolument tout est optimisé pour livrer la meilleure prestation possible.
Un show tout feu, tout flamme
Des petits groupes s’assoient pour se mettre à ramer avant le début de “Shadow Moses”. Oliver Sykes brandit une forme de torche et appelle tous ses fans à prendre part aux festivités. Sa performance vocale est tout simplement exceptionnelle. Capable du susurrement le plus sensuel comme du cri le plus enragé, il navigue d’une technique à l’autre avec une projection émotionnelle toujours impactante. “Lost” est l’occasion pour Oli d’annoncer le nouveau son de BMTH avec une explosion de couleurs et de confettis. Le morceau est pop à souhait, il pousse toute la salle à sauter joyeusement.
Changement d’ambiance avec l’arrivée de Courtney LaPlante pour chanter “One Day The Only Butterflies Left Will Be In Your Chest As You March Towards Your Death” et “Nihilist Blues”. Les lumières brillent dans l’arena avant que les lasers ne fassent leur petit effet. Lorsque le chanteur crie un “everybody, jump now!“, c’est toute l’assemblée qui s’exécute vigoureusement. La fosse se transforme en dancefloor, prête à accueillir les morceaux “Die4u” et “Kingslayer”. Sur scène aussi, c’est le lâcher-prise total et c’est jouissif. Oli profite de cette belle entente pour annoncer “Follow You” en version acoustique. C’est sublime. Les fans chantent ce morceau qu’ils connaissent par cœur tandis qu’Oli poursuit sa démonstration vocale. Au final, c’est un très beau moment d’émotion qui conclut le set.
Une prestation vocale magistrale
Bring Me The Horizon revient avec “Drown” et Oli descend dans la salle. Il traverse les deux fosses pour rejoindre les gradins avant de repasser de l’autre côté. Il serre les mains, prend des selfies et donne l’occasion à chaque spectateur de le voir de près sans jamais arrêter de chanter. Un véritable engagement de sa part et une belle récompense pour les fans, très heureux d’avoir pu approcher leur idole. La salle prend littéralement feu avec le fédérateur “Throne”. Le groupe demande à son audience de s’asseoir pour mieux sauter et conclure le morceau. Le final est assuré par “Can You Feel My Heart?” et un chanteur au plus près de ses admirateurs.
Bring Me The Horizon a donné un show époustouflant à l’Accor Arena, aussi impactant visuellement, musicalement qu’émotionnellement. Chapeau bas !