Le 19 novembre dernier, la Boule Noire fut so 90’s. Formation emblématique née à Londres, Bush a explosé aux Etats-Unis avec leur deuxième album “Razorblade Suitcase”, dont est extrait leur hit “Swallowed”. Après quelques mésaventures et changements de line up, un an et demi après la sortie de leur cinquième album, “The Sea Of Memories”, Bush tournent aux Etats Unis, mais aussi en Asie et en Europe. Pour les accompagner sur leurs premières dates en Asie et en France, les quatre ténors du grunge commercial ont invité Evaline. Mais suite à des problèmes techniques, le jeune quintette californien électro/pop rock a déclaré forfait; et le public cosmopolite, composé majoritairement de trentenaires, a pu acclamer la musique des vétérans du rock alternatif sans attendre.
L’ambiance est détendue quand les quatre membres de Bush font leur apparition sur scène et électrisent la fosse. Non, en réalité, c’est surtout quand Gavin Rossdale, leader, fondateur, chanteur et guitariste, débarque avec sa gratte et son look de fashion victim que les spectateurs-trices commencent à hurler. Accompagné du chevelu Corey Britz à la guitare, de l’hyperactif Chris Traynor à la basse et de Robin Goodridge, batteur et unique autre membre de la formation originelle, Rossdale diffuse les premières ondes de choc au public déjà conquis, avec “Little Things” (little little little little). S’ensuit le tube très pop “The Chemical Between Us”, envoûtant l’assistance. Du début à la fin, le concert se déroule dans une atmosphère propice. Ainsi la tension baisse quand chacun des six morceaux du set extraits du dernier album de Bush sont joués. “The Sound Of Winter”, premier extrait de “The Sea Of Memories”, est timidement repris par les spectateurs. Après avoir ravi le public avec l’intense “Land Of The Living” (“the living… the living… the living…”), les quatre performers ont quitté la scène, sous les habituels salves d’applaudissements, les coups de pieds martelant le sol de la Boule Noire, les “wouhou”, “bravo” et autres “ouaaaaaaaiiiiiiiis” qui précèdent les prévisibles rappels. Les membres de Bush sont donc revenus dix minutes plus tard, sans équivoque. Mais pour ce bonus, ils mettent le paquet : avec la même énergie, ils reprennent avec justesse “Come Together”. Très réceptifs à ce standard des Beatles, les spectateurs scandent le refrain et dansent avec Rossdale. Armé de sa guitare, de son micro et d’un redoutable regain d’auto-satisfaction, Rossdale engage un jeu de séduction avec les quelques spectatrices extatiques du premier rang, profitant ainsi de la vue de la plastique de l’idole de leur jeunesse désormais torse poil. Pour finir, les américains/britanniques nous quittent (pour de vrai) sur le très californien “Comedown”, refermant avec romantisme cette parenthèse 90’s.
Bien que leur leader ait tardé à quitter son emballage fashion pour endosser sa panoplie de performer à groupies, Bush a offert un concert dense et nostalgique à souhait, mêlant leurs derniers morceaux à leurs tubes d’antan. Faisant le trait d’union entre la génération X et les nouveaux fans des années 2000, ils s’inscrivent dans la continuité; et il semble qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot. Idoles d’une époque, légendes pour toujours.
Setlist :
Little Things
The Chemicals Between Us
All My Life
Greedy Fly
Baby Come Home
Mirros Of The Signs
Machinehead
The Sound Of Winter
Everything Zen
Heart Of The Matter
People That We Love
Be Still My Love
Swallowed
Afterlife
Land Of The Living
—-
Come Together
Glycerine
Comedown