Après l’excellent concert d’octobre 2022 au Zénith de Paris, Carpenter Brut revient accompagné de Perturbator et Ho99o9 pour un show exceptionnel à l’Olympia pour le Leather Sacraments Tour.
Ho99o9
HO99O9 ouvre cette soirée avec beaucoup d’enthousiasme et dès le premier titre cela tabasse ! Le duo (trio pour la scène) balance ses titres oscillant entre le hip hop contestataire, le punk et le rock le plus violent qui soit. La fosse est retournée dès les premières notes et c’est une véritable zone de guerre.
Le but d’Ho99o9 est très clairement de mettre le feu à la salle et c’est réussi ! Que l’on soit ou non familier de la musique, celle-ci est suffisamment tonitruante et percutante pour retenir l’attention (et exploser les tympans) de l’audience. Avec énormément d’énergie, de roulades sur la scène ou de circle pits lancés par les deux chanteurs, Ho99o9 chauffe à blanc l’Olympia pour préparer l’arrivée de Carpenter Brut.
Carpenter Brut
Après un entracte rythmé par des titres très old school et influencés par la new wave, c’est sous les premières notes du”Everybody” des Backstreet Boys que l’obscurité se fait. Et c’est sous les applaudissements très nourris de la salle que les trois musiciens débarquent sur scène. C’est toujours minimaliste avec Carpenter Brut : des synthétiseurs (animées par Franck Hueso), une batterie (Florent Marcadet) et une guitare (Adrien Grousset) en tout et pour tout. Par contre, niveau scénographie, point de minimalisme : de superbes néons rouges et des projecteurs, un grand écran projetant les vidéos ou des animations liées aux morceaux, et des stroboscopes épileptiques vont faire le show.
Niveau setlist, on est sur la ligne de celle du mois d’octobre : “Straight Outta Hell”, extrait de l’excellent Leather Terror (2022), lance le début de la soirée. L’Olympia se transforme en un claquement de doigts en une énorme boîte de nuit et les premiers slams apparaissent. Le public est intenable et ne se fait pas prier pour chanter sur “The Widow Maker”, tube issu lui aussi de Leather Terror.
Le trio infernal continue d’enchaîner les morceaux sans aucun temps mort : les morceaux des premiers EP rendent absolument dingue les fans. Sous des lumières tantôt bleues puis rouges, très 80’s, l’auditoire n’a pas une seconde de répit pour souffler, tant l’électro rock de Carpenter Brut ravage tout sur son passage.
Les seize titres s’abattent implacablement sur l’assemblée qui en redemande. Alors que dire de “Imaginary Fire”, “Leather Terror” ou “Turbo Killer” qui retournent la salle ? Les slams ne s’arrêtent plus, les services de sécurité sont débordés !
On s’approche de la fin du set avec “Le Perv” et l’inmanquable reprise de “Maniac”, chantée par la salle entière. C’est donc sous des applaudissements nourris que le groupe quitte la scène, après avoir chauffé à blanc l’audience.
Perturbator
Quelques spectateurs quittent la salle pendant l’entracte d’avant Perturbator. Il semble que tout le monde ne soit pas venu pour profiter de la double affiche Carpenter Brut et Perturbator. Alors que les deux groupes sont assez complémentaires ! Malgré tout, dès l’extinction des projecteurs les hurlements sont aussi nourris que pour le set de Carpenter Brut.
Après avoir joué en octobre dernier à l’Olympia, Perturbator investit de nouveau la salle aux fauteuils rouges pour le concert de ce soir. Même mise en scène de la dernière date : une structure agrémentée d’un pentagramme encadre deux plateformes : une pour la batterie et une pour la guitare et les synthétiseurs.
James Kent accompagné de son batteur font leur entrée sur “Excess” (comme en octobre). Le titre aux relents post punk chauffe la salle qui en redemande. Dès le début, la plateforme va s’animer aux rythmes des différentes boucles et autres breakdowns, ajoutant à cette expérience musicale une scénographie très intéressante. Niveau son, les bouchons d’oreilles sont presque submergés par le son : les basses sont ultra puissantes, et les aigus très équilibrés.
“She Is Young, She Is Beautiful, She Is Next”, puis les deux titres “Neo Tokyo” et “Future Club” lancent les hostilités pour le public. Là encore, on oscille entre circle pits, pogo, danses, poings levés et slams dans tous les sens. Transformée en boîte de nuit, l’Olympia subit les assauts du public au point où le plancher vibre et les balcons tremblent.
Point de temps morts ici, les titres synthwave sont enchaînés à vitesse grand V (au point que le set tient en une heure). Chacun d’eux est accueilli comme si c’était le dernier de la soirée. Le son est parfois assourdissant et la répétition des rythmes ou des mélodies nous plonge en transe. Toujours plus écrasant, le son est un véritable rouleau compresseur qui annihile tout sur son passage.
“Tainted Empire” clôture un set ahurissant, sous les cris et les applaudissements de toute la salle. Violent mais cathartique.
