ReportsSlideshow

CHRIS ISAAK @ Salle Pleyel (16/07/24)

En 2023, à l’Olympia, RockUrLife a retrouvé Chris Isaak, et moins d’un an plus tard, le voici de retour sur la scène de la Salle Pleyel. Après un spectacle mémorable, que nous réserve-t-il cette fois-ci devant un public assis ?

Lusaint

Une ouverture logique par l’artiste LUSAINT pour cette soirée. D’abord connue pour ses reprises blues de grands classiques, notamment “Wicked Game” qui a cumulé dix millions de vues sur YouTube, cette auteure originaire de Manchester est accueillie dans une salle à moitié pleine mais attentive. Accompagnée d’un guitariste, elle enchaîne ses morceaux “Sweet Tooth” et “Dark Horse” tirés de son EP, ainsi que des reprises comme “Crazy” de Gnarls Barkley. Un effet de reverb récurrent sur ses fins de couplets ajoute du charme à ses jolies notes, bien que parfois cela devienne redondant et confus. Avant d’interpréter “Feeling Good” de Nina Simone, l’artiste mentionne qu’elle est habituellement accompagnée d’un groupe, laissant entrevoir le potentiel de sa voix puissante pour son futur passage à La Cigale cet automne. Entre sa performance et sa nervosité touchante face au grand public, Lusaint a su charmer doucement la Salle Pleyel.

Souriez, vous êtes filmés

L’entracte se déroule dans une ambiance jazzy, avec une playlist digne d’un film d’espionnage des années 70. Puis, sur fond de “The Man With The Golden Arm” d’Elmer Bernstein, les musiciens en costumes noirs montent sur scène. CHRIS ISAAK, fidèle à son style, arbore une veste noire à paillettes un peu ample aux épaules et les cheveux gominés. Sans plus attendre, le spectacle débute avec “American Boy”, lançant un concert rock et blues. Entre ses plaisanteries sur son costume, la longévité de son groupe, et des animations simples et efficaces comme son tour dans la salle et l’invitation de fans à danser sur scène, Isaak et son groupe enchaînent les morceaux qui ont marqué le cinéma : “Two Hearts” de True Romance, “Wicked Game” de Sailor et Lula, “Baby Did A Bad Bad Thing” de Eyes Wide Shut, et “Oh, Pretty Woman” de Roy Orbison dans le film éponyme. Avec un tel spectacle, on se croit au cinéma, à une différence près : les fauteuils. Entre rester assis ou se lever pour danser sur du rock, le public est parfois indécis, certains râlent, d’autres en profitent pour se rapprocher. Cependant, cette légère confusion n’entache en rien le plaisir que la Salle Pleyel éprouve face à Chris Isaak et son groupe.

Ode au rock n’roll

Le concert offre également une seconde reprise de Roy Orbison avec “Only The Lonely”, ainsi qu’une brillante exécution de “Killing The Blues” de Robert Plant par son bassiste, qui prend également le rôle de chanteur et guitariste pour l’occasion. Avec des titres comme “Can’t Help Falling In Love” d’Elvis Presley, Isaak rappelle son album de reprises sorti en 2011, Beyond The Sun, plongeant ainsi l’auditoire dans une ambiance unique. Ce n’est pas seulement Chris Isaak qui se produit ce soir-là, mais un véritable groupe de rock tout droit sorti des années 70 et 80. Si l’on doit trouver quelque chose à redire, ce serait peut-être le manque de mise en lumière des musiciens. Pendant tout le concert, deux spots blancs semblent presque aveugler Chris Isaak lorsqu’il se déplace sur scène, donnant l’impression qu’il est parfois trop seul sous les projecteurs. C’est dommage, surtout quand son guitariste réalise un solo époustouflant. Malgré des morceaux comme “Blue Hotel”, “Forever Blue” et “Speak Of The Devil” qui pourraient sembler mélancoliques, l’ambiance est joyeuse grâce à la présence scénique et aux petites chorégraphies bien orchestrées du groupe. Et bien sûr, la voix pure de Chris Isaak, qui atteint avec une aisance déconcertante ses célèbres notes aiguës, suffit à combler de bonheur l’audience pendant deux heures complètes.

Après un rappel, un changement de costume plus disco pour clore la soirée en beauté, et pas moins de vingt-cinq morceaux interprétés, le concert s’achève sur un rapide “The Last Night!” de Mar-Keys, rappelant une fois de plus l’ambiance festive qui a régné à la Salle Pleyel ce soir-là. Clap de fin, générique, et bonne soirée à tous.

Chris Isaak Setlist Salle Pleyel, Paris, France 2024

Ecrire un commentaire

Eurielle Boslowsky
Ayant toujours rêvé de devenir la première influenceuse sur Spotify, on m'a recommandé de revenir sur Terre et plutôt de partager ma passion via des mots. Alors me voici.