En ce jeudi 3 mai, le Klub accueillait la formation de rock progressif Closure In Moscow dont c’était le premier passage à Paris. Une occasion unique de découvrir le très prometteur quintette australien dont on espérait la venue depuis bien longtemps, mais également deux groupes français sur le point de devenir des grands, Dreams May Come et Our Theory.
Avec un certain retard dû à l’arrivée tardive du groupe vedette de la soirée, les jeunes parisiens de Dreams May Come peuvent enfin débuter leur set vers 20h30, réglant rapidement quelques problèmes de son au passage. Si la formation post hardcore/metalcore en est encore à ses débuts du point de vue de la scène, les quatre garçons ne se laissent pas impressionner et font déjà preuve d’une belle assurance, agitant frénétiquement les cheveux et sautant au rythme de leurs compositions énergiques. Le niveau technique de ces jeunes est déjà assez bluffant, notamment celui du batteur Gabriel, et Romain est plus que convaincant au(x) chant/screams. Le public, composé en partie des proches de l’ensemble parisien, ne tarde pas à se mettre dans le bain, et rapidement quelques téméraires se lancent dans un pogo. Une entrée en matière réussie pour Dreams May Come, dont le premier album doit sortir prochainement.
On retrouve ensuite les parisiens de Our Theory, leur dernière date à Paris en ouverture de Young Guns encore toute fraiche dans notre tête. Après quelques réglages, le quintette se lance vers 21h30 dans une prestation que l’on sent tout de suite beaucoup plus décomplexée que lors de sa première expérience scénique. Bastien (chant) profitera même de petits soucis techniques pour parler un peu élections avec l’audience. Coté répertoire, on retrouve les morceaux joués à la Scène Bastille, mais cette fois-ci avec plus d’assurance et un plaisir plus évident. Les voix de Bastien et de Mehdi (guitare/chant) fonctionnent décidément très bien ensemble, même si celles-ci ne sont pas assez mises en valeur par les réglages. Ce sont évidemment “The Tide” et “The Light” qui trouvent le plus grand écho auprès du public, mais globalement la foule, qui s’est ce soir majoritairement déplacée pour Our Theory, ne boude pas son plaisir. Et lorsque le chanteur sent que l’ambiance se tasse un peu, il n’hésite pas à aller chahuter un peu le premier rang pour inciter à un peu de mouvement. Une belle performance de près de vingt-cinq minutes pour le quintette parisien, qui fait ensuite directement place aux australiens de Closure In Moscow, suite à l’annulation de la venue de The Elijah.
Il est déjà 22h50 quand les headliners de la soirée entament leur set avec une certaine décontraction, face à un public bien moins dense qu’en début de soirée. Le frontman Christopher de Cinque arbore un look de dandy anglais qui contraste avec le style plus classique des quatre autres musiciens. Il faut dire que la performance scénique de l’ensemble repose en grande partie sur la personnalité un peu extravagante de son leader, qui se lance dans des petites chorégraphies dont lui seul a le secret et affiche de drôles de mimiques dès qu’il aperçoit un appareil photo braqué sur lui. Malgré le retard pris et un public restreint assez peu connaisseur du groupe, hormis deux ou trois fans qui reprennent en chœur chaque mot, les aussies prennent le temps de bien faire les choses et se font plaisir en alternant entre leurs classiques les plus efficaces, comme “Kissing Cousins”, “Vanguard” ou “Sweet#hart” et quelques nouveaux morceaux dont “The Impeccable Beast”. La voix de Christopher est tout simplement impressionnante, celui-ci tenant sans difficulté les notes les plus aïgues. Mansur Zennelli (guitare/chant) assure aussi des back vocals d’une justesse irréprochable qui apportent un complément intéressant à la voix du frontman. Le style progressif/psychédélique très particulier du groupe fait vraiment mouche en live, et il est vraiment dommage de voir qu’une bonne partie du public est partie plus tôt, ratant une si jolie prestation. Qu’importe, cela n’empêchera pas Christopher de Cinque de faire son show comme s’il jouait devant un millier de personnes.
Malgré le retrait de dernière minute des anglais de The Elijah, cette soirée au Klub aura vraiment valu le détour, surtout pour les très rares Closure In Moscow, mais aussi pour les performances prometteuses de Our Theory et de Dreams May Come.