La réputation des anglais de ne cesse de grandir depuis leur prestation au Hellfest. Alors que nous n’avions pas pu assister à cette dernière, due à une trop grande affluence à l’ouverture du site, nous décidons de nous ruer sur une session de rattrapage, à Nantes.
Rares sont les groupes qui décident de poser leur amplis en province sans passer par la case capitale. Pourtant après avoir conquis le public clissonnais Conan était de retour en Loire-Atlantique, juste avant de passer par la Haute-Garonne.
Pour ouvrir cette grande première Nantaise, Mantar initialement prévu à finalement laisser place à MUEZLI, jeune groupe local de stoner rock qui arrive toujours, on ne sait pas quel miracle, à se placer sur les bonnes affiches malgré sa maigre expérience et son influence kyussienne à peine masquée. Pour ces raisons nous décidons de sauter cette mise en bouche et passer à l’essentiel. L’unique groupe de la soirée sera donc pour nous Conan. Et autant dire tout de suite qu’il a intérêt à nous rassasier…
Casquettes visées sur la tête, capuches par-dessus, les CONAN ont tout des mauvais garçons des bas quartiers. D’ailleurs leur accent trahit leurs origines britanniques, de Liverpool pour être précis. Alors qu’ils investissent la scène on entend déjà le bourdonnement dans leurs amplis. Un bourdonnement si intense, si saturé que les murs en tremblent déjà. Il y a de fortes chances pour que ce soir on perde l’ouïe ! Duo de riffs minimalistes et cycliques, batterie carrée et massive de Paul O’Neill, si vous ne l’avez pas encore deviné la formation fait dans le doom, celui bien pachydermique qui leur a déjà valu d’être comparé à SunnO))). Ce soir, le trio est là pour présenter “Blood Eagle” paru fin février et naturellement une grande majorité des titres interprétés est dédiée à ce second essai. D’entrée on commence avec les trois premiers morceaux de ce dernier joués dans l’ordre : “Crown Of Talons”, “Total Conquest” et l’impressionnant “Foehammer” suivi de “Gravity Chasm”, mais entrecoupé par “Hawk As Weapon”, un extrait de leur premier opus “Monnos”. Dès lors un constat s’impose : si le mot lourd n’existait pas déjà Conan en serait l’inventeur. C’est brut, lent, massif : comment ne pas faire plus dantesque ! C’est un véritable mur de son qui s’abat implacablement sur l’audience, écrasant absolument tout sur son passage. Rien ne peut perturber le groupe et la pression monte à chaque fois que le morceau progresse dans le temps, s’élançant dans quelques cavalcades sludge. Jon Davis, le guitariste principal lead vocal partage son chant incantatoire et hypnotisant avec John McNulty, le bassiste qui assure les growls. L’alternance symbiotique entre les deux fonctionne parfaitement. Le concert touche bientôt à sa fin, mais avant de nous quitter le trio souhaite nous faire plaisir en interprétant “Satsumo”, extrait de leur second EP paru en 2010, avant de conclure lors d’un rappel sur “Invicible Throne”, monolithe de neuf minutes qui disons-le ne nous enthousiasmera guère tant il est redondant et ne décolle que très peu. Même si on aurait préféré finir le concert sur l’habituel “Altar Of Grief”, la conclusion n’en sera pas différente : nous avons assisté à la puissance de frappe de Conan.
Un groupe pour lequel on prend davantage plaisir à voir en live qu’à écouter sur album; car si la principale critique avancée par les détracteurs est la pauvreté rythmique, la lourdeur, la puissance et l’énergie pachydermique qui s’en dégage en live est tout bonnement exaltante !
Setlist :
Crown Of Talons
Total Conquest
Foehammer
Hawk As Weapon
Gravity Chasm
Satsumo
Invincible Throne
