Après avoir mis le feu au Trianon fin 2023 et au Hellfest, c’est à Paris que Corey Taylor a choisi de clore sa tournée mondiale. Avec un set qui combine les succès de Slipknot, Stone Sour et sa carrière solo, Corey Taylor a de quoi envoyer du rêve. C’est un concert riche en émotions, autant pour le public que pour l’artiste, qui se profile donc à l’Olympia.
Un public enflammé
L’ouverture du show est confiée à SIAMESE, un groupe de rock alternatif originaire de Copenhague, au Danemark. Son mélange éclectique de metalcore, de rock et d’éléments électroniques est convaincant. Le frontman fait l’effort de parler un peu en français pour favoriser l’interaction avec la salle. Les compositions sont efficaces et la foule ne se fait pas prier pour bouger dans tous les sens. En effet, les mélodies accrocheuses et les riffs puissants amènent une ambiance électrique à l’Olympia. Un bon choix de première partie et une belle découverte pour le public.
Les fans se pressent dans les premiers rangs pour accueillir le héros de ce soir. COREY TAYLOR et ses musiciens prennent place avant de lancer “Made Of Scars” devant une audience déjà en transe. À la fin du morceau, c’est une ovation que les Parisiens font à Corey Taylor. L’artiste, visiblement touché, déclare son amour à la ville et à son public francophone.
Un artiste à fleur de peau
Une première prise de parole qui lance une soirée de partage et de déclarations. Corey évoque son rapport à l’égo, fait repentance pour un comportement qu’il juge trop égoïste, trop prétentieux. Il partage le fait que sa femme lui montre le chemin pour devenir une meilleure personne. Le discours est touchant car débordant de sincérité. Corey Taylor s’est souvent exprimé sur la difficulté d’être maniaco-dépressif. En janvier dernier, il a dû mettre en pause sa tournée pour se concentrer sur sa santé mentale. Pour lui, la lumière de sa vie est sa compagne, et tout le set semble lui être dédié.
Lorsqu’il chante “Black Eyes Blue” ou “Home”, il la regarde en permanence dans les coulisses. À chaque fin de morceau, il semble chercher son approbation. Rarement l’Olympia aura vu et entendu un artiste déclamer autant sa flamme pour la femme de sa vie. Cette émotion à fleur de peau, c’est aussi ce qui fait la force de Corey. Une capacité à changer de registre et à extérioriser ses ressentis à travers un riche catalogue musical. Les fans de la première heure se bousculent gaiement sur le toujours efficace “Before I Forget”. Toute la salle reprend en chœur le refrain du hit de Slipknot avant de chanter joyeusement le générique de Bob l’Éponge.
Une prestation vocale de haut vol
La version live de “Snuff” est tout simplement magistrale. Le début du morceau en acoustique avec la voix sur le fil de Corey prend aux tripes. Les paroles chargées de douleur prennent tout leur sens. Et quand la musique part, l’orchestration fait résonner le morceau d’une manière folle. Un beau moment de live !
Sur “From Can To Can’t”, Corey Taylor passe par cinquante nuances de voix avant de conclure sur un final époustouflant. À l’aise avec des titres blues, rock ou metal, le showman sait tout faire. Mais ce qui séduit le plus, c’est sa capacité à se donner entièrement à la musique.
Le set se termine sur le beau “Through Glass” avant un rappel survolté. L’enchaînement de “30/30-150” avec le très attendu “Duality” comble le public. Les corps s’entremêlent furieusement dans une fosse qui ne boude pas son plaisir. La musique s’arrête et Corey Taylor tombe dans les bras de ses musiciens, visiblement très ému par la conclusion de cette soirée qui marque également la fin d’une tournée mouvementée. Des larmes coulent sur ses joues pendant qu’il remercie son équipe, l’auditoire et surtout sa femme.
Corey Taylor a tout simplement retourné un Olympia qui sera passé par toutes les émotions possibles le temps d’un set enflammé.