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CRYSTAL FIGHTERS @ Le Trabendo (24/10/16)

Quelques jours seulement après la sortie du troisième album “Everything Is My Family”, Crystal Fighters a donné le coup d’envoi de sa nouvelle tournée à Paris. Parfait remède à un lundi soir froid et pluvieux d’octobre, le groupe a inondé le Trabendo de ses ondes solaires positives. Retour sur une escapade exotique.

Le dépaysement commence dès la première partie avec LAO RA, prometteuse jeune londonienne originaire de Colombie. Alors qu’une grosse partie du public trinque encore sous les guirlandes lumineuses de la terrasse du Trabendo, la chanteuse envoie un électro pop nimbé de soleil colombien, dans la veine de M.I.A. et Santigold. Parmi sa déferlante de beats, on retient notamment “Bang Boom” et “Jesus Made Me Bad”, auxquels on prévoit un bel avenir dans tous les clubs dignes de ce nom. Le charisme de Lao Ra, son énergie et son assurance font presque oublier la justesse de sa voix, pas toujours au rendez-vous.

 

 

Alors que la pluie crépite toujours dehors, la salle, désormais pleine à craquer, s’échauffe doucement, métamorphosée en forêt tropicale grâce au décor tout en verdure de la scène. Après une longue intro qui fait grimper l’excitation à son paroxysme, les six membres de CRYSTAL FIGHTERS et leurs accoutrements bariolés ouvrent avec “Good Girls”. L’exil est immédiat, tout le monde embarque dans une odyssée fabuleuse. Le nouveau “Yellow Sun” et l’incontournable “LA Calling”, tout deux lumineux, déclenchent des sautillements instantanés tandis que le dernier single “All Night” fait carrément exploser l’assemblée. Les prophètes de l’électro folk prennent un malin plaisir à nous faire voyager d’iles tropicales en villes ensoleillés, d’univers chatoyants en mondes fantastiques.

 

 

En rang, les trois chanteurs, Sebastian Pringle, Ellie Fletcher et Nila Raja rivalisent de charisme et multiplient les harmonies mélodieuses. Le leader laisse la place aux deux blondes sur les plus énervés “I Love London” et “I Do This Everyday”. Leur complicité et leurs attitudes presque punks dégagent une intensité d’une puissance prodigieuse. En empilant à la suite son nouveau tube “Ways I Can’t Tell”, Crystal Fighters achève de transformer le Trabendo en un dancefloor euphorique. La setlist ne laisse aucun répit, l’électro faisant place au folk en toute fluidité. Sebastian Pringle, avec ses airs de chaman, prêche le vivre ensemble et l’amour et embarque l’assemblée dans une sorte de grande messe. La deuxième partie du set voit le groupe se tourner vers ses compositions plus folks. Des solaires classiques “You & I”, “Plage” et “Love Natural” aux nouveautés fédératrices “Lay Low” et “Good Girls”, les six hippies alternent entre hymnes à la fête et odes à la vie et à l’amour. Toute inhibition a disparu, la salle tout entière gesticule dans une frénésie collective.

 

 

Parmi toute cette euphorie, la formation prend quand même le temps de rendre hommage à Andrea Marongiu, son batteur décédé en 2014. Fidèles à eux-mêmes, ils transforment la minute de silence en minute de vacarme et d’ovation. Le guitariste Graham Dickson, après avoir annoncé : “Nous sommes ici pour célébrer la réalité, l’amour et la vie”, impulse une séance de câlins générale. C’est d’ailleurs lui qui signe l’un des plus jolis moments de cohésion du concert en prenant le micro sur “Bridge Of Bones”, ballade unificatrice pleine d’espoir. Pour clôturer, Crystal Fighters ressort de ses valises déglinguées “At Home”, repris par la foule entière, dans un réconfortant moment d’allégresse, puis termine sur l’hypnotique “Xtatic Truth”, point d’orgue parfait de cette messe extatique.

 

 

Difficile de trouver un meilleur antidote pour lutter contre l’incontournable atmosphère maussade de l’automne que ce concert de Crystal Fighters. Véritable rayon de soleil dans un ciel sombre, le groupe a offert à son public 1h30 d’euphorie et de légèreté. À grand renfort de bonnes ondes, de compositions ultra efficaces, de cohésion et de talent, Crystal Fighters signe l’un des concerts les plus enthousiasmants et réconfortants de l’année.

Setlist :

Good Girls
LA Calling
Love Natural
Love Is All I Got
Yellow Sun
I Love London
I Do This Everyday
Lay Low
All Night
Plage
Ways I Can’t Tell
Bridge of Bones
In Your Arms
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At Home
—-
You & I
Xtatic Truth