La tournée européenne des Canadiens de Danko Jones touche bientôt à sa fin et elle n’aurait pas été complète sans un passage en France. C’est dans la toute petite salle du Backstage By The Mill qu’on retrouve donc Mr Jones et ses compères, une salle étonnamment petite compte tenu de la popularité du groupe, mais qui a l’avantage de permettre un concert au plus proche du public.
Oakman
Alors que Los Pepes accompagne Danko Jones sur le reste de la tournée européenne, c’est OAKMAN qui est chargé de les remplacer au pied levé et d’ouvrir la soirée à la dernière minute. Le jeune trio lyonnais a volontiers accepté ce défi, pas forcément facile, tant la musique pop rock proposée par le groupe est quelque peu à l’opposé du rock n’roll pur de Danko Jones.
Mais Oakman se donne à fond et réussit peu à peu à conquérir l’auditoire, en mélangeant compositions pop et morceaux plus puissants, comme ce “Hope” plein d’émotion, porté par la chanteuse Marine Lanzillota (chant/guitare/claviers). La musique des Lyonnais est définitivement très pop rock, mais c’est loin d’être un défaut quand on déploie autant d’énergie sur scène.
Danko Jones
DANKO JONES (chant/guitare) et ses deux acolytes John Calabrese (basse) et Rich Knox (batterie) investissent donc la scène du Backstage quelques minutes plus tard, devant une salle littéralement pleine à craquer. Le trio démarre pied au plancher avec “Guess Who’s Back” et “Get High?”, deux morceaux du dernier album du groupe, Electric Sounds.
Comme d’habitude avec Danko Jones, il n’y a besoin d’aucun artifice sur scène ou d’un jeu de lumières grandiloquent : ici, c’est du rock n’roll, pur et dur, et seulement du rock n’roll. Et comme d’habitude, Danko Jones multiplie les interventions et profite de la proximité avec l’assistance qu’offre le Backstage pour échanger. Il remercie l’audience d’être présente aussi nombreuse ce soir alors “qu’il y a plein d’autres choses à faire un samedi soir de 2023 à Paris que d’aller à un concert de rock n’roll“. Sans doute, mais est-ce qu’on trouverait une aussi bonne ambiance ailleurs ?
Les trois musiciens semblent ravis d’être là ce soir, à en croire le sourire de John Calabrese qui ne le quittera pas de tout le concert ! Le bassiste passera également son temps à encourager le public à taper des mains.
Danko Jones déroule ses morceaux et, si toutes les chansons du combo ressemblent à des tubes en puissance tant elles sont dynamiques, rythmées et entraînantes, le véritable tube qu’est “First Date” retourne complètement la salle et cette dernière chante à pleins poumons le refrain.
Les interactions avec l’auditoire continuent et quand un spectateur demande une chanson à Danko Jones, le chanteur lui répond que de toute façon “toutes les chansons se ressemblent alors il n’a qu’à fermer les yeux et croire que c’est la chanson qu’il voulait“. Le Canadien est bien conscient que sa musique est loin d’être révolutionnaire, et alors ? Ce ne sont pas les slammeurs ou tous les gens de l’assistance qui dansent ou chantent pendant “Good Time” – encore un extrait d’Electric Sounds très bien accueilli ce soir – qui le lui reprocheront !
“Si on m’avait dit il y a vingt ans que je jouerais à l’arrière d’un pub irlandais un samedi soir à Paris…“, s’amuse Danko Jones avant de jouer “Lovercall”, l’un des premiers morceaux composés par le groupe. Le concert s’achève avec un “My Little RnR” festif d’anthologie, chanté du début à la fin par l’audience, pour un gros moment de fête au Backstage.
Les trois musiciens canadiens quittent la scène mais reviennent très vite sous les applaudissements du public, pour achever tout le monde à grands coups de rock n’roll avec “Samuel Sin”, toute première chanson composée par le groupe. Le grand final sur “Shake Your City” conclut cette parfaite soirée avec la promesse de “secouer la ville”. C’est bien ce que Danko Jones a fait ce soir et tout Pigalle l’a entendu !
Quand on va voir un concert de Danko Jones, on sait déjà à quoi on va avoir affaire – un show de rock n’roll pur et dur, sans fioritures, joué avec la meilleure volonté du monde et de l’énergie à revendre. Le tonitruant Canadien n’a pas l’intention de réinventer la roue et il en a pleinement conscience, mais cela ne l’empêche pas de se donner à 200 % pour faire vivre à ses fans le meilleur moment de rock’n’roll possible.
