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DEAD POET SOCIETY @ La Maroquinerie (11/03/24)

Pour sa deuxième performance en tête d’affiche en France seulement, Dead Poet Society a frappé très fort. Devant une Maroquinerie comble, le groupe a enthousiasmé son public en mettant à l’honneur le dernier album, FISSION, sans oublier ses succès passés. On vous raconte !

Ready The Prince

À 20h, le trio canadien prend tranquillement place sur scène, avec modestie. Le ton est donné dès les premières minutes : READY THE PRINCE fait exploser les riffs, les solos et les refrains intenses, le tout accompagné de lignes de basse et de patterns de batterie parfois très groovy. La première moitié de la setlist se compose principalement des chansons du dernier album, Book Of Ōji (2023). La seconde moitié laisse place à des morceaux plus anciens, comme “PB&J”, que quelques connaisseurs de la salle entonnent avec conviction. Bien que peu nombreux, les membres du groupe nord-américain font beaucoup de bruit – en particulier la batterie, qui couvre souvent les voix et les basses. Malgré cela, la foule se laisse aller à quelques mouvements d’épaules sur les deux derniers titres, comme un avant-goût de l’ambiance à venir.

Une claque signée Dead Poet Society

Vers 21h, la salle s’assombrit et Dylan Brenner, bassiste du groupe, s’avance seul sur scène. Défiant le public du regard, comme s’il nous mettait à l’épreuve, il entame quelques notes de basse qui résonnent puissamment dans la pièce et instaurent une ambiance menaçante. La foule commence déjà à s’exciter. Il est rapidement rejoint par ses trois compères de scène, et la machine DEAD POET SOCIETY est lancée.

Dès la première chanson, “Hard To Be God”, Jack Underkofler (chant/guitare) se jette soudainement dans la foule pour quelques secondes de crowd surfing. La couleur est annoncée. À partir de là, le quatuor de Boston enchaîne les anciens et les nouveaux morceaux sous les acclamations d’une audience qu’il n’avait visiblement (et auditivement) pas besoin de convaincre. L’intimité offerte par La Maroquinerie correspond parfaitement à l’ambiance du concert. Une partie de la foule se sent suffisamment proche des musiciens pour entonner à plusieurs reprises le nom de leur chanson préférée relativement délaissée sur cette tournée, “Bacalar”, qui fête déjà ses huit ans. Et ça fonctionne : comme en 2022 à La Boule Noire pour la même chanson, ils obtempèrent. Magique. L’authenticité de la performance répond à la sincérité évidente de la musique, fil conducteur du dernier album FISSION.

L’énergie dégagée par le groupe est dangereusement contagieuse, et la foule semble absolument infatigable. Elle connaît tous les refrains de toutes les chansons sur le bout des doigts, anciennes comme nouvelles, et se donne à cœur joie dans les pogos suscités par les refrains de “Uto”, “CoDa” ou encore “81 Tonnes”, ainsi que les breakdowns délicieusement heavy de “HURT” ou “Lo Air”. Sur cette dernière, Jack Underkofler prend quelques secondes de pause pour faire monter l’excitation avant d’entamer la dernière partie de la chanson, sans doute l’un des meilleurs passages de toute la discographie. Les fans des premiers rangs sont constamment bousculés par cette agitation corporelle incessante, presque au point de tomber sur les pédales d’effets. Et ils ne s’en plaignent pas le moins du monde.

© Chandler Moyer
© Chandler Moyer

Si les morceaux de FISSION sont magnifiés en live, les fans de longue date semblent ravis que la formation n’oublie pas pour autant ses succès passés. Certains titres instaurent une atmosphère très particulière, très typique de la marque Dead Poet Society, comme l’insolente “.SALT.” et l’émouvante “Bacalar”. Le son est bon, le groupe semble touché par l’enthousiasme de son auditoire, la setlist est très bien construite. Le quatuor ne perd personne lors des quelques instants de répit offerts par “Tipping Point” (qui est accompagnée de lampes torches levées), “My Condition” et “I Never Loved Myself Like I Loved You” (sur laquelle certains agitateurs lancent un rameur au beau milieu de la foule).

Si la performance est excellente, la présence scénique est tout aussi remarquable. Les quatre musiciens semblent parfaitement à l’aise devant ce public qu’ils voient pourtant rarement, et une ambiance électrique émane de cette connexion mutuelle, élevant le concert au rang de l’excellence. Et l’assistance n’est pas au bout de ses surprises : l’encore débute avec un classique de Muse, “Hysteria”, qui achève de déchaîner une foule déjà survoltée. “.intoodeep.”, en clôture, permet à tout le monde de décharger ce qu’il leur reste d’énergie, et chacun quitte la salle avec un sourire et une impression de libération.

© Chandler Moyer
© Chandler Moyer

Explosive, émouvante, cathartique, épique : la soirée coche toutes les cases d’un concert réussi. La synergie entre Dead Poet Society et le public a fonctionné à la perfection. Rendez-vous le jeudi 22 août à Rock En Seine pour un deuxième round – l’attente promet d’être longue.

Dead Poet Society Setlist La Maroquinerie, Paris, France 2024, The Fission Tour

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