En juillet dernier, Deep Purple a fait son grand retour sur la scène musicale avec son vingt-troisième album =1, et le groupe légendaire nous invite à une tournée mémorable, faisant escale au Zénith ce premier novembre. Entre les échos des années 70 et la fraîcheur de leur nouveau disque, la promesse d’un concert captivant se dessine à l’horizon.
Jefferson Starship
À 20 heures, la queue devant le Zénith s’étire toujours, tandis qu’à l’intérieur, l’effervescence monte. JEFFERSON STARSHIP, héritier du mythique Jefferson Airplane et grand frère de Starship, ouvre le bal. Le groupe célèbre ses cinquante ans de carrière avec ce dernier concert après trois semaines de premières parties pour Deep Purple. Le dernier album, sorti en 2020, résonne encore dans les mémoires. David Freiberg, guitariste et seul membre original, nous enchante avec une reprise de “Nothing’s Gonna Stop Us Now”, faisant sourire les nostalgiques. Les morceaux s’enchaînent, et bien que le public soit à moitié réceptif, le groupe tente d’élever l’ambiance. La reprise de “White Rabbit” fait vibrer les cœurs, mais les micros semblent faiblards, rendant la voix de la chanteuse Cathy Richardson parfois inaudible, alors qu’elle possède un timbre qui pourrait envoûter. Lorsque Freiberg s’attaque en chantant lui-même à “Miracles”, l’énergie semble s’essouffler, mais les musiciens, avec leurs solos de guitare enflammés, relèvent un peu le niveau. La première partie se conclut avec “Somebody To Love”, laissant planer une légère inquiétude sur la suite.
Un spectacle immersif
Alors que la scène se prépare, l’écran en fond projette des images intrigantes mêlant le nom du groupe et des calculs scientifiques. Pendant tout le show, les écrans permettront de voir le groupe jouer en gros plan avec des effets un peu désuets. Sur “Highway Star”, une voiture trace son chemin tandis que sur “Hush”, c’est un clip façon Austin Powers qui défile en fond. Des fondus enchaînés, des effets visuels dignes des écrans de veille des vieux Windows : on se croirait dans un concert des années 80. Le nom de DEEP PURPLE se dessine en violet, tandis que le groupe entre sous un déluge de flashs. La technique scénique est impressionnante, avec trois écrans, deux murs de lumière et un fond d’amplis qui créent une atmosphère électrique. Lorsqu’il s’agit de jouer “Into The Fire”, “Uncommon Man” ou “Smoke On The Water”, peu importe ce qui se passe derrière, l’auditoire est directement envoûté. Ian Gillan rappelle avec passion que le rock est bien vivant, tandis que la basse de Roger Glover et la triple pédale de Ian Paice résonnent puissamment tout au long du set.
Des légendes vivants du hard rock
On le sait, Ian Gillan ne chante plus en live des titres comme “Child In Time”. Le temps a fait son effet et sa voix a pris en âge, mais comme un bon vin. On vient voir Deep Purple pour le groupe qu’il est, avec son virage plus blues. Effectivement, le nouvel album =1 et ses morceaux comme “A Bit On The Side” ou “Portable Door” rendent très bien, et la voix de Ian est solide. Il nous offre une performance renversante en criant sur “Into The Fire”, tenant son cri longtemps; ils s’amusent toujours autant ! D’ailleurs, le groupe est heureux et accueille avec entrain son nouveau guitariste, Simon McBride, lui laissant la place pour un solo envoûtant et très moderne. L’ambiance hard rock s’installe, chaque membre du groupe brille tour à tour. Gillan, parfois essoufflé, se donne à fond sur des classiques tels que “When A Blind Man Cries”, “Lazy” ou “Space Truckin'”. Don Airey, au clavier, improvise même une Sonate de Mozart, enchaînée avec “Sur Le Pont d’Avignon”, “L’Hymne A L’Amour” d’Édith Piaf (entrecoupé par un verre de vin) et finit par La Marseillaise.
Deep Purple nous offre ce soir une performance envoûtante. Bien que les morceaux du dernier album séduisent moins le public, la setlist est efficace et les solos, enivrants. On s’inquiète cependant de les revoir, car la fatigue semble peser sur leurs épaules. À chaque exploit musical, les membres s’acclament mutuellement, témoignant de leur dévotion jusqu’à l’épuisement. Le rappel, avec “Old-Fangled Thing”, “Hush” et “Black Night”, clôt cette soirée en beauté, laissant une empreinte indélébile dans les cœurs des fans.
Sûrement le dernier concert français de Deep Purple. Sublime, émouvant et brillant, quelle énergie après 56 ans de carrière. Un public de jeunes, de moins jeunes et d’anciens enthousiastes. Merci. Il fallait y être, j’y étais