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DEFTONES @ Zenith (06/09/13)

Alors que les deux Trianon affichaient complets en février dernier, les californiens font leur retour pour une troisième date cette année, cette fois-ci du côté de la Porte de Pantin. Ils sont accompagnés à l’occasion de Three Trapped Tigers et Lonely The Brave.

C’est dans une petite configuration du Zenith que l’on retrouve dès 19h30 les jeunes anglais de LONELY THE BRAVE : “Bonjour Paris, nous sommes Lonely The Brave”, dixit l’un des deux guitaristes à la foule encore disparate avant le premier des six titres interprétés. Sur scène, les cinq natifs de Cambridge se jouent limite les uns sur les autres, alors que les musiciens disposent d’un espace assez grand. On remarque que David Jakes (chant) ne chante pas face au public alors qu’il est censé être en avant, mais sur le côté gauche au fond, en retrait contrairement à ses acolytes. Dans la quasi-obscurité, Lonely The Brave proposera un rock alternatif atmosphérique, qui se laisse apprécier. Tout au long du set mettant en avant le premier EP “Backroads” à paraitre le 7 octobre dont “Black Saucers” et “Deserter”. Les membres sont tellement concentrés qu’ils en oublient de communiquer avec les spectateurs. Au lieu de cela, l’enchainement des titres se fera un peu long en raison de divers réglages. Avec un style musical qui n’est pas du même registre que la tête d’affiche, le public rentre difficilement dedans, à part quelques applaudissements. Moins d’une demi-heure et énième remerciement, Lonely The Brave quitte brusquement la scène. Certes courageux, les british se sont sentis un peu seuls et portent plutôt bien leur nom ce soir.

 


20h10, les lumières s’éteignent à nouveau pour la seconde première partie, THREE TRAPPED TIGERS. Toujours dans un registre différent de la tête d’affiche, le trio, également anglais se distingue de ses prédécesseurs avec un mélange électro/drum’n’bass et rock instrumental, avec un chant mystique par deux voix recouvertes par des nappes de claviers. Les trois membres, un batteur et deux clavistes, sont seulement éclairés par quelques spots et des stroboscopes en fonction du rythme. Rien à signaler à l’exception du faux départ de la batterie sur la sixième et dernière chanson. Tout au long de la demi-heure de jeu, la musique semble trop complexe pour qu’on embarque avec eux malgré la motivation des musiciens, sans doute en raison de la lourdeur et à la répétition des compositions qu’on a du mal à différencier.

 


La salle se remplie de plus en plus. Sur scène, on aperçoit le backdrop avec l’illustration de “Swerve City”. 21h passé, les lumières s’éteignent sous les acclamations. Les membres arrivent sur l’intro suivi du charismatique frontman Chino Moreino, débarquant d’emblée sur “Diamond Eyes” ! Enchainement avec un second titre de l’avant dernier album, le non moins énergique “Rocket Skates” dont le refrain sera repris à l’unisson. La foule s’excite dès les premières notes de “Be Quiet And Drive (Far Away)” et ne s’arrêtera plus. Idem pour “My Own Summer” (Shove It)”. La sécurité est d’ores et déjà débordée par les nombreux slams, pogos et autres malaises en série. C’est la folie à tel point que la fosse se mettra sans dessus dessous ! DEFTONES est heureux d’être à Paris et n’hésite pas à le faire savoir par le biais de Chino : “C’est toujours aussi bon d’être ici”, déclare-il avant “Feiticeira” de “White Pony” sur laquelle le chanteur, en véritable pile électrique, sautera et bougera partout sur scène et viendra même tout au long du show au plus près du public. Il ne cessera de se dandiner sur un retour de la crash barrière, mais aussi sur chaque côté de la scène et s’assurera que tout le monde le voit ! En plus du chant clair et du growl, Chino Moreino s’improvisera également guitariste notamment sur “Rosemary”, “Digital Bath” ou encore “Tempest”. Alors que Chino et Sergio Vega, remplaçant désormais à plein temps le regretté Chi Cheng, décédé quelques mois auparavant, feront le show à eux deux, Stephen Carpenter (guitare), toujours caché derrière sa tignasse, headbangue comme son partenaire Frank Delgado (claviers/platines) devant son écran de mac. Ces derniers se contenteront de faire le job tandis que Abe Canningham, derrière ses futs, fait résonner le groove au sein du Zenith ! Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de complicité entre les membres, bien au contraire, et c’est plaisant à voir. L’un des meilleurs moments du concert sera sans doute “Knife Prty” et “Elite” sur lesquels Chino ira faire un tour dans la fosse photo pour être encore plus près des fans et pour chanter, aggrippé aux barrières ! Sur ordre de Mr Moreino, la fosse deviendra un vrai trampoline ! Cette frénésie croissante arrivera à son point d’orgue avec une reprise des plus délirantes du “Regulate” de Warren G suite à l’émotionnel “Passenger” malheureusement sans Maynard James Keenan, mais avec une guitare fluo de Stephen (sic). Et pour cette dernière date de la tournée, Deftones réserve une surprise aux parisiens en interprétant le bonus track de “White Pony” (2000), “The Boy’s Republic”, une chanson encore jamais jouée sur cette présente tournée, avant le dévastateur “Change (In The House Of Flies)” qui mettra tout le monde d’accord.

 


Après plus d’une heure de show, les musiciens quittent la scène du Zenith, permettant à tous de reprendre son souffle pour le rappel sur lequel seuls Stephen Carpenter et Sergio Vega resteront sur scène, pour jouer une instrumentale pendant que les autres membres soufflent backstage. Chino, qui a troqué la chemise noir du début du concert avec un T-shirt réapparait, guitare en main, pour jouer le dernier single de “Koi No Yokan”, “Romantic Dreams”. Par la suite, le chanteur remerciera copieusement la foule avant de déclarer : “C’est merveilleux d’être en France un vendredi soir. C’est bon de voir tout le monde” avant l’enchainement final spécial “Adrenaline”. Trois morceaux du premier album dans la face, BIM ! A commencer par “Bored” qui verra le Chino se déchainer au plus près des premiers rangs. Ce dernier, sous adrénaline, ira même jusqu’à pimenter la performance en y ajoutant les paroles issues de sa reprise avec Korn du “Wicked” de Ice Cube, du “Nookie” de Limp Bizkit et du “Hand On The Pump” de Cypress Hill ! Comme à l’accoutumée, c’est sur le jouissif “7 Words” que le quatuor de Sacramento tire sa révérence, en faisant jumper tout le Zenith ! Après distribution de médiators, baguettes et de peaux de batterie, les quatre membres disparaissent dans les coulisses au bout de plus d’une heure et demi de set.

 


Pour la dernière date de la tournée européenne, Deftones était heureux de jouer à Paris pour sa troisième date en à peine un an. Même si le Zenith était en petite configuration et rempli au trois quart, Chino Moreino et sa bande auront, sans surprise, axé le set son dernier album “Koi No Yokan” ainsi que “White Pony”. A aucune moment, le groupe a rendu hommage au regretté Chi Cheng disparu en 2013, ni joué de titres tirés de l’éponyme “Deftones” (2003). Certes, il y en aura toujours pour critiquer la prestation vocale du frontman, mais l’important c’est de voir que malgré vingt-cinq ans d’existence, Deftones n’a pas pris une ride et cette alchimie entre les quatre américains reste intacte face à un public de trentenaires toujours aussi fidèle et nostalgique de l’âge d’or du neo métal.

Setlist :

Diamond Eyes
Rocket Skates
Be Quiet And Drive (Far Away)
My Own Summer (Shove It)
Lhabia
Rosemary
Feiticeira
Digital Bath
Knife Prty
Elite
Tempest
Swerve City
Poltergeist
Passenger
Regulate
The Boy’s Republic
Change (In the House Of Flies)
—-
Romantic Dreams
Bored
Engine No. 9 / Wicked
7 Words

Crédit photos : Serge Tenani

Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife