En cette belle soirée de fin octobre, le metal symphonique, le romantisme et les femmes sont à l’honneur dans la petite salle de la Rue des Martyrs. Le public est venu nombreux pour voir Delain, groupe néerlandais fondé en 2002 par l’ancien pianiste de Within Temptation, Martijn Westerholt. Les musiciens étaient d’ailleurs leur première partie au Zénith l’année dernière. Ils nous reviennent cette fois en tant que tête d’affiche.
19h, et déjà une longue file s’étire le long de la Rue des Martyrs. Certains petits privilégiés sont déjà bien au chaud à l’intérieur et ont pu assister à deux titres acoustiques des headliners. Pour les autres, il va falloir patienter. L’attente ne sera pas des plus désagréables, car deux formations sont là pour nous plonger dans l’ambiance symphonique et métallique.
Les Finlandais d’AMBERIAN DAWN font leur entrée sur une bande son digne d’un film de pirate. D’ailleurs, la jolie Capri (chant) en a aussi la tenue : pantalon de cuir, corset, bottes. On la sent très émue et ravie d’être ici. Elle nous apprendra que c’est sa première fois à Paris. Le clavier est aussi remarquable et particulier, puisqu’il est placé penché au-devant de la scène. Le guitariste et le bassiste, quant à eux, n’arrêteront pas de remuer, portés par leur musique. Tous sont très expressifs, très communicatifs, souriants, heureux d’être ici. La formation va beaucoup solliciter l’audience pour applaudir et battre le rythme. L’ambiance sera alors très joyeuse et festive. Le set durera une petite demi-heure, le temps de parcourir tout le répertoire du quintette. Le show est tonique et prenant, mais notre plaisir est un peu gâché par un son pas toujours au top (il faut dire qu’après avoir vu Riverside et son son parfait il y a quelques jours dans la même salle, tout paraît fade). La batterie se fait trop entendre, contrairement au chant, et le clavier, aléatoire, ne se fera pas entendre et parfois beaucoup trop. Un peu frustrant. En espérant que la suite se passera mieux.
20h, la salle est de nouveau plongée dans le noir. Une musique retentie, comme un air de gigue irlandaise, puis les riffs de guitare et la batterie de THE GENTLE STORM viennent marteler nos tympans. Ô surprise, le son est bien meilleur. Anneke Van Giersbergen (chant), dès son apparition, captive l’audience par sa voix, son charisme et sa gentillesse. Elle dégage quelque chose de profondément mystique et nous plonge dans une aura de bien-être. Elle ne sera pas la seule femme de la formation. Pour l’accompagner, une choriste, mais surtout une formidable guitariste, Merel Bechtold, jeune, blonde, souriante, débordante d’énergie et de vie. La formation s’en donne à cœur joie et délivre un set musclé, parfaitement orchestré, énergisant et prenant. C’est une invitation au voyage qui nous fera passer de l’Irlande à l’Inde. Anneke remue ses bras tatoués avec grâce et son sourire ne la quittera pas pendant les quarante minutes allouées à The Gentle Storm. Le combo, très touché par l’accueil chaleureux du public parisien, quittera la scène longuement applaudi.
21h, le fond de scène est de nouveau changé et cette fois-ci, c’est la pochette du dernier album de DELAIN, “The Human Contradiction” (2014), qui est placé. L’audience semble très excitée et impatiente de retrouver la belle Charlotte Wessels (chant) et son gang. 21h10, le planning est respecté à la minute près, une musique digne de film d’aventure retentit et une lumière bleue inonde la scène. Chaque membre fait son entrée sous les cris de l’auditoire. A la guitare, c’est avec plaisir que l’on retrouve Merel Berchtold (définitivement adoptée au sein de la “Delain family” pour cette tournée européenne) qui, à peine le temps de s’être changée, est de nouveau d’attaque le sourire aux lèvres. Dès que Charlotte fait son entrée, c’est l’hystérie. Jupon noire, top sexy et bindi au milieu du front, la belle séduit l’assemblée en un regard et dès ses premières vocalises. Nous aurons le droit à une setlist variée mêlant le dernier opus à d’autres morceaux plus anciens. Après le deuxième titre “Get The Devil Out Of Me”, la foule fera la surprise de sortir des feuilles de remerciement et pour souhaiter la bienvenue à Merel. Delain en sera grandement touché. Charlotte déclarera même : “there is no place like Paris”.
Le lightshow est très plaisant et bien travaillé, passant de lumières rouges pour des compositions très énergiques à des tons bleus ou verts pour d’autres, plus calmes et intenses, sans oublier les stroboscopes et les fumigènes. L’auditoire est très réceptif aux demandes des musiciens et applaudit, chante, lève les poings en temps voulu. Le son est bon et prend vraiment aux tripes. Chaque martèlement de batterie fera trembler nos cages thoraciques. Les membres sont loin d’être statiques et bougent beaucoup malgré l’étroitesse de la scène. Le show est dynamique et soutenu. Temps fort de ce set, Delain va nous jouer “Turn The Lights Out”, qui figurera sur le nouvel effort prévu pour 2016. Cela augure encore pleins de bonnes choses. Autre moment intense, “The Gathering” qui sera repris en chœur par un public conquis. Petit coup de cœur en début de rappel, une fillette offrira des roses à Charlotte, surprise, mais enchantée d’avoir une si jeune fan. Pour conclure, la très festive “We Are The Others” mettra le Divan en transe et nous permettra de cracher nos derniers zestes d’énergie.
Malgré un début de concert un peu chaotique niveau son, le reste aura été des plus fantastiques. Chaque groupe a vraiment assuré sa partie et nous a offert un set intense, joyeux et mystique. Les musiciens étaient tous très à l’aise, humbles et plein de gratitude envers des Parisiens conquis. Bonne nouvelle pour les fans, Delain sera présent au Hellfest 2016 !
Setlist :
Go Away
Get the Devil Out Of Me
Army Of Dolls
Lullaby
Stardust
Milk And Honey
Here Come The Vultures
April Rain
Sleepwalkers Dream
Don’t Let Go
Turn the Lights Out
The Tragedy Of The Commons
The Gathering
Not Enough
—-
Mother Machine
Stay Forever
We Are The Others