C’est déjà la quatrième fois que le légendaire groupe de new wave Depeche Mode se produit au non moins mythique Stade De France, et même après quarante-trois ans de carrière, c’est tout de même un joli exploit. Dans un stade plein à craquer, les Britanniques viennent ce soir présenter leur nouvel album, Memento Mori, tout en régalant le public avec leurs nombreux tubes.
Jehnny Beth
La soirée débute aux alentours de 20h avec l’arrivée sur scène de JEHNNY BETH. La chanteuse (et actrice) se produit aux côtés de deux musiciens et propose une musique electro rock qui flirte avec l’indus ou l’EBM. Ce soir, les basses sont particulièrement fortes, peut-être un peu trop. Le public, timide au début, se laisse peu à peu convaincre (surtout la première partie de la fosse) par l’énergie de la jeune femme, qui réussit à faire scander à la foule le titre de son morceau “More Adrenaline” ou à les faire sauter.
D’une générosité évidente avec ses musiciens, Jehnny Beth n’hésite pas à partager la scène avec eux et à laisser son amie Malvina interpréter son propre morceau, un peu plus noise et indus que le reste du set, mais pas moins intéressant.
Depeche Mode
Si le groupe britannique a déjà donné deux concerts en France il y a quelques jours (à Lyon tout d’abord, puis à Lille), cela n’affecte en rien l’affluence ce soir et le Stade De France est noir de monde, principalement de fans, à en croire les très nombreux T-shirts aux logos DEPECHE MODE autour de nous.
Dans une longue introduction lourde et solennelle, le groupe s’installe sur la scène et interprète “My Cosmos Is Mine”, tandis que les écrans géants dévoilent progressivement un grand M, identique à celui présent sur la scène. Le groupe joue cet extrait du nouvel album, Memento Mori, suivi immédiatement par un second extrait, “Wagging Tongue”, qui enchante l’assemblée. Ce soir, Dave Gahan (chant) semble particulièrement en forme et occupe déjà parfaitement la scène en enchaînant les pas de danse et les grands mouvements avec ses bras.
Après un “Good evening Paris” à réveiller toute la Seine Saint-Denis, Depeche Mode lance le premier tube de la soirée, “Walking In My Shoes”, dans une version beaucoup plus rock que sur l’album. Le groupe démontre un plaisir évident sur scène avec cette réinterprétation grandiose du titre, notamment grâce à Martin Gore (guitare/synthétiseur/chant) et au batteur live Christian Eigner. Cette volonté de donner une dimension plus rock aux morceaux se poursuit avec des titres tels que “It’s No Good” ou “In Your Room”, qui prennent une toute nouvelle dimension dans leurs versions live. L’énergie est palpable ce soir et même la réalisation nerveuse et saccadée des écrans vidéos contribue à cette ambiance électrisante.
La guitare de Martin Gore est énormément mise en avant ce soir, et la tête pensante de Depeche Mode s’amuse même avec des petits bouts de solo ou des gros riffs sur certains refrains. Le chant de Dave Gahan est lui aussi époustouflant et à soixante-et-un ans passés, les deux musiciens prouvent encore à tout le monde ce soir qu’ils sont encore au sommet de leur art.
Dave Gahan profite du deuxième tube de cette soirée, “Everything Counts”, pour prendre son premier “bain de foule” sur l’avancée de scène, devant un auditoire déchaîné qui chante à l’unisson. Le frontman est une véritable bête de scène et occupe l’espace comme personne, passant son temps à se trémousser et danser. Un showman comme on a rarement l’occasion d’en voir, qui s’éclipse ensuite le temps de deux morceaux pendant lesquels Martin Gore occupe la scène seul, pour un moment plus calme dans le concert, notamment sur “Soul With Me”, nouvel extrait de Memento Mori.
Après ce moment de quiétude dans le concert, le retour de Dave Gahan sur scène nous ramène vers une musique plus dynamique et énergique, avec le puissant “I Feel You” ou une version là encore remixée de “A Pain That I’m Used To”. Dave Gahan et Martin Gore profitent de “World In My Eyes” pour rendre hommage à leur camarade Andrew Fletcher, membre fondateur du groupe décédé en 2022. Un beau moment d’émotion sublimée par cette magnifique chanson extraite d’un des disques les plus cultes de Depeche Mode, Violator (1990).
La nuit tombe enfin sur le Stade De France et cela tombe à pic, car les tubes s’enchaînent maintenant dans une incroyable frénésie. Le lightshow montre enfin toutes ses couleurs sur “Wrong” et “John The Revelator”, ou encore sur “Stripped”, un génialissime morceau (repris notamment par Rammstein) que l’audience chante à tue-tête. Mais ce n’est rien face au tube ultime de Depeche Mode qui arrive ensuite pour conclure ce spectacle, “Enjoy The Silence”. Un final dantesque sur lequel Dave Gahan joue les chefs d’orchestre et laisse le public chanter les refrains comme un seul homme, accompagné d’une version rallongée du titre avec un solo de guitare quasi funk de Martin Gore.
Mais Depeche Mode peut-il vraiment nous dire au revoir maintenant ? Bien sûr que non ! Après un court instant de pause, Dave Gahan et Martin Gore prennent tous les deux place sur l’avancée de scène (qui n’aura finalement pas été utilisée tant que ça ce soir jusqu’à maintenant) pour y jouer “Waiting For The Night”. Si les lumières de la scène sont éteintes, les deux musiciens sont heureusement éclairés par les milliers de lumières des téléphones qui illuminent le Stade De France. Gahan et Gore semblent très contents d’être là ce soir et de partager ce moment ensemble, à en croire leur longue étreinte à la fin du morceau.
La température monte encore d’un cran pour le retour à la new wave dansante et festive de “Just Can’t Get Enough”. Les lumières jaunes et roses de la scène sont du plus bel effet et le Stade De France tout entier se transforme en un grand dancefloor des années 80. Le groupe termine le morceau par un petit bœuf improvisé, avant d’enchaîner sur “Never Let Me Down Again”, l’un des morceaux préférés des fans et un énorme succès ce soir. Toute la foule balance énergiquement des bras, menée par un Dave Gahan qui n’a pas besoin de donner beaucoup d’entrain pour que le public donne du sien.
Le spectacle se termine par “Personal Jesus”, l’un des plus grands hymnes du groupe sur lequel les paroles “reach out and touch faith” résonnent dans le Stade De France. Visiblement exténués, mais ravis de cette soirée grandiose, Dave Gahan et Martin Gore saluent une dernière fois le public (après avoir chanté “Happy birthday” à un fan aux premiers rangs).
Depeche Mode, dont la réputation live n’est plus à faire, a encore offert un spectacle incroyable ce soir, retraçant plus de quarante ans de carrière avec une setlist couvrant pas moins de dix albums. À en croire l’énergie déployée sur scène ce soir, la retraite n’est pas la priorité du groupe, et c’est tant mieux pour nous, car on n’en a jamais assez de Depeche Mode !
2 commentaires
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Et personne ne relève la technique déplorable de ce concert !.. les basses un peu trop fortes c’est un euphémisme..carrément hyper saturées.. audio déplorable.. autant du à la configuration du sdf qu’à la technique du concert… paroles quasi incompréhensible… et que dire de la video avec ce décalage incroyable entre la vidéo et le son ?.. et la scène un peu Light pour un groupe de cette trempe et de cette expérience (qqes malheureuses lumière autour de 3 écrans géants).
Je suis un.fan inconditionnel..mai la j’ai failli partir au bout d’1/2h… seule la ferveur autour de leur musique et du public m’a fait rester
Ben fallait t’en aller, personne ne te retenait ? Et encore moins depeche mode…..