Alors que le nouvel album “Domino” fait l’unanimité des critiques, Deportivo avaient ce week-end un programme très chargé : deux concerts deux soirs de suite. RockUrLife se devait d’être présent à l’une des premières dates de la nouvelle tournée du groupe.
C’est vers 20h30 que la soirée s’ouvre avec PROHOM. Pour le frontman et sa nouvelle formation, il s’agit ici du premier concert d’une tournée de six dates (dont deux à Paris les 20 et 21 novembre) pour la sortie du dernier album, “Un Monde Pour Soi”. Plutôt sur la réserve au début, le public se laisse séduire par les chansons oscillant entre le rock et l’électro que le groupe a prévu sur sa setlist. Celle ci laisse d’ailleurs une place importante aux nouveaux titres tels que “Comment Lutter ?”, “Dis Toi”, “A Quoi Me Fier” ou encore “Demande Moi”, qui sont interprétés aux côtés de chansons plus anciennes comme “George” ou “Ca oublie D’Aimer” issues du premier album. Aussi, aux côtés des connaisseurs qu’on verra chanter tout au long du concert avec Monsieur Prohom, on voit petit à petit une bonne partie de la salle se mettre à hocher la tête puis à danser. Au-delà de la musique, la proximité du chanteur avec L’Empreinte est également très appréciée par l’audience. Entre les titres qu’il interprète, Prohom n’a en effet de cesse d’échanger avec la salle. Et son humour fait mouche.
Une heure plus tard, accompagnés d’un guitariste et un clavier supplémentaire, c’est Julien (batterie), Richard (basse) et Jérôme (guitare et chant), les trois amis d’enfance formant DEPORTIVO, qui investissent la scène de l’Empreinte. Les échos du concert de la veille dont nous avons eu vent sont très bons : comme lors de toutes les dates parisiennes du trio, la soirée a visiblement été brûlante. Pour cette nouvelle prestation en banlieue, la question était de savoir si l’ambiance serait aussi chaude qu’à Paris. En effet, assurer comme des bêtes deux soirs de suite n’est pas donné à tout le monde et, même si “Domino” est un véritable petit bijou avec certaines chansons véritablement taillées pour la scène, le public n’a eu que six petits jours pour se faire à ces nouveaux titres. De plus, qui dit province dit aussi public plus hétérogène et parfois plus difficile à embraser.
Si Deportivo a donné quelques concerts cet été -notamment lors du festival Soir d’été du 3ème OÜI FM-, officiellement, la tournée du précèdent album s’est terminée il y a plus d’un an. Aussi, après plusieurs mois passés loin l’un de l’autre, le plaisir de se retrouver transparait nettement tant du côté du groupe que du côté des spectateurs lorsqu’il arrive sur scène. Pour autant, loin de ce qu’on a pu voir parfois où, dès le premier titre joué, l’ensemble de la fosse s’enflamme, les retrouvailles se font ce soir plutôt dans la retenue. Les raisons de cette entrée en matière sont faciles à imaginer : à ce stade de la tournée la pression doit encore être grande pour la formation et le set n’est pas aussi rodé que s’il tournait depuis plusieurs mois. Et côté public, même si “Domino”, premier morceau joué ce soir donc, est déjà bien connu puisqu’il est programmé sur les ondes depuis cet été, pour beaucoup il s’agit ce soir de sa première écoute en live. “Ivres Et Débutants”, joué ensuite fait monter l’ambiance d’un cran, il faut néanmoins attendre le cinquième morceau, “1000 Moi-Même”, pour que le public comme le groupe se laissent aller et libèrent toute leur énergie. C’est à ce moment très précis que la soirée bascule. Dès lors, les pogos vont s’enchainer. Sur la reprise de Miossec, “Les Bières…”, qui arrive juste après, les fans commencent à monter sur la scène et à se jeter dans la fosse pour slammer. L’ambiance ne retombe pas lorsque le groupe enchaine cinq titres de “Domino” (“En Ville”, “Personne N’Arrive A L’Heure”, “Dans Ta Chambre”, “Toute Les Choses”, “Both On The Same Boat”). C’est d’ailleurs à ce moment-là qu’il apparait que moins d’une semaine après la sortie de la galette, une bonne partie de l’assemblée connait déjà les chansons par cœur ! On notera que sur ces cinq chansons, “Personne N’Arrive A L’Heure”, morceau dont on se doutait dès l’écoute sur l’album qu’il ferait des ravages en concert, est particulièrement bien accueilli par les spectateurs. “Both On The Same Boat”, est l’occasion pour Deportivo comme pour le public qui est à bout de souffle, de reprendre ses esprits. Mais le répit accordé par les cinq musiciens est de courte durée, puisque immédiatement après, Deportivo surenchérissent dans le déferlement d’énergie en reprenant des anciens titres à l’efficacité redoutable : “La Salade”, “La Brise”, “Paratonnerre”, ou encore “Ne Le Dis A Personne”.
Le rappel est l’occasion pour Deportivo de jouer leur reprise très réussie de The Ronettes, “Be My Baby”. Enfin, ce n’est pas parce qu’une nouvelle tournée s’ouvre aujourd’hui que les bonnes habitudes doivent se perdre. Aussi, comme à l’accoutumée, sur la dernière chanson, Jérôme invite les filles du public à monter sur scène. Dans les faits c’est un peu tout le monde qui se retrouve à danser et sauter aux côtés du groupe, y compris un petit d’une dizaine d’années, sale gosse, à qui Jérôme fait semblant de mettre une fessée. Comme à son habitude, sans non plus prendre systématiquement la parole entre chaque chanson, le groupe échange avec le public durant tout le concert. Ainsi Jérôme chahute les premiers rangs en les arrosant. Il verse aussi de l’eau sur les fûts de Julien. Et, comme bien souvent, il se moque des vieilles gloires de la variété française (cette fois c’est, entre autre, Patricia Kass et sa voix suave qui en prennent pour leur grade).
Après le concert, les Deport’ réapparaissent rapidement sur scène pour ranger le matos aux côtés des techniciens. Fidèles à leur réputation de groupe accessible et disponible pour les gens qui apprécient leur musique, Julien, Richard et Jérôme en profitent pour serer des pinces, signer des autographes et discuter avec les personnes du public encore présentes. L’ensemble de l’auditoire repart donc peu à peu avec le sourire aux lèvres et le sentiment d’avoir vécu une fois de plus un moment de musique et de partage fort avec le groupe. Certains repartent aussi avec pour souvenir un des dominos monté en pendentif ou porte clé réalisé par Julien lui-même et en vente au merch. Souvenir unique, dont le côté artisanal, simple et personnalisé traduit vraiment bien les valeurs du groupe ainsi que sa relation avec son public .
Au final c’est donc à un très bon concert du groupe que nous avons assisté ce soir. Ce fut un vrai plaisir de retrouver Deportivo et de découvrir ses nouveaux titres en live. La montée en puissance progressive de l’ambiance fut également appréciable. Parfois en effet pris dans une espèce d’urgence, tout part très vite dans les concerts de Deportivo, si vite, qu’on ne se rend compte de rien et que le spectacle est déjà fini. Enfin, quitter la salle en sachant que ce n’était là qu’un début et qu’il y aurait de nombreuses autres occasions de revoir le groupe dans un futur très proche était aussi une perspective très réjouissante.
Setlist :
Domino
Ivres Et Débutants
Intrépide
Suicide Sunday
1000 Moi-Même
Les Bières Aujourd’hui S’Ouvrent Manuellement
En Ville
Personne N’Arrive A L’Heure
Dans Ta Chambre
Toutes Les Choses
Both On The Same Boat
La Salade
Parmi Eux
La Brise
Pourquoi Devrais-Je
Paratonnerre
—-
Be My Baby
Au Milieu
I Might Be Late