Nous entamons ce deuxième jour du Festival de Dour sous de bien belles couleurs. En effet, il fait un temps radieux dans le Hainaut et la programmation du jour est plus qu’alléchante : The Qemists, Skindred, Kylesa, Klaxons, Mogwai ou encore les très attendus Pulp (et son Jarvis Cocker de leader)…
Et dès le premier concert, nous avons un coup de cœur et il répond au nom de BIKINIANS, un combo 100% barge, euh… belge qui a fait bouger tout le ClubCircuit Marquee. Avec un son aussi décalé que le collant jaune canari de son chanteur, les Bikinians ont offert un show énergique et très dansant. Un vrai bonheur ! Dans le même acabit, nous avons aussi sur cette même scène DANANANANAYKROYD, des écossais complètement loufoques et grands chouchous du public et des médias depuis Rock En Seine 2009, qui ont aussi fait danser le public – quand ce n’était pas les deux chanteurs du groupe qui dansaient avec ce dernier. Un show des plus sensationnels et une sacrée bonne promo pour ce sextette dont le troisième effort, “This Is A Way”, est sorti dans toutes les bonnes crémeries depuis quelques semaines.
Changement de décor mais pas d’ambiance avec YEW, qui nous ont distillé un folk rock des plus festifs. Certes, ils sont liégeois mais leur musique n’est pas sans rappeler les douces terres d’Écosse. Ça avec des bonnes riffs et quelques solos de batterie bien placé, ça donne un concert de Yew. Bravo à eux ! Et même THE QEMISTS, qui a assuré le service minimum en comblant le set de passages dubstep, ont bien chauffé la Dance Hall du festival. On leur accorde cependant une mention spéciale au chanteur qui les accompagne pour cette tournée car il a bien assuré sur scène et en particulier sur la chanson qui a ouvert les hostilités, “Lost Weekend”, initialement chanté par un certain Mike Patton (qui avait joué il y a tout pile un an avec Faith No More).
La grosse sensation britannique du moment, SKINDRED, a mis le feu à la Cannibal Stage. Le chapiteau dédié au hardcore et au metal était tout simplement noir de monde. Ça pogottait, slammait et bougeait dans tous les sens. Les gallois ont été excellents sur scène et le mélange ragga metal fonctionne à merveille. Sur scène, ils ont fait la part belle à leur nouvel album, “Union Black”, et ce n’est pas Jacoby Shaddix qui dira le contraire. Ce dernier ayant participé à l’album mais aussi à la dernière chanson de leur setlist. Un conseil, ruez-vous sur “Union Black” ainsi que la salle de concert la plus proche de chez vous lorsqu’ils repartiront en tournée.
Idem pour KYLESA qui a aussi donné un pur concert. Certes, il faut être fan de sludge et de stoner pour savoir déceler la quintessence de ce groupe mais comme La Petite Maison Dans La Prairie était bien pleine, nul doute que les fans ont su apprécier le show et pas seulement les riffs de guitare de la belle Laura. Seul bémol, le set était un peu trop court à notre goût !
L’ambiance était un peu moins chaleureuse durant les concerts de MOGWAI et NEUROSIS. Pour les metal proggeux, c’est normal, c’est l’atmosphère qui veut ça et de ce point de vue là, on peut dire que le show dans la pénombre était bien réussi car les fans ont ressenti tout le côté intense de leurs mélodies. Bon point pour eux. En revanche, la froideur à la Last Arena était plus venue du public. Peu d’ambiance ni de place pour un semblant de camaraderie dans la fosse et un son pas terrible. La faute à pas de chance, on a préféré aller voir KLAXONS au ClubCircuit Marquee, un bien meilleur show, similaire à ce qu’on a vu à Solidays.
Quant à PULP, c’était tout simplement démentiel. La foule, le son, la setlist et surtout les coups de reins ravageurs de Jarvis Cocker. Ils commencent donc à s’adresser au public avec des hologrammes avant de faire retentir “Do You Remember The First Time”. Les tubes et les classiques s’enchaînent et Jarvis nous parle avec grand plaisir de leur première venue au Festival de Dour (“le 10 juillet 1994”, nous répètera-t-il plusieurs fois pendant l’heure et demie qu’a duré le show). Le clou du spectacle fut sans aucun doute les règles dictés par Jarvis Cocker. “Règle n°1 : ne jamais faire confiance à un groupe de pop. Règle n°2 : chanter en dernier la chanson que tout le monde attend !) Et là, BIM “Common People” dans ta face, avec le public qui chante, danse, s’époumone et se remémore de bien beaux souvenirs du siècle dernier… En gros, si vous avez raté Pulp, vous avez raté votre vie !
Nous remercions le Dour Festival et tout ceux qui ont rendu possible cette fantastique 23ème édition. A l’année prochaine !