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DRAGONFORCE + AMARANTHE @ Bataclan (20/03/24)

Grosse soirée de power metal en perspective. Les géants du genre, DragonForce, se sont alliés à Amaranthe pour une tournée européenne à double tête d’affiche. Ce soir, c’était au Bataclan que l’épopée s’arrêtait. Un concert bouillant, palpitant… Et placé sous le signe du poulet.

Le soleil brille encore haut dans le ciel bleu et pour cause, l’horaire du début des hostilités est plutôt avancé par rapport à d’autres concerts. 18h45 et le Bataclan est déjà plein à craquer. La tension et l’attente sont palpables. La soirée ne demande qu’à démarrer.

Osmose sous la pluie

Arrivent alors les moldaves d’INFECTED RAIN. Il faut croire que le public est d’ores et déjà chaud pour mettre le feu car, dès le premier morceau, le sol du Bataclan tremble tant la fosse rebondit au rythme des riffs du groupe. Rapidement, tout s’emballe et, au bout seulement du troisième titre de la soirée, la chanteuse Lena Scissorhands demande à la foule d’organiser un wall of death tout à fait massif et impressionnant. Le ton de la soirée est donné. Va-t-on avoir la même énergie jusqu’à la fin ? Cela reste à voir.

Le quatuor se met au niveau de l’auditoire pour l’énergie déployée au fil du set. Quand ce n’est pas un moshpit qui agite la fosse, c’est pour mieux crowdsurfer jusqu’à Lena, qui chante tout en tapant dans les mains à tous ces metalleux qui arrivent au compte-goutte jusqu’à elle. L’accueil généreux du public fait finalement fondre la chanteuse en sanglots peu avant la fin du set, visiblement émue par cet enthousiasme. Ce qui a d’ailleurs poussé l’audience à montrer une nouvelle fois toute l’affection et le soutien qu’elle et le groupe méritent jusqu’à la fin de leur passage sur scène.

Ventre mou

Comme souvent au Bataclan, la température monte rapidement, l’atmosphère devient moite. La pause d’entre-sets est bien donc méritée. À peine une vingtaine de minutes plus tard, et un changement de scène rapide et efficace, c’est AMARANTHE qui débarque. Pour ceux qui ne les connaissaient pas déjà, petite surprise de taille : le groupe se compose notamment de trois chanteurs : un pour le chant clair, un pour le growl et une pour le chant clair féminin. Le set commence sur les chapeaux de roue avec un cocktail détonnant de morceaux issus des deux derniers albums du groupe, Manifest (2020) et The Catalyst (2024).

On voit bien que l’assemblée se régale à voir le sextuor parader sur scène. Pourtant, on sent une sorte de “moins bien“. La fosse saute toujours, mais moins souvent, les moshpits se font un peu plus rares… Aurait-on trop déployé d’énergie trop tôt dans la soirée ? Cependant, cela n’entame pas la ferveur globale de l’assistance (ou même des Suédois). Beaucoup connaissent les paroles sur le bout des doigts. Malgré cette petite baisse de régime apparente du public, Amaranthe livre en tout cas une prestation XXL.

Amaranthe Setlist Le Bataclan, Paris, France 2024, The Catalyst


DRAGON FORCE Z

Un peu de répit encore une fois, au changement de set. La chaleur n’a pas monté d’un cran mais, comme lors du concert de While She Sleeps l’année dernière, les murs de la salle commencent à transpirer eux-mêmes. Sur la scène, les techniciens s’affairent à remplacer la scénographie d’Amaranthe. Et ce n’est pas une mince affaire : on les voit avoir du mal à installer tous les décors sur la scène relativement étroite du Bataclan. Il semble même que, finalement, tous les décors ne soient pas installés, histoire, quand même, de laisser une place au groupe.

Ce n’est qu’avec cinq petites minutes de retard sur l’horaire planifié que DRAGONFORCE lance les hostilités. Ambiance 80’s avec des bornes d’arcade géantes et une intro très inspirée synthwave. Il faut avouer qu’elle fait son petit effet. Le groupe vient défendre son dernier album, Warp Speed Warriors, sorti il y a tout juste une semaine. À ce titre, il est un petit peu étonnant de voir que les Britanniques ne jouent pas énormément de titres de ce disque. Au final, la setlist est majoritairement composée de morceaux antérieurs à 2014 (“War Thunder”, “Fury Of The Storm”). Le fait de piocher dans ces deep-cuts fait en tout cas son effet : les fans exultent et scandent les paroles.

Poulet & dragons

Comment parler de ce concert sans évoquer ce qui a été l’une des stars de la soirée ? C’est dans un français plus-que-parfait qu’Herman Li annonce la prochaine chanson, tirée du dernier album : “Power Of The Triforce”. Un hommage appuyé à la saga de jeux vidéo The Legend Of Zelda, dans laquelle figurent des poules particulièrement agressives. Ainsi, le guitariste jette en pâture au public, tout sourire, une peluche de “poulet” pour qu’elle prenne part aux moshpits.

Pendant presque tout le reste du concert, “Poulet” devient alors la mascotte de cette soirée, passant de la fosse au balcon et ainsi de suite presque sans arrêt. Le public scande son nom même lorsque Herman Li ou Marc Hudson prennent la parole. Les “Poulet ! Poulet ! Poulet !” résonnent dans toute la salle tandis que celui-ci laisse ses plumes (en tout cas son rembourrage) dans les moshpits. Le “décès” est même déclaré peu avant la fin du set par Li, qui semble satisfait de voir que les Français ont répondu présent.

Regain de folie

Comme si le set d’Amaranthe n’avait été qu’une parenthèse, les hostilités reprennent très vite une fois DragonForce sur scène. Autant les moshpits que les crowdsurfing, la fosse se déchaîne. Dans les tribunes, beaucoup sont debout, bras levés. On imagine que certains auraient même aimé se joindre aux festivités plus bas. On assiste même à une ola improvisée au beau milieu de la fosse, par plus d’une vingtaine de personnes. Dément.

Lorsque vient le rappel, pour lequel sont installées deux têtes de dragons géantes de part et d’autre de la scène, la folie prend un degré supplémentaire. Tout comme la température dans la salle, d’ailleurs. Quand les deux reprises improbables que sont “My Heart Will Go On” (Céline Dion) et “Wildest Dreams” (Taylor Swift) se lancent, les moshpits s’avancent. Le contraste entre la version originale de cette dernière et le fait qu’elle soit finalement la bande-son d’un circle pit particulièrement ravagé est assez savoureux.

Bien sûr, le final était attendu par tous. Si bien que lorsque Marc Hudson tease le public en essayant de lui faire deviner le nom du morceau, personne n’est dupe. C’est bien “Through The Fire And Flames” qui attend, et qui reçoit la plus grande ovation de l’assemblée ce soir. Mérité, tant sa renommée n’est plus vraiment à décrire. La fosse se met au niveau de l’événement. Plus déchaînée que tout le reste de la soirée, pour un final de haute volée.

Évidemment, après une soirée si forte en émotions et en secousses, on ne peut s’empêcher d’en vouloir encore un peu. Malheureusement, les lumières du Bataclan se rallument et laissent le public un peu déçu (malgré l’heure tardive). Et alors que certains rejoignent la sortie et/ou les vestiaires, les “Poulet ! Poulet !” résonnent à nouveau dans les couloirs.

DragonForce Setlist Le Bataclan, Paris, France 2024, Warp Speed Warriors

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?