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DREAM THEATER @ Zenith (03/02/12)

Pionniers du metal progressif, les très talentueux Dream Theater sont de retour au Zenith de Paris après deux ans d’absence dans la capitale. Un passage au Sonisphere d’Amnéville l’été dernier au bilan mitigé, cela n’a pas arrêté les fans pour autant, plus de 6000 personnes sont là pour remplir la salle.

 

Dans la même veine, c’est Periphery qui est chargé d’ouvrir la soirée. Une date sold out du côté la Scène Bastille l’an dernier, c’est un groupe affirmé, connu et reconnu par le public qui fait donc son arrivée. Trois virtuoses de la guitare qui nous donnent droit à une sacrée démonstration accompagnée de Spencer à la voix qui alterne entre chant clair et scream. Des riffs saccadés à volonté et un niveau remarquable, loin d’être ridicules face à la seconde partie de soirée. Aucun ampli sur scène, des racks de pré-amp sont présent de part et d’autre de la scène gérant eux-mêmes leur son en grande partie en y rajoutant une batterie triggé de toute part où la double pédale de Matt s’y fait franchement ressentir. Très à l’aise sur scène, le set commence avec “New Groove” issu de leur récent EP alors que le reste sera composé de morceaux de leur premier album éponyme. Lorsque Spencer se risque à demander si certains les connaissent déjà, plus d’un lève le bras et le cri haut et fort. En terrain conquis, sur trois quart d’heure de show, Periphery aura rempli sa part du contrat et quitte la scène sur “Racecar”.

 

 

Un changement de plateau très rapide, une vingtaine de minutes tout au plus et c’est au tour des tant attendu Dream Theater. Un décor assez imposant avec trois écrans en forme de cube qui laisseront place à un court métrage, dessin animé dans lequel les membres du groupe parcourent plusieurs péripéties avant d’arriver sur scène. C’est à la fin de ce dernier que Mike Mangini fait son entrée, nouvelle recrue et remplaçant de Mike Portnoy depuis son départ du groupe, qui fête sa première date parisienne avec le combo. Sacré univers avec un attirail impressionnant qu’envieront sûrement la plupart des percussionnistes présent dans la salle. Le reste du groupe le rejoint pour entamer la soirée sur “Bridges In The Sky” issu du dernier album “A Dramatic Turn Of Events“. La majeure partie des morceaux joués ce soir en fait d’ailleurs partie et les animations jouées sur les écrans en seront très largement inspirées en mettant en scène le jeune homme sur son monocycle comme sur l’artwork. Certains classiques seront repris comme “The Root Of All Evil”, leur dernier single “On The Back Of Angels” ainsi qu’un passage l’acoustique avec une sublime interprétation de “A Silent Man”. Plein d’émotion, ils continueront avec “Beneath The Surface”, petit bijou de John Pettrucci (guitare) clôturant le dernier album. Le fameux Mangini aura eu le temps de s’amuser un petit peu avec ses baguettes en passant par un solo époustouflant. Enseignant fut un temps à la très prestigieuse Berklee College Of Music dont sont issu John Myung (basse) et Pettrucci mais aussi ancien batteur de Steve Vai, le petit nouveau est loin d’être un amateur et son jeu apporte une tout autre touche au groupe. Certes, infiniment moins de charisme que son regretté prédécesseur, Dream Theater semble plus posé et le public le sera aussi par la même occasion, beaucoup plus statique qu’il y a deux ans. On surprendra par contre Myung à être un poil plus démonstratif en courant de temps en temps d’un extrême à l’autre de la scène n’hésitant pas à rejoindre le guitariste pendant quelques solos. Les frissons auront l’occasion de revenir sur “The Spirit Carries On” repris en chœur par un public initié, les briquets à la main illuminant la fosse du Zenith. Pour un set d’une quinzaine de chansons, performance soulignée pour un groupe de cette trempe dont les chansons ont plus souvent tendance à dépasser la dizaine de minute, c’est une fin plus énergique à laquelle nous auront droit quittant la scène une première fois sur “Breaking All Illusions” et revenant pour un rappel enflammé avec “Pull Me Under”, grand classique pour finir en beauté.

 

 

Après plus de deux heures de show de la part de Dream Theater, on en surprendra quelques uns à leur reprocher d’avoir encore joué trop peu. On ne s’en lasse effectivement pas et un peu plus n’aurait pas été de refus. Petit coté décevant, nous n’avons eu le droit à aucun morceau de “Black Clouds & Silver Linings”, avant dernier et excellent album paru en 2009. Les mésententes avec Mike Portnoy, dut à son départ, en sont très certainement l’origine. Malgré tout, une prestation toujours aussi impressionnante de ces musiciens d’exception qui se place à mi-chemin entre du hard rock à la Iron Maiden et du Pink Floyd, un univers bien à eux qui ravie toujours autant. Le petit plus de nous avoir fait profiter de Periphery en ouverture n’aura que rendu la soirée meilleure. Pour les déçus du Sonisphere, les voilà rassurés, simple erreur de parcours, Dream Theater est bel et bien toujours au top.

 

Setlist :

 

Bridges in the Sky
6:00
Build Me Up, Break Me Down
Surrounded
The Root of All Evil
Drum Solo
A Fortune in Lies
Outcry
Acoustic
The Silent Man
Beneath the Surface
On the Backs of Angels
War Inside My Head
The Test that Stumped Them All
The Spirit Carries On
Breaking All Illusions
—-
Pull Me Under

 

Crédit photos : Virginie Schmidt