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DROPKICK MURPHYS @ Zénith (10/02/23)

La popularité des Dropkick Murphys en France n’est plus à prouver, il suffit de jeter un œil au Zénith très bien rempli ce soir pour s’en rendre compte. Un petit exploit quand on sait que le groupe joue deux soirs de suite (comme en 2020) et qu’il n’est pas franchement rare dans nos contrées. Les Dropkick sont accompagnés ce soir de trois autres groupes pour une longue soirée sous le signe du punk rock celtique.

Jesse Ahern

Pour débuter cette longue soirée, les Dropkick Murphys ont invité, comme en 2020, JESSE AHERN. Le musicien, lui aussi originaire de Boston, réchauffe tranquillement le public avec sa voix rauque. Seul sur scène avec sa guitare et son harmonica, Jesse Ahern nous offre un rock à mi-chemin entre celui de Bruce Springsteen et d’autres influences plus irlandaises ou country. Même si la salle est pour l’instant loin d’être remplie, la faute à un horaire particulièrement tôt, le public déjà présent semble apprécier les efforts et la sincérité du musicien. Un concert sympathique pour commencer cette soirée.


The Rumjacks

À en croire l’ambiance qui se dégage de l’assemblée avant que THE RUMJACKS n’entre sur scène, on sent que beaucoup de fans l’attendent avec impatience ce soir. Il faut dire que le groupe évolue dans un registre très proche de Dropkick Murphys et l’affiche de ce soir est un régal pour tout amateur de punk rock celtique.

Comme à son habitude, The Rumjacks déploie des torrents d’énergie sur scène et transporte l’auditoire avec lui dans une ambiance 100% irlandaise; un comble pour un groupe australien ! Les morceaux punk s’enchaînent, et Mike Rivkees (chant) sait motiver la foule, entre deux rythmes de flûte irlandaise. Le set fait la part belle à Hestia (2021), dernier album en date de la formation, avec pas moins de cinq morceaux sur les neuf proposés ce soir, et se termine en beauté avec “An Irish Pub Song”. Une véritable ambiance de fin de soirée au bar, donc, que l’assistance de ce soir a vraisemblablement beaucoup apprécié.

Pennywise

On oublie le coté celtique de la soirée le temps du prochain concert puisque c’est maintenant PENNYWISE qui débarque sur scène. Le quatuor propose un punk rock typiquement californien aux accents hardcore. Dès le début du set, le son semble beaucoup moins bien mixé que pour les deux groupes précédents et on a du mal à entendre le chant de Jim Lindberg. Tout cela est peut-être fait pour coller au “son punk“, mais c’est quand même dommage. Le public du Zénith ne semble heureusement pas gêné par ce détail et s’amuse pleinement, à en croire les nombreux applaudissements et slams dans la foule.

Après le gimmick classique mais efficace qui consiste à faire crier la foule le plus fort possible à droite puis à gauche de la salle sur “Society”, Pennywise veut se lancer dans une reprise d’un groupe qui l’a influencé, et décide pour cela de demander son avis au public. Après avoir cité et fait applaudir plusieurs groupes de punk hardcore (Minor Threat, Bad Religion, Black Flag, Dead Kennedys…), ce sont les Beastie Boys qui l’emportent et le quatuor se lance donc dans une reprise de “(You Gotta) Fight For Your Right (To Party!)”, et le public est ravi ! Mais le groupe nous rappelle très vite à quel concert on assiste ce soir avec la chanson “Pennywise”, puis l’hymne révoltée “Fuck Authority”, devant un grand nombre de majeurs levés vers le ciel.

Le concert se termine avec une nouvelle reprise, une version presque ska de “Stand By Me”, que la foule chante avec le groupe, qui deviendra bien plus punk à la fin. “Bro Hymn” conclut le show de Pennywise avec un tonnerre d’applaudissements, et même si on pouvait s’étonner de la présence un peu hors-sujet des Californiens, ces derniers nous ont prouvé qu’ils pouvaient facilement rallier le public à leur cause dans la bonne ambiance.

Dropkick Murphys

Après une introduction sur le traditionel “Foggy Dew” devant un logo du groupe sous la brume, DROPKICK MURPHYS donne le coup d’envoi de cette première soirée dans la capitale. Et rien de mieux pour lancer les hostilités que “The State Of Massachusetts” ! Le concert démarre en trombe sous une pluie de serpentins verts, et les Dropkick Murphys ont vraisemblablement envie de marquer les esprits le plus vite possible en enchaînant avec le tube “The Boys Are Back”. Le groupe déborde d’énergie pour ce début de set, et particulièrement Ken Casey (chant) qui s’amuse déjà à descendre devant les premiers rangs de la fosse pour être au plus proche du public. Il est comme un animal en cage, allant d’un bout à l’autre de la scène sans s’arrêter. Les morceaux s’enchaînent sans interruption et sans baisse d’énergie.

Al Barr (chant) ayant dû se retirer provisoirement du groupe début 2022 pour des raisons personnelles, les Dropkick Murphys doivent improviser et c’est le chanteur des Rumjacks, Mike Rivkees, qui est invité sur scène pour chanter à sa place sur “Barrom Hero”. Même look, même énergie, certes, mais on ne peut s’empêcher de se dire que l’absence d’Al Barr est quand même un très gros point noir des récents show de Dropkick Murphys. Le public, complètement acquis à la cause de la formation de Boston, semble tout de même ravi. Il n’y a qu’à entendre la foule reprendre en chœur les paroles de “Blood” ou du plus récent “Turn Up That Dial” pour s’en rendre compte. Sur ce dernier morceau, l’écran géant diffuse des images de cassettes audios, l’une des rares fois du set où cet écran sert à autre chose qu’à afficher le nom/logo du groupe. Heureusement, la scène est bien décorée, avec de nombreuses bougies, croix ou statues de la Vierge Marie, comme pour rappeler les origines irlandaises et catholiques du groupe.

Avec deux soirées de concert dans la capitale, les Dropkick Murphys ont la chance de pouvoir varier les plaisirs, naviguant entre morceaux de leur dernier album This Machine Still Kills Fascists (2022), comme “The Last One” ou “All You Fonies”, chansons traditionnelles comme “The Black Velvet Band” (qui donne l’occasion d’envoyer une nouvelle fois des confettis verts dans le public), ou morceaux plus anciens. Oui mais voilà, malgré toute la bonne volonté et l’énergie déployée, on a parfois l’impression que le concert tourne en rond et que tout cela est un peu répétitif. Les fans semblent pourtant ravis, à en croire les “let’s go Murphys” régulièrement scandés.

Les tubes vont ensuite s’enchaîner pour la fin du concert : d’abord avec “Johnny, I Hardly Knew Ya”, l’un des moments forts des concerts de Dropkick Murphys et plébiscité par l’audience, puis “Going Out In Style” tout aussi apprécié. La foule ne semble pas fatiguée, même au terme de cette longue soirée, et continue de sautiller dans tous les sens, et ce n’est pas l’énorme tube qu’est “I’m Shipping Up To Boston” qui calmera les ardeurs.

En guise de rappel, Ken Casey et sa bande reviennent offrir l’incontournable “Rose Tattoo” aux fans, toujours aussi efficace en concert, puis demandent au public de se tenir par les épaules pour conclure le show tout en romantisme avec “Kiss Me, I’m Shitfaced”.


Dropkick Murphys nous a offert ce soir un premier concert généreux et plein d’énergie qui aura à coup sûr ravi les fans du groupe. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de ressentir l’absence d’Al Barr, qui apportait un peu de chaleur et de diversité aux morceaux. Même les tubes les plus pêchus du groupe, comme “Johnny, I Hardly Knew Ya” ou “I’m Shipping Up To Boston” semblent ce soir un peu plus fades que d’habitude. On peut probablement attribuer cela à la fatigue d’un rythme de tournées effréné ces dernières années, et d’une tournée actuelle un peu trop longue. Il serait peut-être temps pour Dropkick Murphys de se mettre au vert quelque temps !

Dropkick Murphys Setlist Le Zénith, Paris, France, Europe Tour 2023

1 Commentaire

  1. J’ai vu dropkick murphys à Barcelone et c’est bien vrai que Al Barr manque beaucoup au groupe sans que Ken Casey ne démérite pas presque seul au chant, il se demaine comme un lion .

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