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EAGLES OF DEATH METAL @ Le Trianon (09/06/15)

Sortez vos moustaches ! Le combo couillu et délirant est de retour avec un nouvel album. Un successeur au déjà lointain “Heart On” (2008) est prévu pour le mois de septembre. L’occasion de venir teaser quelques mois avant au Trianon.

Dans le joli théâtre baroque, la voix de crécelle de la chanteuse de The Dø rend encore plus fébrile l’attente qui s’éternise un peu. Le conducteur n’est pas respecté, mais une rumeur commence à enfler : ce soir, Josh Homme serait à la batterie.

20h. Avec une demi-heure de retard, la première partie finit par débarquer sur scène, avec étuis et flight cases, installant eux-mêmes en panique leurs instruments (apparemment, la faute à leur matériel qui n’était pas arrivé). Un rapide soundcheck plus tard, le noir se fait dans la salle, et DOLOMITE MINOR, composé juste d’un guitariste/chanteur et d’un batteur, démarre son set. De longs morceaux minimalistes mais très denses, un stoner avec des changements de rythme, applaudi de bon cœur par le public. Trois titres et un petit quart d’heure plus tard, c’est déjà fini.

 

 

Un quart d’heure de pause durant laquelle le bar tourne à plein régime. Les piles d’amplis Orange sont déjà allumés lorsqu’enfin résonne, à 20h45, “I’ve Got The Power”. En cape rouge, Jesse lisse moustache et sourcil, alors que les fans de EAGLES OF DEATH METAL se donnent un coup de coude : Josh Homme s’est installé à la batterie. Démarrage sur les chapeaux de roue avec “Bad Dream Mama”, le sol tremble avec les premières mesures de batterie. A la Flying V, David Catching est toujours chauve, mais s’est laissé pousser une barbe de ZZ Top. Le poste de bassiste est tenu par un petit nouveau, Matt McJunkins. En T-shirt à tête de tigre et lunettes 70’s, Jesse fait la danse des genoux, et Josh se repeigne avec un petit sourire. Gouailleur, Jesse n’hésite pas à interrompre l’intro de Josh, au tambourin frappé, juste pour bien vérifier que l’assemblée est “ready to rock n’roll ?!”. Josh fait les chœurs, il paraît immense derrière une batterie miniature. Dès le quatrième titre, un second batteur vient en renfort à côté. Ils enchainent avec “Complexity”, un titre du répertoire de Boots Electric, l’autre projet parallèle de Jesse Hughes. Les morceaux s’enchaînent dans la bonne humeur, la ritournelle acide de “Heart On”, le bluesy boogie de “So Easy”, le rouleau compresseur “Wanna Be In L.A.”. Un type des coulisses vient sporadiquement jouer du clavier ou fait les chœurs. Quand Jesse laisse la guitare à un road, ce n’est que pour mieux danser. Aussi viril qu’efféminé, il tourne sur lui-même en remuant du popotin. Les lights tournoient, l’audience frappe des mains sur le tempo de Josh qui boit du vin rouge dans un verre à pied. Jesse décrète que c’est la journée internationale de l’amitié et présente son groupe comme des amis. Lorsqu’ils entament “I Want You So Hard (Boy’s Bad News)”, la fosse fait des vagues, des gobelets vides volent. Il est 21h44, fin du premier round; Josh Homme prend son temps pour rejoindre les coulisses. Alors que la foule l’accueille en scandant encore “ouhouhouhouhouh Boy’s! Bad! News!”, Jesse revient en solo pour un blues écorché, “Midnight Creeper”. Il raconte qu’il aurait voulut faire une reprise de Johnny Hallyday, mais il se lance à la place dans “Brown Sugar” et toute la salle lui répond en chœur : – “Yeah yeah yeah” – “wouu !”. Retour ensuite du groupe pour un redémarrage en trombe sur les rythmiques d’enfer de “I Only Want You”, séquencé en plusieurs breaks, suivi de “Speaking In Tongues” où David Catching et Jesse Hughes, postés à cour et à jardin, se livrent à un duel à la guitare, l’un répondant à l’autre d’un riff saignant. 22h03, l’heure du salut, tous ensemble, dans les larsens, et sortie de scène.

 

 

Pas de nouveautés jouées ce soir, mais une soirée placée sous le signe de la bonne humeur ascendant énergie. Peut-être grâce à la délicieuse tarte que le combo dégustait juste avant au café d’à côté. Bonne nouvelle pour les absents, une nouvelle date est d’ores et déjà annoncée : les Américains seront de retour le 13 novembre au Bataclan. Est-ce que Baby Duck sera encore à la batterie ?

Setlist :

Bad Dream Mama
Don’t Speak (I Came To Make A Bang!)
Cherry Cola
Complexity
Heart On
So Easy
Wannabe In L.A.
Miss Alissa
Anything ‘Cept the Truth
Already Died
Stuck In The Metal
Whorehoppin’ (Shit, Goddamn)
I Like To Move in The Night
Secret Plans
I Want You So Hard (Boy’s Bad News)
—-
Midnight Creeper
Brown Sugar
I Only Want You
Speaking In Tongues