La formation britannique défendait son septième album EBM à l’Olympia. Le public parisien a pu profiter d’une parenthèse rock et dance énergisante. On vous raconte.
Avant de voir la bande de Tom Smith s’avancer sur scène, c’est à THE KVB de lancer les festivités. Le projet solo de Nicholas Wood, désormais accompagné de Kat Day aux synthés s’avance sur scène. Derrière eux, un simple écran sur lequel est projeté des images à l’inspiration sci-fi, il faut le dire assez efficaces pour donner une idée de leur univers.
Côté musique, The KVB livre un cocktail surprenant de cold wave et de synthpop. Mais comme le nom du premier l’indique l’ensemble reste assez froid. Cela n’empêche en tout cas pas le public d’adhérer. Même si certains continuent de parler en plein milieu, d’autres hochent la tête ou filment avec leurs téléphones. Dans tous les cas, leur petite demi-heure de set passe à une vitesse folle.
Rock ‘n’ Dance
Alors que le public s’impatiente gentiment, l’Olympia se retrouve subitement plongé dans l’obscurité. Il est 21h et EDITORS arrive enfin. Le groupe, désormais sextette depuis l’arrivée de Benjamin John Power alias Blanck Mass, entre rapidement dans le vif du sujet. Venus supporter leur dernier album EBM, les Britanniques entament avec l’enchaînement “Heart Attack” et “Strawberry Lemonade”. Efficace.
À mesure que les minutes et les chansons défilent, on se rend compte qu’Editors mêle subtilement les chansons post punk et cold wave de ses débuts à celles plus électro et plus dansantes des derniers disques. La géniale “The Racing Rats”, l’un de leurs plus grands succès, se retrouve par exemple prise en sandwich entre les excellentes “Vibe” et “Frankenstein”, aux inspirations plus proches de la house que du post punk. On retrouve cela dit de bons stabs de guitare bien sentis qui montrent que le groupe n’en a heureusement pas fini avec le rock.
Accalmie
À mi-parcours, Tom Smith se fend d’un petit interlude calme. Laissé seul sur scène avec une guitare acoustique, le chanteur entonne la magnifique “Nothing”. Un moment de grâce au milieu d’un concert déjà bien beau. S’ensuit alors le retour sur scène de Blanck Mass et d’Elliott Williams pour accompagner le frontman sur “All The Kings”.
Public de connaisseurs
Dans la salle, le public répond présent très rapidement. Les clappements de mains en rythme avec la grosse caisse résonnent dès la première minute de “Heart Attack”. L’album a beau être sorti il y a moins d’un mois, beaucoup connaissent déjà les paroles. Pas tout le monde et pas pour tous les morceaux, mais les singles comme “Kiss” ou “Vibe” sont plutôt bien reçus. Heureusement car la setlist fait la part belle aux morceaux de ce disque (sept au total).
Rapidement dans l’assemblée, quelques voix s’élèvent pour réclamer “Munich”, l’un des tout premiers singles du groupe. Leur vœu sera exaucé en toute fin de concert. Les titres anciens comme “Bones”, “An End Has A Start” et bien sûr le final, “Papillon”, reçoivent l’accueil le plus chaleureux. Les chansons comme “Magazine”, extraite de Violence (2018) ou “Sugar” parue sur The Weight Of Your Love (2013) sont également applaudies chaleureusement.
Dans l’ensemble, Editors a livré un show à la hauteur des attentes. Un bon équilibre entre les nouveaux morceaux qui méritaient d’être joués et les incontournables du groupe. On peut cela dit regretter un léger manque de communication entre la formation et le public, malgré l’investissement visible des Britanniques (et en particulier de Tom Smith, aux pas de danse envoûtants).