Après son dernier passage lyonnais en 2013, dans le cadre du Festival Woodstower annulé pour cause d’intempéries, Eels donne rendez-vous à ses fans dans la modeste salle du Radiant-Bellevue pour défendre son douzième album studio “The Deconstruction” (2017). Retour sur deux heures de show parfaitement maîtrisées !
19h45. Une légère mélodie au piano résonne dans la salle. CHAOS CHAOS, la première partie, entame son set calmement avec Asya Saavedra, pianiste, rapidement rejoint par sa soeur batteuse, Chloe. Le duo américain partage un show d’indie pop, intimiste, sans vraiment offrir de variation dans le set, lançant tranquillement la soirée.
Après une demi-heure d’entracte et le temps de nous commander une petite bière, la lumière s’éteint à nouveau, laissant place à une mise en scène très modeste, sans fioriture ni artifice. Sur un fond de “Fanfare For Rocky”, EELS arrive sur les planches, sous les acclamations d’un public ayant grandi avec le groupe.
On a tendance à penser qu’un concert démarre toujours par un morceau original de l’artiste mais les Américains en décident autrement. En effet, les Californiens entament le show avec “Out In The Street” (The Who), “Mississippi Delta” (Bobbie Gentry) et “Raspberry Beret” (Prince).
L’assemblée entre enfin dans la danse dès que résonnent les premières notes de “Bone Dry”, “Prizefighter” ou encore le classique que l’on ne présente plus, “That Look You Give That Guy”. Mention spéciale pour la version incroyable de “In The Yard, Behind The Church” ainsi que l’adaption punk de “I Like Birds”.
Le set de la bande de Mark Oliver Everett s’enchaine avec une maîtrise impeccable, sans jeu de scène particulier, si ce n’est l’humour hilarant du frontman ne manquant pas d’y aller de sa blague entre chaque morceau. La formation va même jusqu’à jouer un morceau inexistant dans la discographie du groupe, “Little Joe!”, pour présenter le nouveau batteur de Eels.
Le groupe quitte alors la scène avec “P.S. You Rock My World”, garantissant son audience que c’est tout le temps qui leur est accordé pour ce soir, mais revient à deux reprises pour terminer sur un medley composé par une sublime interprétation du “Love And Mercy” de Brian Wilson, “Blinking Lights (For Me)”, “Wonderful, Glorious”, ainsi qu’une dernière reprise, “The End” (The Beatles).
Côté fans, l’ambiance est feutrée et joviale, à l’image du concert des Américains, qui auront déballé leur discographie, puisque dix albums sur douze seront représentés ainsi que six reprises.
On quitte la salle avec le sourire. Eels aura réussi sa mission : ravir un Radiant-Bellevue qui affichait complet ce soir, et on comprend bien pourquoi !
Crédit photos : Claire Desfrancois