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EELS @ Salle Pleyel (21/04/23)

La dernière fois qu’Eels mettait les pieds dans une salle parisienne, c’était en 2018, à l’Olympia. Pour cette première date en cinq ans, le groupe américain a posé son matos au sein de la non moins prestigieuse Salle Pleyel. Revue d’un concert fleuve.

Connaissant les penchants des Américains à proposer des setlists très généreuses, les festivités commencent un peu plus tôt. 19h30 tout pile. C’est à l’auteure, compositrice et interprète BILLIE MARTEN que la tâche revient d’ouvrir le bal.

Uniquement accompagnée d’une guitare, la jeune anglaise de vingt-quatre ans déroulera pendant près d’une demi-heure une partie de son répertoire. Repérée à l’âge de douze ans sur YouTube, elle a déjà trois albums à son actif et une certaine expérience de la scène. Ses différentes interventions au cours de la soirée, pleines d’humour, en sont la preuve. Sa voix cristalline finit de conquérir, semble-t-il, la foule, qui applaudit chaleureusement avant de la voir quitter la scène.


E et son orchestre

Vingt minutes plus tard et à peine deux de plus, les notes du célèbre “Ainsi Parlait Zarathoustra” résonnent dans la salle. Une version dissonante qui ressemble autant à une parodie qu’à un hommage, à mourir de rire. Quelques secondes plus tard, EELS fait son entrée sur scène. Évidemment, beaucoup d’habitués du groupe, et sûrement quelques novices, attendent avec impatience d’entendre à nouveau les sorties hilarantes de Mark Oliver Everett, aka E, le frontman du groupe.

Et cela n’a pas loupé. A partir de ce moment, E animera la soirée en ponctuant les moments parfois vides entre les morceaux de sorties hilarantes. En particulier celles sur le vieillissement remarqué du groupe ou sur les “old shitter” qui veulent des vieilleries dans les setlists.

Mais le plus mémorable parmi toutes ces frasques c’est ce running gag hilarant qui implique… des Apple Watch et l’activité physique des membres du groupe. En effet, les quatre musiciens sont apparemment équipés de montres connectées pour surveiller leur activité. Et lorsque l’un d’entre eux atteint son objectif, le public est immédiatement notifié via un projecteur derrière la scène. Vrai gag ou pas, le résultat est là et Pleyel rit et applaudit de bon cœur lorsque cela se produit.

Un set haut en couleurs

Si le Lockdown Hurricane 2023 Tour était prévu en support de l’album Extreme Witchcraft (2022), il est étonnant de voir que ce n’est pas le disque le mieux représenté ce soir-là. C’est l’excellent Earth To Dora (2020) qui remporte la mise. Et bien sûr, les premières sorties ne sont pas ignorées comme beaucoup d’autres groupes seraient tentés de le faire. L’inégalable “Novacaine For The Soul” fait une apparition remarquée, comme “3 Speed” ou encore “Jeannie’s Diary” et “I Like Birds”.

Mais en plus de passer en revue quasiment toute sa discographie, la formation inclus également quelques reprises bien senties. A l’image de “Drummer Man” de Nancy Sinatra (qui est d’ailleurs l’objet d’un sketch amusant en introduction) ou de “Me And The Boys” de NRBQ.

Ainsi, s’il y a bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à Eels (et on ne peut pas reproche grand chose, à vrai dire), c’est la générosité de ses setlists. Alors que le set principal d’à peu près une heure et demie et déjà bien assez conséquent comme cela, le groupe autant que le public en redemande. D’autant qu’on ne voit pas le temps passer.

Alors quand arrive le rappel, désigné par E comme une “mascarade“, on en vient presque à être déçu de voir déjà arriver la fin. Heureusement, Eels réserve une dernière petite surprise. Généreux comme ils sont, les Américains ont donc entamé un second et glorieux dernier rappel. Une belle façon de clore cette soirée décidément passée en un éclair.

EELS Setlist Salle Pleyel, Paris, France, Lockdown Hurricane 2023
Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?