Mardi, c’est au Trabendo que nous avons enfin pu découvrir EL VY sur scène. Retour sur un lancement en beauté.
EL VY, c’est le duo improbable formé entre le chanteur Matt Berninger (The National) et et le musicien Brent Knopf (Menomena, Ramona Falls). Le projet s’est concrétisé cette année avec un album, “Return To The Moon”, suivi d’une série de concerts. Nous étions présents lors de la date parisienne.
C’est dans un Trabendo encore peu rempli que s’installe la première partie. Ce sont les Américains THE PENNY SERFS qui ont la tâche d’ouvrir la soirée. Et c’est avec un indie rock tantôt très énergique tantôt plus planant que le quatuor remporte les applaudissements du public. Longues intros, passages instrumentaux, morceaux travaillés, la première date parisienne de la formation est tout à fait réussie, et qui plus est, dans la bonne humeur.
A 21h, c’est au tour d’EL VY d’investir la scène du Trabendo. Pour la tournée, les deux artistes sont accompagnés par un batteur et un bassiste/guitariste additionnels, pour former un quatuor de scène qui fonctionne très bien. Détail intéressant : la disposition scénique tend à renforcer cette esprit de cohésion, en tournant les musiciens les uns vers les autres, en demi-cercle.
La salle est remplie aux trois quarts lorsque démarre le premier titre, “Careless”. Une ouverture en douceur qui séduit immédiatement l’audience. La voix de Matt, grave, est envoûtante, hypnotisante, et l’on ne peut qu’adhérer de suite à l’interprétation. L’indie du combo fait doucement danser l’assemblée, visiblement toujours d’accord avec la setlist. Entre certains morceaux, les musiciens échangent avec l’auditoire, notamment Matt qui fera même référence au climat de peur post-13 novembre : “ça, c’est ce qu’on fait, c’est ce qu’on aime, et nous n’avons pas peur de le faire. Merci à tous d’être là.”
Plus le set avance, et plus les artistes sont habités, tant et si bien que Matt vient chanter à genoux devant le public ou escalade les infrastructures pour venir au plus près. L’un des morceaux les plus attendus, l’éponyme “Return To The Moon”, fait office de palier à partir duquel le spectacle deviendra vraiment fou. Un second échelon est franchi avec “I’m The Man To Be”, lui aussi ovationné par la fosse.
En fin de set, la bande nous gratifie même d’une reprise du “She Drives Me Crazy” de Fine Young Cannibals, sur laquelle Matt nous fait presque des débuts de scream. Brent, à son tour, vient à genoux devant le public le temps d’un solo de guitare endiablé. Les deux musiciens, extrêmement complices, quittent finalement la scène, sans rappel, après une heure de concert et le sourire aux lèvres.
Finalement, EL VY nous aura interprété l’intégralité de son album, plus une reprise, le tout dans un ordre différent. Une énergie débordante, des musiciens très impliqués… Que demander de plus ?
Setlist :
Careless
It’s A Game
Sleeping Light
Sad Case
Happiness, Missouri
Silent Ivy Hotel
Return To The Moon
Paul Is Alive
I’m The Man To Be
She Drives Me Crazy
No Time To Crank the Sun
Need A Friend