Initialement prévu au mois d’octobre dernier, Electric Callboy a finalement attendu le début de l’année 2023 pour fouler les planches du prestigieux Bataclan.
Ann is -not- okay
Avant d’attaquer le plat de résistance, c’est un autre groupe allemand qui est chargé d’animer les foules et réchauffer les cœurs. ANNISOKAY, quatuor post-hardcore, et groupe-ami de la tête d’affiche, débarque plein d’énergie et de volonté. Durant quarante-cinq minutes, Christophe, Norbert, Nico et Rudi s’emploient avec vigueur et détermination, devant une foule acquise à leur cause, bien que très peu de spectateurs ne les connaisse réellement. Malgré une musique assez répétitive et une balance sonore mettant davantage en avant la batterie et le chant (saturé et clean), ils ont le mérite de faire bouger, sauter et chanter plusieurs centaines de fêtards. Une reprise du “Duality” de Slipknot marque les esprits, mais l’ensemble est assez décevant.
Tekkkkkkkkkkkkkkno
Est-il encore nécessaire de présenter la bande déjantée qui a littéralement occupé nos playlists durant le confinement ? A cause de qui avons-nous tous acheté une perruque et une chemise à fleur ? Vous dites “Hypa Hypa” ? Très bien.
Après avoir enflammé un Trabendo complet au mois d’avril dernier, ELECTRIC CALLBOY est de retour ! De retour avec son nouvel album TEKKNO (2022) et ses hits en puissance. Comme dit en introduction, cette tournée devait avoir lieu à la rentrée 2022 mais a été décalée suite à des soucis médicaux de Nico Sallach (chant clair). Entre temps, le succès grandissant du sextette les propulse à l’Olympia le 29 avril 2023. Dingue !
Côté public : paillettes, leggings, vestes scintillantes, accessoires loufoques, on l’aura vite compris, l’heure est au défouloir et à la fête. Comme si nous allions assister à un concert de Steel Panther, le public a pris le sujet très au sérieux.
Trêve de bavardage, place au concert ou plutôt à la “party” généralisée ! Préparer le terrain, préparer les corps, telle est la mission de “Pump It” en guise d’introduction. Il n’aura pas fallu deux accords pour retourner la salle et déconnecter du train-train quotidien (pas le TEKKNO Train pardi). Les six artistes, ou entertainers, sont prêts et en forme. Kevin Ratajczak (chant saturé) et son comparse Nico animent parfaitement les débats. Le show est très rôdé et le dancefloor plus qu’actif. “Arrow Of Love” et “Hate/Love” complètent un trio d’enfer.
Les samples sont évidemment omniprésents pour habiller les rythmiques lourdes des deux Daniel et de Pascal, tandis que David-Karl performe avec brio derrière son kit. Comme en atteste “The Scene” et “Crystals”, l’association des nouveaux et anciens titres fonctionnent bien.
Une hypa hype
Ne nous voilons pas la face, depuis le tube interplanétaire “Hypa Hypa” et la sortie de leur album TEKKNO, ce sont principalement ces nouveautés qui sont attendues. “Hypa Hypa” est étonnamment interprété en milieu de set, mais cela fait sens. Le combo souhaite mettre en avant son dernier disque et tourner une page qui a pris une ampleur démesurée. Quoiqu’il en soit, nous sommes preneurs. “Tekkno Train”, “Hurrikan” ou encore “Parasite” sont des tubes en puissance.
Sans surprise, “MC Thunder” I et II mettent le feu. En revanche, “Mindreader” en rappel est un choix discutable en raison de la coupure assez nette qu’elle implique; une volonté sans doute de contraster avec les deux derniers morceaux.
“Spaceman” et son chant/jingle venu d’une autre planète voit le public chanter en allemand, rappelant le succès, jadis, de Tokio Hotel, à savoir chanter en allemand sans en connaitre la signification. Une prouesse qui n’est pas à la portée de chacun.
Enfin, coupes au bol et tenues blanches, “We Got The Moves” -en plus de bien porter son nom- permet à l’audience de se lâcher comme jamais “tonight is the night!“. Plus qu’un refrain, c’est un break qui chanté à tue-tête, même une fois le show terminé.
Electric Callboy est électrisant ! Rendez-vous à l’Olympia au printemps et à Clisson, pour le Hellfest 2023, pour un set qui s’annonce dantesque, même pour les plus trve d’entre nous.
Döp-dödödö-döp, döp-dödödö-döp!