Du Trabendo à l’Olympia, en passant par le Bataclan, les Allemands d’Electric Callboy gravissent les marches à vitesse grand V. Une salle mythique pour un concert ultra complet, l’ambiance y sera forcément bonne.
Un début de soirée énergique
Les festivités démarrent avec les Allemands de FUTURE PALACE. Le trio originaire de Berlin est composé de Maria Lessing (chant), Manuel Kohlert (guitare) et Johannes Frenzel (batterie). Leur post hardcore à tendance alternative trouve un fort écho auprès d’un Olympia déjà plein à craquer. La frontwoman occupe parfaitement la scène et alterne scream et chant clair. En revanche côté balance, le son ne les met pas en valeur. La guitare est sous-mixée, les bandes présentent mais par intermittence. De là à se poser la question : mais à quoi sert la guitare ? Raisonnement excessif mais tout de même. Malgré une réponse positive côté public, l’impression laissée par Maria est mitigée. Son chant clair est parfois mal mis en avant, alors que son scream puissant se suffit à lui-même. Compte tenu des retours positifs dans la salle, la prestation est réussie, malgré quelques couacs techniques.
Un boys band venu de Finlande
Révélé au monde suite à leur participation à l’Eurovision en 2021, la carrière de BLIND CHANNEL suit son bonhomme de chemin. Outre leur style énergique et leur appétence pour le “violent pop“, les Finlandais ont la particularité d’avoir deux chanteurs : Joel Hokka et Niko Moilanen. La troupe, tout même composée de six personnes, nous en fait voir de toutes les couleurs. Très énergique, Joonas Porko (guitare), Olli Matela (basse), et Aleksi Kaunisvesi (DJ), courent dans tous les sens et se relaient pour les chœurs, jusqu’à se demander si Aleksi leur est utile scéniquement parlant. (Oui, posons-nous la question). Bref, Lifestyles Of The Sick & Dangerous (2022), leur dernier album en date, est mis à l’honneur avec cinq titres. Les interactions avec l’assemblée sont nombreuses et bien pensées. On sent un groupe calibré pour animer les foules, d’où un discours parfois super formaté de la part de Niko. L’animation scénique est elle aussi parfois déstabilisante, en raison du “trop“. Mention spéciale à “Left Outside Alone” reprise d’Anastacia, ainsi qu’au vigoureux single “Dark Side” qui met un point final au set.
Saturday Night Tekkno
“Hypa Hypa” > succès inter dimensionnel > le Trabendo > TEKKNO (2022) > le Bataclan > ce soir à l’Olympia.
Pas si mal non la trajectoire que prend la carrière des ELECTRIC CALLBOY ?! Ne tournons pas autour du pot durant de longues minutes et une suite illisible de caractère tapée sur un clavier. Il était une fois, un groupe allemand qui avait sorti cinq albums de 2012 à 2019, avec maintes tournées et distinctions pour leurs débuts. Après l’arrivée de Nico Sallach (chant) en avril 2020, un certain single – “Hypa Hypa”- fut diffusé en juin de la même année. Le reste fait désormais partie de l’histoire de la musique moderne.
Depuis les Allemands explosent tous les compteurs (vues sur YouTube, ventes en Allemagne etc.). Il suffit d’observer l’ampleur de chaque nouvelle tournée, la taille des différentes salles et l’accent mis sur l’humour et toutes leurs nouvelles vidéos.
Le Steel Panther version salle de sport
Il est aujourd’hui acté qu’un concert d’Electric Callboy est plus qu’un concert, c’est un défouloir. Fan de hard rock ? Viens. Fan de death mélodique ? Viens. Fan de tout autre chose ? Mais viens ! L’instant est consacré à la fête, aux beats et aux mélodies parfois simplistes. Pourquoi donc le “Steel Panther version salle de sport” ? A l’arrivée de la formation US en France, déguisements, perruques, accessoires, tout était de sorti ! Il en est de même aujourd’hui avec EC. Tenue de sport, paillettes, coupe mulet, l’heure est à la fête, oui, mais c’est une fête qui entretient le cardio.
Party, party, party!
Comme on pouvait s’y attendre, la scénographie est enfin consistante en France ! Un immense écran géant, deux angles de caméra différents, des animations bien pensées et parfois même un karaoké géant. Le groupe ne reste clairement pas sur ses acquis et revoit son show. La setlist est adaptée, les enchainement travaillés. Les trois derniers concerts parisiens sont donc tous différents. Un accent particulier est logiquement mis sur le dernier album TEKKNO.
Malgré l’absence de Daniel (guitare), le sextette devenu quintette régale. Le public parisien est évidemment en furie, le pit danse, saute et crie à tue-tête. Comme le souligne parfaitement Kevin Ratajczak (chant) : “nous abordons tous nos concerts comme si c’était un samedi soir, mais ce soir, aucune raison de faire semblant, c’est samedi soir !“. Sans déc’ !
Döp-dödödö-döp
Passé le kitsch “Hurrikan” et le solennel “Fuckboi” en compagnie de Maria de Future Palace, les deux chanteurs s’accaparent la scène pour un moment de douceur extrême. Tandis qu’un piano à la forme douteuse arrive sur scène, l’interlude musical est lui dédié à l’amour profond qu’exprime Kevin pour Nico avec notamment trois petites reprises : “Let It Go” (ndlr : La Reine Des Neiges, “When You Say Nothing At All” (Ronan Keating) et le fabuleux “I Want It That Way” des Backstreet Boys, larmichette, ne boudons nos plaisirs coupables, oui toi là, tu es également concerné ! Un show rondement mené !
Le rappel “Pump It” / “Spaceman” / “We Got the Moves” annihile tout reste de fraicheur… c’est l’extase !
Oublié les quatre-vingt minutes du Bataclan, le gros show était donc pour le TEKKNO World Tour ! Qu’on se le dise, rendez-vous à Clisson, au Hellfest 2023, pour un moment d’anthologie.
Danke!