Presque quatre ans se sont écoulés depuis le dernier passage d’Enter Shikari à Paris ! C’est donc dans un Trabendo sold out que les Anglais font leur grand retour afin de présenter leur dernier album Nothing Is True & Everything Is Possible sorti lors de cette maudite année 2020. Récit d’une soirée survoltée où il ne faisait pas bon être épileptique.
Pour sa première scène française, CODY FROST impressionne toute la salle par son énergie et son aisance. La jeune femme semble être dans son élément et passe son temps à danser, chanter et encourage le public à faire de même. Et cela fonctionne ! Si les premières parties ont souvent droit à un accueil froid, ce n’est pas du tout le cas ici. Une performance plus que réussie !
Wrecked boat
Les lumières s’éteignent et retentit alors “Three Lions”, provocation amusante à deux jours du match France–Angleterre… qui fait un bide, à croire que le football n’intéresse pas les fans d’Enter Shikari. TRASH BOAT débarque alors sur scène avec le très entrainant “Synthetic Sympathy”. Le public réagit tout de suite en levant les bras et en sautant mais un malaise ne tarde pas à s’installer. Le chanteur Tobi Duncan ne tient pas les notes, il force sur sa voix et au bout de la quatrième chanson, même ses scream sont ratés. Néanmoins, les autres membres du groupe sont irréprochables et font preuve d’une énergie communicative.
Malgré sa performance vocale ratée, Tobi se rattrape grâce à ses talents de frontman. Il n’hésite pas à remercier et encourager le public régulièrement. Il dédie “Alpha Omega” aux personnes qui ont quelqu’un dans leur vie qu’ils peuvent appeler idiot. L’occasion de faire répéter “you fucking idiot” par le public durant le refrain. Le groupe enchaine avec “Don’t You Feel Amazing?”, la préférée du chanteur dont la voix est à la limite du supportable dès la première note. Il est temps que le set se termine.
C’est donc une performance en demi-teinte pour Trash Boat, pourtant géniaux sur CD. On regrette aussi l’absence d’anciennes chansons sur la setlist qui est uniquement composée du dernier album Don’t You Feel Amazing?.
Embarquement immédiat
Un compte à rebours façon Star Tour fait monter l’excitation du Trabendo, si bien qu’une minute avant le début, “Tainted Love” est diffusé et est repris par toute la salle. C’est donc devant un public chauffé à blanc qu’arrivent les membres d’ENTER SHIKARI. Dès les premières notes de “THE GREAT UNKNOWN”, c’est tout simplement l’anarchie dans la salle ! Tout le monde saute et hurle les paroles, des moshpits se forment, quelques personnes slamment, un joyeux bordel donc. Et chose rare, l’ambiance ne retombera pas de tout le concert.
Les Anglais ont l’air incroyablement heureux d’être ici, Batty C exprime sa joie -en français- de pouvoir enfin présenter Nothing Is True & Everything Is Possible sorti en 2020. Rou en rajoute une couche en anglais puis énonce les deux règles de ce soir : 1) faire attention les uns aux autres 2) danser comme si personne ne regardait. Message reçu !
Soirée disco
Au bout du quatrième morceau, l’ampli de Rory fait des siennes. Le chanteur, pas du tout déstabilisé, en profite pour faire la conversation. Ce concert est la première date de la dernière tournée de l’année, renommée “tournée des marchés de Noël” pour l’occasion. Les fans scandent le nom du groupe façon supporters de foot, ce qui ne manque pas de faire rire Rou. Le problème technique est enfin réparé, le set peut reprendre. Et quel show ! Enter Shikari nous a toujours habitué à des setups incroyables et celui de ce soir ne fait pas exception. De nombreux spots et lasers mettent en transe le Trabendo.
Le thermomètre en PLS
La setlist fait évidemment la part belle au dernier album Nothing Is True & Everything Is Possible et force est de constater qu’il rend bien en live. Mais les anciens titres ne sont pas oubliés, la deuxième partie du set n’en ai d’ailleurs pas avare. “Arguing With Thermometers” et “Gandhi, Mate, Gandhi” font grimper la température encore d’un cran. L’apogée étant évidemment “Sorry You’re Not A Winner”, LA chanson qui a fait connaître Enter Shikari en 2006 !
Ce concert est aussi l’occasion de jouer le nouveau single, “Bull”, en duo avec Cody Frost, qui remonte sur scène pour l’occasion.
En guise de rappel, trois morceaux dont une sublime reprise du “Heroes” de Bowie, d’abord par Rou seul à la guitare acoustique puis par tout le groupe. Un beau moment, qui permet de reprendre sa respiration avant un final dantesque sur “Live Outside”. Le public donne tout et les Anglais repartent le sourire aux lèvres.
Même si on n’en doutait pas une seconde, Enter Shikari nous en a mis plein les yeux et conserve son statut de groupe à voir au moins une fois dans sa vie. En espérant ne pas avoir à attendre quatre ans jusqu’au prochain concert !