FACE TO FACE @ Petit Bain (14/08/13)

Au menu ce soir chez Feuzeul Booking, les américains de Face To Face, accompagnés des frenchies de Straightaway et des Uncommonmenfrommars ainsi que de leurs compatriotes de Teenage Bottlerocket. Et oui, il y a de quoi faire.
 
Honneur aux natifs du Wyoming ce soir, c’est TEENAGE BOTTLEROCKET qui ouvre les festivités. Il sera difficile pour les autres groupes de passer derrière tant ils ont placé la barre haute d’entrée de jeu. D’ordinaire quand on fait face à une affiche à quatre noms, on peut, sans trop se planter s’attendre à voir deux formations moyennes, voir pourries, et deux bons, voire très bons. Que nenni, ce soir le groupe d’ouverture est une petite bombe. Avec leur punk rock percutant, le quatuor parvient en un rien de temps à réveiller un Petit Bain qui n’attendait que ça. C’est frais, festif, ça sent l’été, ça va vite, ça sing along, ça parle skate et ça taquine les metalleux, ça reprend les Ramones. Pas de doute, on est bien à un concert punk et c’est l’éclate ! En théorie le premier groupe doit chauffer la salle et non la vider de son énergie pour les groupes d’après. Là, manque de bol, le public est laissé passablement HS pour les suivants.

Dur donc pour STRAIGHTAWAY de monter sur scène après ça. Mais ils y vont. D’autant que ce soir, c’est la release party de leur nouvel album, “Last Exit To Nowhere” (sortie prévue le 3 septembre prochain). L’occasion pour les parisiens de présenter un nouveau set, et un nouveau bassiste (ou presque) en la personne de Flo. Cette tête nous dit quelque chose. Normal, c’est Florian, le guitariste de Vera Cruz. La scène est petite ! Le line up fonctionne plutôt bien, il y a une bonne pêche, mais on ne sait pas pourquoi le groupe se sent le besoin de faire des pauses sans arrêt entre les morceaux et de blablater. Alors quand on n’a pas le don du one man show, on évite de trop l’ouvrir parce que dans le cas présent, l’ambiance retombe illico comme un soufflet qu’on aurait sorti trop tôt. Bref, dommage, ce sera le set le moins captivant de la soirée malgré des morceaux qui envoient leur pesant de cacahuète. L’ambiance se la joue un peu montagnes russes ce soir, et en toute logique, après une descente, ça remonte.

Et ce sont les UNCOMMONMENFROMMARS, ou Unco pour les intimes, qui se chargent de re-booster l’assemblée. Les Unco ont quelques années derrière eux et une sacrée expérience de la scène. C’est sans surprise donc, mais pour notre plus grand plaisir, qu’ils pulvérisent l’audience en trois accords. L’ambiance devient électrique. Nous qui trouvions que la température était encore supportable, chose étonnante pour un concert Feuzeul, au bout de trois morceaux le baromètre explose ! Les Unco en ont de la buée plein les lunettes et dans le public ça fait un peu l’effet ras de marrée, tout le monde est balloté d’un bout à l’autre de la fosse. Malgré des petits problèmes techniques, l’ambiance reste au top tout le long du set, les morceaux s’enchainent, on a droit à des petits speechs de temps en temps histoire de reprendre notre souffle mais à la seconde où on aurait pu trouver le temps long, les amplis grésillent à nouveau. Le set des Unco se termine dans la fosse pour Motor Ed (chant), happé par la foule qui comptait bien rendre cette soirée spéciale ! Parce que, comme le dit l’adage, toutes les bonnes choses ont une fin, ce concert sera l’un des derniers du groupe, celui-ci ayant annoncé le 18 juin dernier vouloir faire une pause à durée indéterminée. Après le show qu’on vient de voir on trouve ça bien dommage. Pour une fois qu’on trouvait qu’un groupe de chez nous n’avait pas de quoi rougir fasse à ses homologues anglo-saxons.

Pour nous, les Unco ont fait le show, on aurait presque pu partir. Presque oui, mais comment passer à côté de FACE TO FACE ? En vingt-deux ans de carrière (si on ne compte pas le split entre 2004 et 2008), c’est la première fois qu’ils jouent en France ! Il faut le faire ! Raison de plus pour tenir encore quelques heures dans la chaleur torride du Petit Bain. Le combo monte sur scène aux alentours de 23h. Si nous sommes complètement sur les rotules ça ne semble pas être le cas des joyeux lurons de la fosse. A peine leur set commencé, ça part complètement en live en bas. Ça slam, ça pogotouille, ça s’amuse et ça se castagne aussi de temps en temps. Mais c’est en regardant sur le côté de la scène qu’on réalise que ce soir, ce n’est pas n’importe quel groupe qui joue. Les lieux étaient relativement déserts pendant les premières parties, mais là, de chaque côté, on peut voir une bonne partie des organisateurs et des musiciens des groupes précédents s’éclater au son du quatuor californien. Avec un nouvel album sorti en avril, “Three Chords and A Half Truth”, c’est l’occasion pour les californiens d’envoyer de nouveaux morceaux tout en faisant honneur au reste de leur longue discographie. Sur scène, c’est l’aisance absolue. Pas de doute, Face To Face, le live, ils connaissent. Ça a l’air tellement simple à les voir. Il y a une sorte de hargne mêlée de joie quand on les regarde. Ils envoient un punk nerveux et festif à la fois et ce pendant une bonne heure et quart. Pas de doute, si les Unco remporte tout de même pour nous la palme du meilleur set de la soirée, Face To Face nous aura mis une bien bonne claque !

Heureusement pour nous, demain c’est le 15 août ! Une bonne chose vu l’état de fatigue avancée dans lequel on se trouve. Sortir d’un concert de Punk sans être HS, c’est un peu comme ne pas toucher son conjoint pendant plusieurs mois. En général c’est assez mauvais signe. Mais là pas d’inquiétude, ce soir c’était la passion absolue !

Crédit photos : Fanny Schneider