Incroyablement productif depuis son comeback d’envergure en 2013, Fall Out Boy revient désormais avec un septième album intitulé “M A N I A”. L’occasion pour la bande de retrouver son public au Zénith De Paris, pour un concert des plus réjouissants.
Sur les coups de 20h, MAX, individu aux carrières multiples, investit la scène. Sur des titres tels que “One More Weekend” ou “Lights Down Low”, l’artiste retourne la foule de sa pop délicieuse et son énergie communicative. Jolie découverte !
AGAINST THE CURRENT lui succède, mené par une Chrissy Costanza à la palette vocale imposante. Offrant au Zénith un rock alternatif puissant et mélodique (“Blood Like Gasoline”, “Gravity” ou encore “Wasteland”), la bande, qui possède déjà quelques fans dans la foule, parviendra à convaincre le reste par une prestation maitrisée.
Vingt minutes d’entracte s’imposent avant que les tant attendus FALL OUT BOY ne fassent leur entrée en grande pompe, cependant amputés de leur guitariste Joe Trohman, absent de cette tournée pour accueillir un heureux évènement. Les lumières s’éteignent sur une salle surprenamment incomplète, mais ouvertement excitée à l’idée de ce qui se prépare. Départ tout feu tout flamme avec “The Phoenix”, dont le refrain frénétique secoue la foule en quelques notes. Pour cause, Fall Out Boy offrira ce soir un véritable show dans la splendeur et l’abondance : effets visuels et images d’animation sur écrans géants, effets pyrotechniques ou encore étincelles; la bande de Chicago confirme son statut et sert du divertissement sur un plateau d’argent.
Car Fall Out Boy fait partie de ces groupes avec lesquels beaucoup ont grandi. En activité depuis dix-sept années que personne n’a vraiment vu défiler, la formation a su délivrer de nombreux classiques du genre. “Hum Hallelujah” figurera comme la première piqure de rappel d’une setlist impressionnante par son nombre de hits, avant que “Sugar We’re Goin Down” et sa ligne de basse indémodable ne lui succèdent. L’audience se laisse aller à l’exercice du sing along à cœur joie, retrouvant les sons l’ayant fait vibrer des années en arrière. Alors que “Dance, Dance” transforme le Zénith en bal de promo, le combo “Thnks fr th Mmrs” / “This Ain’t A Scene, It’s An Arms Race” vient raviver les plus profonds souvenirs, le tout interprété par un Patrick Stump à la voix toujours aussi phénoménale. Des chansons qui n’ont pas perdu de leur portée, alors que l’album au succès interplanétaire “Infinity On High” fêtait ses dix ans symboliques l’année dernière.
Si la nostalgie est de mise, la fraicheur du moment présent s’impose aussi à part égale. Groupe en perpétuelle évolution, Fall Out Boy renouvelle aussi bien ses morceaux que son audience. Produisant des titres à la sensibilité de plus en plus pop sans jamais s’éloigner totalement de ses racines alternatives, le quatuor parvient à réunir à la fois amoureux des temps passés et adeptes récemment initiés. A l’instar de “Immortals” ou encore l’épique “Centuries” issus de “American Beauty/American Psycho” (2015), le pari de conquérir de nouveaux territoires semble fonctionner. Mais les Américains n’en oublient pas pour autant la raison principale de leur présence : leur album “M A N I A“, dont les morceaux s’avèrent être très efficaces en live (“Stay Frosty Royal Milk Tea”, “Young And Menace” interprétée au piano, ou encore “HOLD ME TIGHT OR DON’T”), convertissant les plus sceptiques à la manie FOB.
Là réside peut-être l’une des richesses de la formation, à savoir des influences multiples. En témoigne l’impressionnant solo de batterie de Andy Hurley, infatigable derrière ses futs agités au rythme d’un mashup de tous genres, passant des beats grave de “Humble” (Kendrick Lamar) au tempo effréné de “Song 2” (Blur). Tout est mis en place pour satisfaire un public désormais plus hétéroclite qu’il ne l’était, même si la communication avec l’audience -qui n’a jamais été le fort du groupe- reste minime. La proximité se créé alors au travers des chansons, mais également par la scénographie de la tournée, misant sur une B-stage sur laquelle Pete Wentz viendra rythmer plusieurs titres de sa célèbre basse, gilet de sécurité sur les épaules.
La partie de plaisir est si grande que le concert semble passer à une vitesse record : le quartette s’éclipse déjà sur “Champion”, avant de revenir quelques instants plus tard pour un rappel des plus éclatants : “Uma Thurman” lance la course, rattrapée par la cadencée “My Songs Know What You Did In The Dark (Light Em Up)”, et enfin la très ancienne “Saturday”, pour laquelle Pete Wentz renoue avec le scream et plonge pour le bain de foule final habituel, sur fond d’une immense pluie de confettis.
Un show d’une ampleur aussi grande que l’empreinte laissée par Fall Out Boy sur la scène pop rock du millénaire, et tous les souvenirs qui lui seront pour toujours associés. Si les années passent et les albums s’enchaînent, l’influence du groupe reste tout aussi significative; la setlist pour preuve première, qui, réunissant des hits de toutes époques, permet de faire le bilan sur une carrière des plus considérables.
Setlist :
The Phoenix
Irresistible
Hum Hallelujah
Sugar, We’re Goin Down
Immortals
Stay Frosty Royal Milk Tea
Centuries
Save Rock And Roll
The Last Of The Real Ones
Young And Menace
Dance, Dance
Wilson (Expensive Mistakes)
Thnks fr th Mmrs
I Don’t Care
This Ain’t A Scene, It’s An Arms Race
HOLD ME TIGHT OR DON’T
Grand Theft Autumn/Where Is Your Boy
Church
Champion
—-
Uma Thurman
My Songs Know What You Did In The Dark (Light Em Up)
Saturday