L’Accor Arena affiche complet ce soir pour l’un des groupes les plus polarisants et fascinants de la scène actuelle : Falling In Reverse. Détesté par certains, adulé par d’autres, le groupe mené par Ronnie Radke arrive à Paris auréolé du succès de son dernier album et de clips visuellement spectaculaires. Dans une salle survoltée, les attentes sont énormes, le groupe sera-t-il au rendez-vous ?
Une soirée qui débute en mode “kermesse”
HOLLYWOOD UNDEAD, avec son mélange explosif de rap rock et de refrains accrocheurs, ouvre le show. Sur scène, des palmiers lumineux plantent un décor assez simple. Dès les premières notes de “California Dreaming”, le ton est donné : riffs entêtants, jeux de chant efficaces, et une fosse rapidement conquise. Le groupe enchaîne avec “Chaos”, intensifiant l’ambiance. La production de ce titre, qui oscille entre électro et heavy, est parfaite pour cet exercice de mise en jambe. Les membres se passent instruments et micro avec leur fluidité habituelle. C’est festif et “Riot” littéralement l’Arena en dancefloor géant. Le groupe tente quelques mots en français pour communiquer avec le public avant “Everywhere I Go”.
Un invité surprise est annoncé, c’est Norbert Krief de Trust qui monte sur scène pour jouer quelques notes de “Antisocial”. Étonnant de le voir là tant sa présence paraît inadaptée par rapport au public et au style de musique de ce soir. Il reste pour jouer un peu avec le groupe, on sent que tout le monde est un peu gêné par cette apparition. Le groupe se lance dans un concours de qui pourra imiter au mieux Dio sur “Stand Up And Shout”, en lançant une perche dans la foule.
Après quelques essais plutôt réussis, le concert reprend. Les Américains glissent même un petit passage de “Du Hast” de Rammstein. Dans la fosse, c’est la fête joyeuse et régressive. Le groupe tire sa révérence avec le classique “Undead”. Au final, la setlist aura été majoritairement composée de morceaux faits pour faire danser les masses. À part la reprise de “Sweet Caroline” de Neil Diamond et le nouveau single “Hollywood Forever”, tout est fait pour le dancefloor. C’est un peu dommage, car ça donne quelque chose d’assez uniforme, bien différent de la diversité des compositions du groupe.
Le Ronnie Show
La tension est palpable lorsque les premières notes du “Highway To Hell” d’AC/DC se font entendre. Une caméra embarquée permet de voir Ronnie Radke et ses musiciens en coulisse, puis sur le chemin de la scène. Ronnie est fait pour être filmé. C’est une évidence. Il aime jouer avec la caméra, il sait comment capter l’attention. Le groupe prend place sur une scène à la conception étonnante. Au premier plan, une plateforme surélevée permet à Ronnie d’arpenter la scène, bien en évidence. Derrière se trouvent les musiciens, et encore plus loin, le batteur. Côté scénographie, la formule est simple mais efficace : un écran qui projette les clips du groupe et beaucoup de pyro.
L’entrée est théâtrale et le démarrage avec “Prequel” fonctionne vraiment bien. L’assemblée semble hypnotisé par l’artiste. Il faudra néanmoins attendre le troisième morceau pour voir un peu de mouvement dans la fosse. Le chanteur marque des pauses entre chaque morceau pour reprendre son souffle. Le set manque un peu de fluidité en début de show et l’audience se montre impatiente dès que la musique s’arrête. Pourtant, Ronnie sait comment animer ses “ronsters“. Ses prises de parole sont drôles ou provocantes. Il possède cette capacité assez unique à électriser une foule assez variée qui n’a d’yeux que pour lui.
Un artiste magnétique
“Bad Guy” met en avant le côté égo trip de l’artiste, qui se poursuit plus tard avec la “asshole cam“. Le fond de commerce de Ronnie est d’assumer tout ce qu’il est et il joue cette carte jusqu’à épuisement du filon. L’auditoire réagit un peu moins sur les morceaux les plus anciens du groupe ou sur la reprise d’Escape The Fate “Situations”. C’est un peu décevant, mais c’est avec le dernier album Popular Monster que le groupe a réussi à conquérir des fans.
Ronnie se complaît dans l’incarnation du bad boy à l’américaine, il joue la carte du “see you later” et quitte la scène. La caméra qui le suit le montre avec un mime en marinière, baguette à la main, qui lui remet un chapeau de cowboy. Le voilà fin prêt pour reprendre le show avec “All My Life”, son duo country avec Jelly Roll. Une interaction comme celle-ci montre la capacité de l’artiste à se créer un break sans perdre l’attention de ses fans. Sur scène, le morceau recueille autant les faveurs du public que les morceaux plus énervés.
Une gifle monumentale
La dernière partie du concert s’annonce avec le début de “Popular Monster”. L’ampleur que prend le titre en live est juste folle. Tout devient plus puissant, plus prenant, c’est terriblement efficace et l’assemblée ne s’y trompe pas. L’ambiance monte encore d’un ton avec “Voices In My Head” durant lequel pas moins de trois pits se forment dans l’Arena. Le final du morceau est époustouflant. Mais ce n’est pas fini, car arrive le morceau le plus violent du répertoire de Falling In Reverse. “Ronald”, le duo avec Tech9, est un déferlement de brutalité qui bénéficie d’un flow continu de feu. Il fait chaud, il fait très très chaud à l’Accor Arena ce soir.
Ronnie précise à son audience que si certains veulent se mettre en sécurité, c’est le moment de partir. Aussi drôle que vrai, car personne n’était prêt pour “Watch The World Burn”. La prestation est grandiose. Vocalement, Ronnie ne rate rien. Il maîtrise son sujet de bout en bout, appelant le public pour le soutenir. Derrière lui, les musiciens, les effets sonores, les effets pyro, tout est là pour assurer le grand spectacle. Les Parisiens lui offrent un des plus grands pits en retour. Malheureusement, après 1h15 de show, c’est déjà fini. C’est devant une salle complètement sonnée que les musiciens prennent une photo et quittent la scène sur “We Are The Champions” de Queen.
C’est une claque énorme que se prend la foule de l’Accor Arena, une gifle signée Ronnie Radke.
Bonne review !
C’était super comme concert !!! J’ai bien apprécié également la forme d’osmose qu’il y avait entre personnes du publique ( entendre tout le monde chanter ” in the end ” de Linkin Park durant l’entracte, c’était puissant et magique )
Merci pour ton commentaire ! 🙂