En ce dimanche 4 décembre pluvieux, la deuxième soirée de cette édition 2011 du Festival Bring The Noise est placée sous le signe du rock français. Au programme, trois groupes bien de chez nous : Branson Hollis, Bukowski et Lofofora.
Il est 20h quand Pierre, l’animateur de Bring The Noise et maitre de cérémonie, débarque sur scène pour chauffer la salle blindée de monde et introduire le premier groupe de la soirée. Après quelques secondes, les parisiens de Branson Hollis démarrent timidement leur set avec “Pending Souls” enchainé par “Cloud Nine”. Le groupe met à profit son set pour envoyer de l’amour à son public de fans présents dans la salle. Il faut dire que ces derniers ont été chouchoutés par le groupe, la prestation des post hardcoreux fut parsemée de surprises. D’abord avec la performance de “New Colours, New Shapes”, une chanson que le groupe n’a pas joué depuis un moment. Ce ne sera pas Hendricks en featuring comme sur l’EP “Diving Suits Dying” mais Vincent de The Butcher’s Rodeo qui assurera les parties du vocaliste d’Admiral’s Arms. Autres surprises, Branson Hollis a interprété pour la première fois une nouvelle chanson, “Maunder’s Tale”, issue du premier douze titres, qui sera enregistré en février au Glow In The Dark à Atlanta avec Matt Goldman et Matt McClellan (Underoath, The Chariot). A cette occasion, la formation introduit son nouveau membre, Florian, qui restera aux cotés de Maxime, Nicolas, Robin et Clement jusqu’au dernier morceau, le désormais connu “The Jar” présent dans la playlist de Bring The Noise. Au bout de trente minutes d’amour, de mélodies et de violence, c’est déjà l’heure de quitter les parisiens. On comprendra que cette soirée sera plus énervée que celle du mardi 29 novembre. Le ton est lancé.
20h55, Pierre est de retour sur la scène du Petit Bain et remercie les fans sans oublier le sponsor, sans qui ni l’émission ni le festival n’aurait vu le jour. L’animateur laisse la place aux Bukowski qui arrivent sur une courte intro avant d’envoyer la sauce. Ca démarre avec “Car Crasher” suivi de “Carnivorous”, l’un des nombreux titres du second et dernier effort du trio power rock, “The Midnight Sons”, qui sera mis en avant au cours du puissant set. Dès le démarrage, Bukowski envoie du gros son entre stoner et grunge. Un son qui est très “américain”. Niveau prestation, ça envoie le bois ! Les voix graves des frangins Mathieu Dottel (chant/guitare) et Julien Dottel (chant/basse) se complètent à merveille tandis que Nico Nottey (batterie), en véritable métronome, fait trembler son kit. D’où son surnom, “Thunder”. Que ce soit du coté de la scène ou de la fosse (qui se réveille enfin), ça se donne à fond, ça transpire et ça bouge un max ! Ils interprèteront au total huit titres dont celui que tout les auditeurs de Bring The Noise connaissent, “The Midnight Son”. Le show se finira par un slam de Julien dans la fosse sur l’outro de “Hit The Ground Again” qui fait suite à “My Name Is Kozanowski”, un morceau visiblement apprécié par les fans, d’où les premiers pogos de la soirée !
22h15, Pierre avec sa capuche sur la tête introduit la tête d’affiche de cette seconde soirée, Lofofora. Après quelques notes de xylophone, le set commence par les ricanements machiavéliques avant “Au Secours”, l’un des trois morceaux de “Dur Comme Fer” (1999). Reuno & Co ont la patate et sont heureux d’être là devant “un public efficace pour un dimanche”, dixit Reuno (chant). D’ailleurs, l’audience est tellement chaud bouillant que dès le quatrième titre du set, “Dur Comme Fer”, la péniche tangue pour la toute première fois depuis le début du festival sous les mouvements et les slams. C’est la bagarre ! Que dire du charismatique frontman qui, avec son regard de tueur, semble totalement possédé, hurle sa haine de la société à travers les paroles de chansons telles que “Utopiste”, “Les Conquérants”, “Elixir” ou encore “La Merde En Tube” avec son refrain dévastateur. Ces derniers titres sont tirés du dernier opus, “Monstre Ordinaire“. Un peu d’humour quand Reuno dénoncera ces groupes soi disant “rock” et Superbus en prendra pour son grade sous les acclamations du public. En vrai groupe professionnel et expérimenté, Lofofora n’aura même pas besoin d’antisèche pour assurer le concert et joue les titres qu’il veut. En effet, point de setlist affichée sur le sol comme pour les précédents groupes, les membres sont libres et se concertent entre eux pour jouer les morceaux les plus efficaces. Bien entendu le dernier album est largement mis en valeur. Difficile d’élaborer une setlist pour un groupe ayant sorti sept albums, capable de jouer sans s’arrêter. Malheureusement, le couvre feu du Petit Bain aura raison de Lofo puisqu’aux alentours de 23h30, le quatuor quitte la scène après “La Beauté Et La Bête”, qui est aussi la dernière piste de l’opus. Avec son humour cinglant, son incroyable présence, la valeur sûre du fusion made in France, infatigable même après 1h15 de set, confirme sa réputation de bête de scène.
A coté de la première soirée, cette deuxième date 100% rock français du Festival Bring The Noise n’a vraiment rien à voir. Le Petit Bain n’avait visiblement jamais vu de public aussi rock, les vigiles sautant dans la fosse pour arrêter les premiers pogos, un comble ! Après une petite explication par le staff de Ouï FM, les fans pourront finalement se déchainer sans crainte de voir leur énergie entravée. Changement d’ambiance pour une soirée plutôt agitée et rock n’roll ! Nul doute que la troisième et dernière soirée sera à un cran au dessus.