Après les deux premières journées déjà énormes, l’édition 2011 du Festival Bring The Noise se devait de se surpasser pour terminer en beauté. A l’affiche de ce vendredi 9 décembre, du lourd : AqME, Eths et DragonForce.
20h10, le premier groupe de la soirée, AqME, entre en scène avec “Blasphème” suivi de “Pornographie”. Une grande majorité du public est présent pour eux. D’ailleurs, Thomas (chant) s’étonnera même de voir autant de monde : “On avait encore jamais joué au Petit Bain, c’est sympa de revoir certains visages, normal quand c’est gratuit.” Niveau setlist, outre les nombreux morceaux issus du dernier album en date, “En L’honneur De Jupiter” (2009), les parisiens profitent également pour dévoiler en exclusivité quelques titres de leur sixième opus, “Epithète, Dominion, Epitaphe”, qui sortira en mars 2012 (“Quel Que Soit Le Prométhéen (Ou Le Nihiliste)”,”Luxe Assasin”, “Idiologie”). Sur scène, Thomas en bon frontman, harangue la foule et hurle de toutes ses tripes. De leur coté, Charlotte aka Carlos fait vibrer sa basse et headbangue au rythme des frappes d’Etienne (batterie). Il en est de même pour Julien (guitare), qui délivre ses riffs saignants tout au long de ces 45 minutes de show. Dans la fosse, c’est déjà la folie furieuse en ce début de soirée avec les slams et les pogos qui font d’ores et déjà tanguer la péniche du Petit Bain, surtout sur le seul titre du premier album, “Superstar”, dont le refrain sera scandé par tous le poing levé. 20h55, c’est déjà la fin. “Faites attention à vous et faites attention aux autres”, déclare Thomas comme à l’accoutumée après chaque live. Ce dernier, visiblement surpris de l’ambiance survoltée, saluera quelques personnes du premier rang avant de quitter la scène.
Le temps que les photographes officiels de la soirée viennent prendre la foule déjà à bloc depuis la scène, c’est déjà au tour de Eths de débarquer sous une intro, acclamé par le public venu en masse pour le retour en force des marseillais. Un par un, Candice (chant), Staif (guitare/piano), Greg (guitare), Damien (basse) et Guillaume (batterie) arrivent et les premiers riffs de l’énergique “Bulimiarexia” se font entendre. Les membres sont en forme et heureux d’être sur scène après trois ans d’absence : “Paris, comment ça va ? Ca fait un bail”, lance la chanteuse vêtue d’un chemisier blanc et jean. Le groupe enchaine avec “Méléna” et la très populaire “Détruis-Moi”, deux titres issus de “Soma” (2004) qui mettront tout le monde d’accord. Même après trois ans d’absence, la hargne du combo est toujours là et ça fait plaisir. Entre murmure, chant clair mélodique et chant abyssal, Candice n’a pas perdu de sa puissance vocale et assure toujours. Niveau prestation, elle bouge et s’imprègne totalement des paroles des chansons. Rien qu’avec sa gestuelle, on en reste hypnotisé. Sur scène, Candice et Staif sont très complices alors que les autres musiciens, un peu plus discrets, se contentent de faire leur job. A l’occasion de cette dernière date du Festival BTN, Eths offre un aperçu live de son troisième album studio, “III”, avec “Voragine” et “Adonaï” qui restent dans la même lignée de ce que sait faire le groupe. Des textes personnels chuchotés/hurlés sur une ambiance sombre et puissante. Le set s’achève sur la seule chanson du premier effort, “Samantha”, ainsi que deux autres titres de “Soma”, “Crucifère” suivi de la dernière piste du même disque, “Simiesque”, qui se terminera par un hurlement à l’agonie de la charismatique frontwoman. Prochain RDV de Eths avec les parisiens le 18 mai au Cabaret Sauvage pour défendre “III” qui sera dans le bacs le 2 mars 2012.
Après plus de 45 minutes d’apocalypse, il est temps de reprendre son souffle en attendant la tête d’affiche de la soirée. 22h40, Pierre est de retour et demande aux caméramans présents de filmer la foule foutre le bordel avant de remercier les sponsors du festival. Cinq minutes plus tard, une intro tonne et les rois du extreme power metal anglais font leur comeback parisien sur la scène du Petit Bain avec leur nouveau chanteur, Marc Hudson, le remplaçant de ZP Theart. L’occasion de voir ce que vaut ce jeune britannique en live. Dès les premières notes de “Heroes Of Our Time”, on n’est pas déçu du tout ! La voix du blondinet certes légèrement différente de son prédécesseur se marie bien avec les solos supersoniques de Herman Li (guitare) et Sam Totman (guitare). Sur scène, c’est l’éclate totale, pas de prise de tête, les membres jouent leur solo à une vitesse moyenne de 200km/h, tapent la pose, jettent leur instruments avant de les rattraper, lèchent les cordes… Tout ça pour le plus grand bonheur des photographes. A noter la présence d’un ventilo pour encore plus d’effet “cheveux dans le vent”. Etant donné que c’est fatiguant, les roadies leur font même boire pendant la prestation ! C’est ça la dure vie de rockstar chez les londoniens. Vous l’aurez compris, même si la performance est d’une technicité redoutable, les DragonForce, c’est un peu la caricature du rockstar par excellence. Niveau prestation, il faut être un fan absolu pour pouvoir distinguer les différents morceaux parmi les tubes tirés des cinq opus de la discographie tels que “Operation Ground And Pound”, “My Spirit Will Go On”, “The Last Journey Home” ou “Fury Of The Storm”. Néanmoins, le public, bien que plus calme que pour AqME et Eths, est déchainé, headbangue, saute et scande les paroles de chaque chanson. Ambiance festive et so kitch ! En plus d’introduire aux parisiens son nouveau frontman, ces derniers ont même la chance de découvrir deux titres qui seront sur la cinquième galette attendue pour début 2012 (“Cry Thunder”, “Last Fallen World”). Après presque 1h30 de show épique, d’envolée lyrique et un rappel, “Through The Fire And Flames” que tous les gamers connaissent par coeur, vient clore la soirée en apothéose !
Cette dernière soirée dont le mot d’ordre est nouveauté (nouvel album, nouvelles chansons, nouveau chanteur) vient clôturer cette seconde édition du Festival Bring The Noise. Cette année encore, Ouï FM a encore fait fort avec cette cuvée 2011 placée sous le signe de l’éclectisme. Vivement l’année prochaine pour une troisième édition !
Crédit photos : Jennifer Wagner