FESTIVAL BRING THE NOISE 2014 – Jour 3 (18/12/14)

Jeudi soir se tenait au Point Ephémère la dernière soirée de la cinquième édition du Festival Bring The Noise. Après un premier soir plutôt éclectique et un second aux penchants metal français, l’événement 100% gratuit de OÜI FM nous réservait encore bien des surprises avec un plateau stoner/rock mi-français mi-anglais. A l’affiche de cette troisième et ultime date, les incontournables Spark Gap, les puissants Loading Data et la révélation rock de l’année 2013, Royal Blood. Une 8.6 à la main, c’est une nouvelle fois Aurélie et l’équipe de l’émission “Bring The Noise” qui animeront la soirée à coup de cris et autres speechs plus ou moins travaillés. Boules quies encore sous le choc, retour sur l’un des derniers concerts de 2014 et non des moindres !

Après seulement quelques présentations, le festival débute comme prévu à 19h pile sous de timides applaudissements. Peu importe, rien n’arrêtera la venue de SPARK GAP au Point Ephémère. Power trio ayant déjà fait ses preuves et connu dans le milieu de scène française, les musiciens se déchaînent assez instinctivement avec leurs instruments, délivrant un son recherché et progressif. Venu défendre son récent EP “Fearology”, Spark Gap s’exprime alors avec de longs morceaux aux structures diverses, parfois à tendance math rock et principalement basés sur la structure basse-batterie. La fosse, quant a elle, se régale facilement avec les riffs de guitare liés au chant de Max Muller, visiblement concentré tout au long des trente-cinq minutes de set. Débordant de puissance, le trio apparaît solide, concis et humble, ce qui justifiera tous les applaudissements finaux, gobelets de bière à la bouche !

Un changement de plateau plus tard et c’est au tour du deuxième groupe français de faire son apparition. 20h à la montre et voici que LOADING DATA entre en scène. Sobre et classe, le désormais culte quatuor investit sans détour l’estrade avec son heavy rock travaillé. La formation a elle aussi des kilomètres de route derrière elle, en résultant un set carré, sans faute. Le tout est magnifié par la présence de la bassiste Louise Decouflé et de son attitude passionnante, et passionnée. Mais si l’ensemble sort su lot, c’est surtout la tessiture grave du chanteur “Patron”, très inhabituelle pour le genre. Alors que la musique pourrait facilement se confondre avec n’importe quelle autre nom de la scène, dans son esprit sombre et mélancolique, c’est justement dans cette voix et sa justesse que la magie fait son effet. Et après un concert relativement long (cinquante minutes), l’ambiance reste au beau fixe avec une foule plus que réceptive (la 8.6 coulant à flot en jouant peut être pour quelque chose).

Peu de temps après la touche féminine de cette soirée (outre la prestance de l’animatrice de “Bring The Noise”, Aurélie, toujours aussi joyeuse), l’impatience se fait sentir entre les quatre murs du Point Ephémère. Groupe secret révélé il y a un mois, ROYAL BLOOD est, pour certains, la révélation rock des années 2013 et 2014. Il est donc normal de ressentir tout l’enthousiasme du public à découvrir, en si petit comité, l’envergure du duo Michael Kerr/Ben Thatcher. Et c’est après un dernier discours de la part des animateurs de OÜI FM que le combo garage rock s’annonce à coups de “Come On Over”. Avec une maturité surprenante pour une si jeune formation, le son de basse de Kerr est tout à fait le même que sur l’album éponyme “Royal Blood” : guitaresque, évasif et surplombant le tout. Le secret de tout cela ? Un ampli guitare et un ampli basse pour une simple quatre cordes. Clair et rapide, la formation continue instinctivement à l’aide de titres ayant fait sa renommée, à l’image de “You’re So Cruel”, “Little Monster” ou encore “Careless”, relevant le style stoner à son paroxysme. Royal Blood n’a définitivement rien à envier à toutes les autres formations et à leurs guitaristes. Dans l’euphorie général, Thatcher, l’un des dix meilleurs batteurs du moment selon “MusicRadar”, s’amuse même, en plein milieu d’un titre, à sauter dans la foule, avant de revenir in extremis à la fin du bridge. L’ambiance est bon enfant et relativement détendue. Le spectacle est divertissant. Au final, c’est une performance de quarante-cinq minutes qui, sur le rythme de “Out Of The Black”, clôturera le Festival Bring The Noise 2014. Et il faut dire que cette fin ne laissera pas indifférent tous le public présent, réclamant en vain un autre morceau.

Le Festival Bring The Noise est, depuis sa création, un véritable événement, gratuit, et avant tout réservé aux fans de rock alternatif. C’est donc tout naturellement que nous remercions toute l’équipe et les organisateurs. Cette année encore, ils se sont surpassés pour nous proposer ces trois soirées plus folles les unes que les autres. Trois soirées aux styles différents, pour satisfaire tous les goûts, et faire passer de grands groupes sur de si petites scènes. Croyez-le, c’était certainement la dernière fois que Royal Blood passait dans une salle de trois cent personnes en France. Merci Bring The Noise ! Et soulignons-le encore, vous êtes les seuls à diffuser cette musique qui nous anime sur la bande FM française. On espère vous revoir très vite, l’équipe de RockUrLife a encore plein d’amour à vous donner.

Setlist :

Come On Over
You Can Be So Cruel
Figure It Out
Better Strangers
Little Monster
Blood Hands
Careless
Ten Tonne Skeleton
Loose Change
Out Of The Black

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