Le rendez-vous est donné en ce 23 mars pour applaudir les Suédois de Fews. Ils nous présentent leur second album “Into Red”, sorti quelques jours plus tôt. Un concert qui sera énergiquement énervé.
20h10. Les Parisiens de GAVAGAII ouvrent le bal et annoncent clairement la couleur. Le trio est explosif. La température grimpe très très vite. Ça joue très fort et ça fleure bon le punk rock à tendance grunge des 90’s. Le duo guitare/batterie fonctionne à merveille. Ça crache, ça bave, c’est énervé. La voix du très charismatique Christophe, quant à elle, rappelle parfois celle d’un certain Kurt : elle sort des tripes. Et pour la sortir d’aussi loin, quoi de mieux que de s’agenouiller sur scène et de hurler de tout son être ? Son déhanché (et sa tenue : débardeur blanc, jean bleu et basket blanche) nous font penser parfois à feu Freddy Mercury. Avec cette authenticité et ce punch, Gavagaii a su conquérir et enflammer le public de La Boule Noire et nous prouve que le rock français a encore de beaux jours devant lui !
21h10. Le quatuor FEWS arrive sur scène et ouvre son set par “La Guardia”. Ce rock néo psychédélique prend de suite aux tripes. Le groupe nous entraîne dans un concert haut en couleur où les lumières (durant la totalité du concert) passent du rouge, au violet, jusqu’au bleu ou encore en orange. Le stroboscope est géré directement par le second guitariste qui le déclenche à ses pieds. Il l’use, mais n’en abuse pas, juste ce qu’il faut pour accentuer la part violente de la formation. Le chant est, quant à lui, une petite déception. On ne l’entend que trop peu. Les choeurs sont pratiquement inaudibles pourtant, le second guitariste chante bel et bien.
Les premières notes de “Over” retentissent. Ce petit rock, aux touches punk, commence à re-réveiller la foule assez calme, qui bouge et danse bien plus. On passe de l’hiver à l’été avec “Drinking Games”. Les gars sur scène s’amusent, s’échangent de nombreux regards et surtout… beaucoup de grands sourires. Ils se donnent à fond et l’assemblée leur renvoi toute cette bonne énergie.
Entre les gorgées de vin et bière, les membres s’expriment dans un français impeccable pour nous demander comment nous allons et pour annoncer le titre de la prochaine chanson. Débute alors “Limits” et nous voilà presque à un concert de Joy Division voire New Order. Ils calmeront légèrement la salle en jouant “97”. L’audience danse, plane, ferme les yeux. On se sent bien et il fait très chaud.
On est à nouveau réveillé par le rock énervé de “The Zoo”, on danse encore avec “100 Goosebumps” où le public commencera à légèrement pogoter, ce qui fait du bien. On retourne dans les 60’s/70’s avec “Business Man” et une voix qui nous ferait penser à celle des Talking Head et son “Psycho Killer”.
Les musiciens nous offriront également une reprise de “Metal” initialement chantée par Gary Numan. Le concert se terminera en apothéose sur “III”. Le groupe, en arrivant sur scène, ne tenait manifestement pas en place, mais là, les Suédois sont complètement partis en vrille pour nous offrir une version bien plus punk rock de ce morceau déjà parfait. Le résultat : une foule qui délire complètement et c’est jouissif.
Les Fews sont d’excellents musiciens. Ce show était une bulle d’oxygène et un vrai rayon de soleil. Malgré le côté quelque peu répétitif en live (que l’on ne retrouve pas nécessairement sur les albums) le concert est resté hypnotique du début à la fin. Tout ce dont on avait besoin pour accueillir le printemps comme il se doit !